La trilogie printemps, pollens, allergies !
L'arrivée du printemps provoque le démarrage de la végétation et favorise l'arrivée des pollens et de leur cortège d'affections souvent bénignes, parfois sévères, toujours gênantes voire invalidantes :
- Des rhinites avec irritation et picotements du nez, crises d'éternuements, écoulement souvent abondant et obstruction nasale.
- Des conjonctivites avec larmoiement, démangeaisons, rougeurs et sensation de grains de sable.
- Toux, oppression thoracique ou respiration sifflante, asthme, avec diminution du souffle.
- Fatigue, maux de tête, manque de concentration ou d'attention lié à un sommeil perturbé par la rhinite.
- Manifestations cutanées avec aggravation de certains eczémas, plus rarement œdèmes et urticaires.
Le climat intervient dans le déclenchement de la pollinisation, de la quantité de pollen produit et de leur dispersion dans l’air.
Le saule au potentiel allergisant égal à 3 sur 5
Ils sont parfois présents en quantités considérables sur le pourtour des flaques d'eau après la pluie. On parle alors de "pluie de soufre".
On parle de pollens lors de la dissémination et de la reproduction des plantes à fleurs. Le pollen étant l'élément sexuel mâle transporté sur le stigmate et s'acheminant, grâce au tube que produit sa germination jusqu'à l'élément sexuel femelle inclus dans la fleur.
L'homologue du grain de pollen chez les végétaux inférieurs tels que les algues, mousses et fougères, est le gamétophyte mâle.
Grain de pollen Ipomoea purpurea (Source photo: wikipedia)
L'enveloppe inerte des pollens, extrêmement résistante aux agents corrosifs, se caractérise par des dimensions et des formes particulières dans chaque espèce, genre et famille. Elle doit sa remarquable capacité de conservation à une substance appelée la sporopollénine.
Cette enveloppe contribue :
- à l'étude de la constitution et des formes,
- à la classification des végétaux,
- à l'étude pour la pollinisation d'arbres cultivés.
Elle est :
- Le témoin de la vie végétale du monde passé (les fossiles),
- Responsable de diverses affections dont il est indispensable de déterminer le pollen en cause pour lutter efficacement contre les dites affections.
- L' élément constitutif du miel ( la propolis produite au moyen de grains de pollens et servant à consolider les rayons - le nectar des fleurs est converti en miel).
L'abeille, insecte pollinisateur par excellence
Il est possible en observant un pollen isolé de déterminer l'identité de la plante qui l'a produit. Il existe des combinaisons infinies de taille, de forme, d'ornementation de la membrane, du nombre et de la répartition des apertures (pores, colpus). La taille varie de 2,5 µm à 200 µm (1µm =1 millième de millimètre ) selon les plantes.
Les grain de pollens sont formés dans l'anthère à partir de cellules spéciales. Chacune de ces cellules mères se divise deux fois pour donner un ensemble de quatre pollens qui constituent une tétrade. La situation relative des cellules au sein de la cellule mère est déterminante pour la forme du grain.
Le pollen présente autour de la partie centrale vivante une membrane inerte complexe dont l'ensemble constitue le sporoderme. Celui-ci comporte deux couches concentriques :
- L'intine : qui disparaît rapidement à la mort du contenu cellulaire .
- L'exine : qui est un des matériaux les plus résistants du monde organique et qui se compose de deux couches superposées: l'endextine et l'extectine.
Pour établir la description complète d'un grain de pollen, il faut en préciser les dimensions , le type ainsi que tous les caractères d'exine et d'apertures .
Pour germer, le grain de pollen doit atterrir sur le stigmate d'une fleur femelle. Le transport se fait généralement par le vent (anémogamie) ou les insectes (fécondation entomophile): C'est la pollinisation.
La présence de grains de pollens dans l'atmosphère que nous respirons est très importante au printemps et provoque des allergies chez les personnes sensibles.
L' aéropalynologie consiste à analyser la présence dans l'air de différents types de pollens; Cette science a des applications en médecine (pathologies allergiques) et en agronomie (pollinisation).
A l’initiative du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA), on classe en France les espèces de pollens selon un potentiel allergisant allant de 0 à 5 (0 étant un potentiel nul et 5 un potentiel très fort). Ce classement a été établi grâce à des capteurs de pollens et à l’intensité des symptômes observés chez les patients atteints de pollinose.
Espèces | Potentiel allergisant (0 = nul ; 5 = Très fort) |
---|---|
Arbres | |
Pin | 0 |
Orme | 1 |
Mûrier | 3 |
Hêtre | 3 |
Châtaignier | 2 |
Noisetier | 3 |
Peuplier | 3 |
Saule | 3 |
Frêne | 4 |
Platane | 4 |
Olivier | 3 |
Tilleul | 3 |
Aulne | 3 |
Charme | 4 |
Chêne | 4 |
Bouleau | 5 |
Cyprès | 5 |
Herbacées | |
Ortie | 1 |
Oseille | 2 |
Plantain | 3 |
Chenopode | 3 |
Pariétaire | 4 |
Armoise | 4 |
Ambroisie | 5 |
Graminées (phlélole, ivraie, dactyle, paturin) | 5 |
Le comptage et l'identification des grains de pollens permettent d'établir le calendrier pollinique qui apporte une aide précieuse aux allergologues. Pollens, acariens, moisissures, latex, aliments...Près d'un français sur deux est allergique à son environnement.
• Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.)
• Association des pollinariums sentinelles / www.alertepollens.org
• Allergies : Tout savoir en 6 questions