Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
25 juin 2020

29ᵉᵐᵉ Festival International des jardins de Chaumont-sur-Loire

Conservatoire International des Parcs et Jardins et du Paysage

Domaine de Chaumont-sur-Loire (41) 

29ᵉᵐᵉ Festival International des jardins

Festival des jardins 2020

Thème 2020 : « Les Jardins de la Terre, retour à la Terre Mère »

Depuis le 16 mai 2020 jusqu'au 1er novembre prochain, le Festival International des Jardins pour sa 29ᵉᵐᵉ édition se décline en 25 créations paysagères sur le thème « Les Jardins de la Terre, retour à la Terre Mère». Les jardins de cette nouvelle édition vous surprendront sans doute avec des réalisations inédites imaginés, intellectualisées autour du thème de cette année, par des architectes, des paysagistes, des designers ainsi que des scénographes...qui viennent du monde entier. Malgré la pandémie qui a imposé de longs mois de confinement, des fermetures de frontières, des déplacements très limités voire interdits, tous les jardins éphémères ont pu être réalisés dans les temps - pour certains avec quelques complications, comme le jardin de l'équipe italienne (Hortus Vitae) qui a dû envoyer les plantes et le plan de leur disposition aux jardiniers du domaine qui ont finalisé le travail de cette équipe bloquée en Italie.

Le saviez-vous

Dans l’Antiquité grecque, la Terre Mère, Gaïa, Déesse mère personnifiant la terre fertile, donnant la vie, était, comme la Parvati hindoue, infiniment respectée… Dans la frénésie de la mondialisation et le développement exponentiel de sociétés tournées vers leur “croissance”, le lien s’est considérablement distendu avec cette figure fondamentale, protectrice et nourricière. Or, au-delà de sa puissance symbolique et mythologique, la Terre Mère, source fructueuse et éternelle, est une communauté indivisible et autorégulée de tous les êtres, végétaux, animaux et humains qui la constituent et doivent être protégés sans distinction. Les composantes physique, chimique, biologique, les différents écosystèmes, la biosphère, la poussière et les océans interagissent de façon à maintenir un environnement optimal pour la vie.
Lieu de reflet, de connaissance et de respect de tous ces accords mystérieux, lieu de partage et de convivialité, le jardin, microcosme, reflet du macrocosme, est l’espace, par excellence, de la possibilité d’une vie harmonieuse. La Terre est un jardin et tout jardin se doit être une leçon de ce que devrait être notre relation avec elle, trop souvent agressée, abîmée, au risque, désormais, de nous mettre en péril. Où et quels qu’ils soient, les jardins sont notre avenir et doivent proposer un modèle incluant un équilibre avec la nature et de nouveaux modes de coexistence entre humains et non humains.
Au service de cette idée et de sa traduction esthétique, les auteurs des jardins de l’édition 2020 ont proposé des réponses positives, ambitieuses et exemplaires. Magnifiant les merveilles de la Terre Mère, ils ont conçu des scénographies nouvelles et contemporaines, visant à faire comprendre, surprendre et faire rêver. Ils nous ont proposé des scénarios inédits, faisant naître l’envie de multiplier à l’envi les lieux verts.

(Chantal Colleu-Dumond - Directrice du Domaine et du Festival International des Jardins)

 

Découvrez cette 29ᵉᵐᵉ édition du Festival
et le palmarès des prix attribués le 23 juin 2020 par le jury

Pour vous aider à décoder et mieux interpréter les concepts des jardins du Festival,
j'ai retranscrit pour vous les explications fournies sur le panonceau à l'entrée de chaque jardin.

°°°0°°°

01. Origine

Repère du festival :  Ce jardin est une ode à la terre, utilisée à travers les âges et les continents comme matériau de construction, elle est à la base de nombreuses habitations et architectures. Un œuf de pisé à échelle humaine figure le cycle de la vie. Mélange de terre et de paille, il peut être traversé par le visiteur au cœur du jardin. Il offre une halte, et l’occasion de méditer sur les trajectoires prises par la pensée humaine et par le progrès technique depuis leurs origines. (France)

01

02. Jardin Mandala

Repère du festival :  C’est un jardin mandala original, créatif et coloré, qui vous est proposé cette année à Chaumont-sur-Loire, en lien avec la thématique de l’année. De forme circulaire ce jardin en permaculture est orienté vers les quatre points cardinaux, qui représentent les quatre éléments (l’Air, la Terre, l’Eau et le Feu). La culture sur buttes, préconisée pour le jardin mandala, permet de planter une plus grande quantité ou diversité de plantes sur une même surface, d’augmenter la productivité, d’aérer le sol, de drainer les excès d’eau et d’avoir une exposition perpendiculaire au soleil. Le jardin mandala permet de mieux se relier à soi-même et à l’univers.

02
Jardin de Thibaut JEANDEL, concepteur de jardins et ingénieur acousticien (France)

03. Régénération

Repère du festival :  La capacité de résilience et la fertilité de la terre permettent encore une vision optimiste mis en évidence ici par une serie d'arbres qui se renverse progressivement. Les différentes postures de la chute sont comme des arrêts sur images. L’arbre réagit, essaye de repartir à la verticale en projetant ses branches vers le ciel, puis se dissout dans le sol. La résilience n’est pas que réparation ou préservation. Elle raconte une histoire de coopération, celle d’une “éco-évolution” nécessaire avec la terre. En la respectant, en étant à son écoute, en l’imitant même, comme ont su le faire de nombreuses sociétés avant nous. Au fil du parcours, de micros jardins pédagogiques, insolites et expérimentaux, illustrent encore la biodiversité. (France)

Coup de Cœur
décerné le 23 juin 2020 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

03

Jardin de Catherine BAAS, artiste plasticienne environnementale, enseignante d’histoire de l’art-université Lyon 3, 
Jeanne BOUËT, paysagiste conceptrice et Christophe TARDY, docteur en biologie,
archéobotaniste, paléo-environnementaliste, chercheur à l’INRAP (France)

03   03

04. Drôle de trogne

Repère du festival :  La trogne est un arbre taillé périodiquement à la même hauteur pour produire durablement du bois, du fourrage ou des fruits. Entre le têtard, dont la coupe s’effectue au sommet, et l’émonde, latérale, il existe mille possibilités (plusieurs têtes, plusieurs troncs, plusieurs bras...). Après chaque taille surgissent des bourgeons, qui donnent de nouveaux rameaux, et des bourrelets se forment au niveau des branches coupées. Les tailles successives génèrent des replis et des boursouflures qui donnent aux trognes leur allure particulière. La production de nouveaux rameaux peut se renouveler durant des siècles, même si la trogne est creuse. Bien que l’homme en ait saisi le pouvoir nourricier et guérisseur dès le Néolithique, la trogne est un trésor tombé dans l’oubli. Aujourd’hui, elle redevient le symbole d’une harmonie possible entre l’homme et la nature. En écho aux recherches du sculpteur, aquarelliste et ethnobotaniste Dominique Mansion, dont Le Jardin des Trognes avait été remarqué en 1999 au Festival des Jardins, ce jardin entend célébrer L’année de la Trogne. Ce jardin place en son centre une trogne vêtue d’or, telle une sculpture sacrée racontant l’histoire du paysage. Il présente une végétation croissante suivant les strates d’une succession écologique, de la prairie aux grands arbres, en passant par les arbustes. La forme circulaire du jardin est une invitation à la méditation. (France)

Prix du Design et idée novatrice
décerné le 23 juin 2020 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

04
Jardin de Soline PORTMANN, paysagiste, scénographe
et Romuald BARDOT, arboriste, spécialiste des trognes (France)

04 bis. Survient la Terre, Jaillit la vie

Repère du festival :  La Terre est capable de se régénérer indéfiniment. Elle connaît tous les stratagèmes et possède toutes les clefs pour apporter la vie, même là où nous la pensions perdue. Les plantes cherchent toujours à recouvrir les surfaces nues. Les premières à émerger du sol préparent le terrain pour les suivantes en leur apportant, notamment par leur décomposition, les éléments nécessaires à leur survie, et ainsi de suite jusqu’à trouver un équilibre parfait dans un véritable écosystème. Cette énergie mystérieuse est ici mise en scène. Une force, venue des profondeurs terrestres, a craqué et fendu le sol. La vie est arrivée. En découvrant cette oasis, l’on est saisi par un jaillissement végétal. Les plantes choisies font partie de ces espèces extraordinaires capables de survivre dans les milieux les plus dénués de vie, tels que les zones industrielles ou les espaces recouverts de bitume. Les plantes de friche sont souvent comestibles par l’homme, comme pour prouver la bonté perpétuelle de la nature malgré toutes les difficultés que nous lui faisons endurer. Au cœur de ce jardin, les plantes sont conquérantes et fortes. Pionnières ou nectarifères, elles représentent cette nature résiliente, apte à se restructurer malgré toutes les perturbations subies.

04B
Jardin de Martin GASC, architecte plasticien, Marie LEHOUX, paysagiste
et Laure GUILLOU, designer scénographe (France)

05. Retour au poulailler

Repère du festival : Jardin potager, nourricier, proche de la maison, sans engrais, sans transports, avec des légumes perpétuels, le jardin peut aussi retrouver le poulailler de nos grands-parents avec ses généreuses poules pondeuses, au plumage élégant, belles volailles d’ornement offrant chaque jour de bons œufs frais à la provenance proche et sûre.
La gaieté, la vie et le mouvement sont venus animer ce jardin : les poules groupées, pelotonnées, goûtent un doux repos à l’heure chaude de la journée, certaines cherchent la fraîcheur sous les massifs de groseilliers dont elles mangeront les fruits acides avec avidité, d’autres caquettent joyeusement, à discuter de tout et de rien. Elles piquent et grattent le sol pour y trouver insectes, vers, graines, fruits et baies qui composeront leur menu.
Collections de tomates rares, cardons, châtaignes de terre, chénopodes bon-Henri, oseilles, rhubarbes et autres légumes dits perpétuels viendront égayer le potager d’un curieux et permettront aux visiteurs de découvrir ces variétés anciennes, à rhizomes, bulbes ou tubercules, capables de rester en terre durant tout l’hiver et de repartir au printemps suivant pour une nouvelle récolte. Grâce à une installation pérenne et au développement de leur système racinaire, ces légumes sont plus résistants, moins sensibles à la sécheresse, aux ravageurs et aux maladies.

05

05   05

06. La source vive

Repère du festival :  Près de Rome, la Villa d’Este abrite une fontaine représentant une exubérante Diane d’Ephèse, déesse de la fécondité, aux multiples mamelles. Directement inspiré de ces jeux d’eau, ce jardin comporte, en son centre, un mur en pisé, source de vie d’où s’écoule du lait de chaux dans un bassin. Habituellement utilisé comme antiseptique pour améliorer les sols, démousser la pelouse ou badigeonner le tronc des fruitiers, le lait de chaux se prête autant à la métaphore de la maternité qu’à celle d’une guérison. Le jardin nous exhorte à entretenir une relation toute aussi bienveillante et généreuse avec notre environnement. Ses contours évoquent le milieu humide de la forêt, les fruits de la cueillette et des arbres n’épuisant pas les sols. À la sortie, la forte présence du minéral sonne comme un avertissement. Si nous ne prenons pas soin de la nature, le végétal disparaîtra. Nous ne pouvons pas nous nourrir de la terre sans accepter de grandir et protéger le vivant à notre tour. Source et ressource sont ici en question : d’où venons-nous et quel avenir avons-nous le pouvoir de préparer ?

06

06   06
Jardin de Bertrand DE LA VIEUVILLE et François PIEDNOIR, concepteurs paysagistes
et Jean-Marie DESGROLARD, concepteur paysagiste et artiste plasticien (France)

07. On récolte ce que l'on sème

Repère du festival :  Dans cet espace, l’agriculture s’oppose d’abord à la nature sauvage, avant de rencontrer une forme de réconciliation. Les surfaces cultivées à grande échelle sont bien souvent consacrées à une seule espèce végétale, tandis que la nature dispose d’une palette d’essences utiles et nourricières très diversifiée. Les premiers sont matérialisés par des sillons creusés dans une terre nue, la seconde se compose de saule tressé vivant accroché par des plantes grimpantes. Pourtant, dans un troisième temps, les formes et les couleurs s’uniront pour proposer différents biotopes aux lumières et parfums volatils... Dans des vasques, des bâtons de vie à l’écorce rouge remplis de graines invitent à semer à son tour parmi les arbres, arbustes et vivaces environnants. Indomptée, la nature reste luxuriante, bourdonnant du son de ses abeilles et de ses oiseaux. Chaque graine est un cadeau à venir pour l’homme. Châtaigniers, saules, ails, courges, sureaux s’entremêlent bientôt aux céréales. La terre reprend vie. Les champs prospèrent à nouveau.

Prix du jardin transposable
décerné le 23 juin 2020 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

07

07
Jardin de Baptiste GERARD-HIRNE, paysagiste concepteur,
Emma MORILLON, paysagiste conceptrice et Philippe ALLIGNET, étudiant (France)

08. Solstice

Repère du festival :  La nature reproduit des cycles mystérieux depuis la nuit des temps. Afin de poursuivre notre évolution en harmonie avec elle, nous devons comprendre comment ils étaient observés et interprétés dans les temps anciens. Considéré comme le nombril du monde dans la Grèce Antique, l’oracle de Delphes est ainsi convoqué. Il était notamment dédié à Gaïa, déesse mère de tous les dieux, déesse terre, et terre elle-même. Un mur en ruine circulaire rappelle les vestiges de ce site mythique où les dieux répondaient justement aux questions délicates concernant le futur. Suivant un tracé imaginaire entre le solstice d’hiver et le solstice d’été, une rigole traverse le jardin comme une ligne de vie, de la naissance bouillonnante au retour sous la terre. Entre les pierres effondrées, une ouverture en demi-cercle permet au visiteur de s’avancer. Dans ce lieu sacré, le végétal a recouvert le sol et les restes de l’édifice : jeunes bouleaux et graminées, parmi d’autres espèces pionnières, mousses et plantes de terrains vagues, de bas-côté, de voies de chemin de fer et d’autres espaces sans jardiniers, arbres et vivaces ornementales… La Terre Mère semble avoir elle-même replanté son jardin. Il y a une certaine logique dans cette conception d’un écosystème qui, avec le temps, retrouve son indépendance. Le résultat est un paysage naturel verdoyant et coloré.

Prix de la Création
décerné le 23 juin 2020 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

08
Jardin de Nicholas TOMLAN, concepteur de jardins (France / Etats-Unis)

09. Le jardin Moray

Repère du festival :  SAncien laboratoire agricole inca, Le Moray se constitue de terrasses creusées suivant les courbes naturelles du paysage andin, permettant de créer une série de microclimats différents entre le centre et l’extérieur de sa structure. Bien au-delà de l’objectif d’amélioration des rendements, ce site est avant tout le symbole du lien étroit qu’entretenaient les Incas avec la Pachamama, leur Terre-Mère. Déesse de la terre et de la fertilité, elle dispose de l’eau sur la terre comme d’un système sanguin. Sa bouche, “la Boca”, est le canal allant à son cœur. Une fois par an, le rituel de la Pachamama remercie la déesse pour sa générosité grâce à des offrandes données à “la Boca”. Au cœur du jardin, un plan d’eau en forme de graine représente ainsi “la Boca”. Autour d’elle, plusieurs terrasses de terre fertile s’élèvent. Le jardin se veut également nourricier et bienfaisant. Au-delà de leur attrait esthétique, certaines plantes de la composition sont comestibles ou médicinales. Plusieurs bocaux de stockage en verre, remplis de graines, font également référence au savoir-faire paysan. Il est nécessaire de collaborer avec la nature pour lutter contre les problèmes auxquels nous allons être confrontés. En cela, la reconnaissance et l’utilisation des graines, qui viennent de la Terre et y retournent, sont essentielles.

Prix de la palette et harmonie végétale
décerné le 23 juin 2020par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

09

09   09
Jardin de Marie PREUX, architecte paysagiste
et Florent KOUASSI, étudiant en architecture du paysage (Belgique)

10. Le jardin de méditation

Repère du festival : Ce jardin est un jardin de repos et de méditation, d’ambiance tropicale, conçu comme une étape dans la visite du Festival International des Jardins.
Des pas japonais entraînent le visiteur vers le fond du jardin, véritable écrin de verdure dans lequel se déploient les feuilles des fougères arborescentes, des bananiers et autres palmiers exotiques, comme une invitation vers un ailleurs... Cela pourrait être une évocation de l’Extrême-Orient, grâce à la présence d’une rivière minérale qui traverse le jardin, symbole de fraîcheur, un jour d’été. Ou bien la promenade sur un toit végétalisé recouvert de mille plantes couvre-sol, au cœur du jardin. Et lorsque le visiteur s’assiéra sur les bancs plantés, face à une ribambelle de pots en terre cuite, peut-être songera-t-il à un village de la Méditerranée...
Le rideau de verdure créé par les bambous, la multitude des espèces, les touches de couleur apportées par quelques cannas géants sous les feuillages luxuriants, la lumière qui baigne le jardin, filtrée par la coupole luisante et verte des arbres, sont une invitation au voyage, à la Charles Baudelaire, car "là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté".

10

10

11. Le jardin du goût

Repère du festival : 

Hommage à la terre nourricière, entièrement composé de plantes comestibles, Le Jardin du Goût est une mise à l’honneur de la nature, de sa richesse et de sa générosité.
Présentant un grand nombre de variétés de la région et d’ailleurs, ce jardin rappelle les formes agricoles que nous connaissons, potager, vignes et restanques.
Au centre du jardin, une table monumentale émerge de la végétation. Elle assied le lien entre produits de la terre et festin alimentaire. Interrompant un banquet grandiose, la nature s’invite sur la table. Les légumes sortent des assiettes et se faufilent entre les couverts.
Le Jardin du Goût invite le visiteur à s’interroger sur son rapport à la nature, lui rappelant qu’il tire avant tout sa subsistance de la terre : terre mère et nourricière.

11

11   11
Réalisation : jardiniers du Domaine de Chaumont-sur-Loire en collaboration
avec les étudiants d’Agrocampus Ouest Centre d'Angers (Mélanie Carron, Laure Fourey,
Joseph Millière, Sarra Oujour, Célia Zoyo, sous la tutelle de Sébastien Guillet et Vincent Bouvier)

12. Hortus Vitae

Repère du festival :  L’œuf représente la perfection de la nature et son harmonie. À l’origine de tout être vivant, il symbolise la fertilité. Un potager d’ornement inhabituel en prend ici la forme. Il se démarque nettement des potagers traditionnels : les plantes ornementales se mêlent aux plantes productives, nourrissant le corps et l’esprit, créant ainsi un jardin “impressionniste”, un royaume de mélanges, plein de couleurs et de parfums. De l’autre côté du chemin qui parcourt l’espace, s’étire un jardin sauvage, conçu comme une prairie fleurie. Le potager ornemental et le jardin sauvage sont deux aspects différents de la Terre Mère, ayant néanmoins en commun la variété et le mélange des espèces. Ils démontrent une coexistence harmonieuse et équilibrée. Le choix des plantes manifeste plus qu’un intérêt esthétique, il procède d’une vision durable et écologique, et vise à valoriser la biodiversité. La présence d’une pergola et d’animaux, tous de saule tressé, tient lieu de trait d’union entre le visiteur et le monde végétal. Déambuler entre eux devient une expérience à la fois sensorielle, immersive et éducative, qui incite à repenser la relation entre l’homme et la nature et ouvre de nouveaux horizons - à l’origine d’une renaissance potentielle.

12
Jardin de Giuliana GATTI et Luisa LIMIDO, architectes-paysagistes,
Giulia CALZETTI, agronome-paysagiste, et Anna PATRUCCO, artiste agronome (Italie)

13. Résilience et Anthropismes

Repère du festival : Résilience et Anthropismes veut raconter une expérience à la fois nouvelle et primitive, ce retour aux sources obligatoire qui doit permettre de vivre heureux, en harmonie en tant qu’élément de l’écosystème global, dans la pleine conscience de son impact sur la biodiversité et de ce que toute action peut impliquer sur le long terme si on n’en respecte pas l’incommensurable complexité matricielle, dispendieuse et fragile à la fois. Un message porteur de la lucidité concernant les difficultés à venir et les dégâts déjà engendrés, autant que de l’espoir que l’humanité recèle en elle l’intelligence et l’humilité lui permettant de les surmonter, notamment en apprenant de ses erreurs.
Reprenant la forme d’un cœur (celui d’une graine, de la cellule originelle, de la moelle épinière...), il s’axe autour d’un arbre apparemment mourant mais d’où réapparaissent des réitérations chargées de sève, et qui recèle en son sein hors d’âge le cœur battant d’une nature qui n’a jamais cessé d’être, primordiale et puissante, génératrice de Vie. La couleur rouge apparaissant en diverses nuances de façon ponctuelle - principalement par le biais des plantes - est l’allégorie des vaisseaux sanguins irrigués par le cœur, des blessures et du processus de guérison.
Ce “centre névralgique du vivant” est enceint dans ce qui est tantôt une prison, tantôt un bouclier créé par l’Homme. Partout, on retrouve des vestiges de l’industrialisation et de l’artificialisation des sols par l’urbanisation, qui n’arrêtent cependant pas la reprise par la flore.
Des espèces directement utiles à l’humanité en côtoient d’autres, a priori sans intérêt ou toxiques mais qui, par leur action sur la transformation des milieux malmenés, leur utilité pour la construction, la biodiversité à retrouver ou par les molécules qu’elles recèlent, s’avèrent tout aussi prépondérantes ; elles sont aussi l’évocation du besoin d’apprendre et de réapprendre nos biotopes et ce qui les compose, pour affronter la transition à venir.

13

13   13
Jardin de Eric Lenoir paysagiste et pépiniériste
et Frédérique GIVAUDAN, décoratrice, spécialiste en matériaux naturels (France)

14. Souvenir du futur

Repère du festival :  Quel sera notre futur ? Comment s’adapter, s’y préparer ? Ce jardin souligne la nécessité de revenir à l’essentiel et d’être proche de notre environnement naturel. Dès l’entrée, nous sommes frappés par la vision première d’une sphère de terre flottant sur l’eau. Elle représente notre planète, tandis que le plan d’eau évoque l’immensité de l’univers qui l’entoure. Nous sommes rappelés à notre condition humaine : nous sommes si peu de choses. Il est important de rester humble devant la nature. Dans un second temps, nous sommes invités à faire le tour du bassin, pour découvrir les plantes et changer de perspective. Nous progressons physiquement dans la compréhension d’un message. De l’autre côté du jardin, la sphère s’ouvre sur un habitat rudimentaire, se contentant du nécessaire. Cette boule de terre est aussi une maison, simple et modeste, notre maison. À l’extérieur, un banc suggère un moment de réflexion et de méditation. Nous sommes entourés de plantes comestibles et médicinales. Elles sont là pour nous aider à vivre. Les chérir devrait être une évidence. Ce jardin nous interroge sur notre futur.

14
Jardin de Nicolas et Alice STADLER, designers, David DE OLIVEIRA, maçon et pompier,
et Aurélien SERRAULT, gérant d’une société de paysagiste (France)

15. Terre marché

Repère du festival : 

À partir du moment où l’homme a décrété qu’il se situait entre les Dieux et la Terre, il a pu s’affranchir du respect vis-à-vis de cette dernière. Fort de sa supposée intelligence, il a puisé sans relâche au cours de quelques siècles, et presque épuisé, les ressources que la Terre a mis des millions d’années à produire. L’homme consomme la Terre en libre-service. Source de richesses, elle nourrit les hommes, les habille, les soigne, les protège. Ils s’y promènent comme dans un supermarché. Ce jardin prône la consommation éclairée, afin de renouer avec la Terre. En le parcourant, nous sommes saisis par son labeur et tout ce qu’elle mobilise pour engendrer ce dont nous avons besoin. Dans une boutique atypique, nous découvrons des rayons d’alimentation, de parapharmacie ou de prêt-à-porter où les “produits” se trouvent sous leur forme originelle. Dans un pot évoquant la boîte de pop-corn, la plantule de maïs et celle de la betterave à sucre rappellent ainsi les ingrédients nécessaires à la confection de cette confiserie. En questionnant nos habitudes, nous retrouvons le sens de notre lien à la Terre.

15

15   15
Jardin de Jennyfer BRUHIER, Marie CHERON, Cécile AMBERT et Nicolaj LEVEQUE, étudiants,
Lyse-Marie CLISSON, ingénieur paysagiste, et Antoine BOZEC, paysagiste (France)

16. Dharitri : Le jardin de la Terre-Mère

Repère du festival :  Dans la religion hindoue, Dharitri est l’un des noms de la déesse Parvati, considérée comme le principe féminin suprême. Il signifie la Terre Mère. Il est le pouvoir qui donne naissance à toute forme de vie et permet de la nourrir. L’agriculture est une préoccupation ancienne de la culture indienne. Chaque année, les moissons sont l’occasion de célébrer la générosité de la nature et de lui exprimer sa gratitude. Parallèlement aux champs cultivés, la plupart des foyers indiens disposent de jardins. Il est de tradition d’y planter des arbres, des légumes et des fleurs, d’y élever du bétail, des volailles et même des poissons, pour les besoins de la famille. Ces jardins la rendent auto-suffisante et créent une biodiversité unique en son genre. Le visiteur entre dans le jardin par une plantation dense de végétaux odorants. Ses parfums lui souhaitent la bienvenue tandis que son épaisseur éveille sa curiosité. Un voyage attend peut-être derrière ? Le parcours s’ouvre bientôt sur un large panorama de terrasses. Elles évoquent les rizières, avec une sélection de plantes liées à ces cultures si particulières. Un bassin peu profond reflète le ciel et le paysage. Dans les anciens hymnes sacrés du Rig-Véda, la Terre Mère et le Ciel Père sont complémentaires. Ils forment une entité duelle. Le jardin parfumé laisse la place au jardin fruitier, médicinal et aromatique. Un banc invite à méditer sur le juste équilibre à trouver entre les éléments naturels et les forces spirituelles.

16

16
Jardin de C.B DEEPTHI, architecte-paysagiste, G.M CHANDRAKANTH
et Pannag SHET, architectes (Inde)

17. Arbre de vie

Repère du festival : 

Même terrassés par la déforestation, les arbres, parviennent, parfois, à reprendre vie d’une manière ou d’une autre, quand une graine, une racine ou un arbuste s’accrochent à leur structure, même dénuée de sève, image de la résilience et de la réparation possible de paysages ravagés par les excès des hommes.
Les plantes deviennent grimpantes afin d’atteindre la lumière et d’exposer une large surface de leurs feuilles à son action et à celle de l’air libre. Ce résultat est obtenu avec une dépense prodigieusement faible de matière organisée en comparaison des arbres dont le tronc massif doit supporter un poids considérable de branches.
Plantes volubiles au mode d’ascension révolutif dans le sens des aiguilles d’une montre, espèces qui s’enroulent spontanément et s’accrochent à l’aide de pétioles sensibles, de radicelles, de vrilles ramifiées ou crochues, feuillages rampant seulement sur d’autres plantes, toutes les stratégies de vie et de multiplication de la nature se déploient dans ce jardin. L’originalité des plantes grimpantes, outre leur grande vitesse de croissance, est leur faculté de s’adapter à la souplesse des supports et aux tensions dues à leurs mouvements.
Les arbres se couvrent à nouveau, progressivement, de végétation, assurant une ombre de plus en plus dense au fur et à mesure que la saison avance et que la chaleur augmente.

17

18. Le jardin du sol

Repère du festival :  Le sol est l’un des atouts les plus précieux de Mère Nature. Ce biotope fertile qui nous nourrit tous, le traitons-nous avec respect ? Dépouillé de sa strate végétale protectrice naturelle, le sol agricole est vulnérable. Des pesticides, des engrais chimiques et d’une mécanisation lourde, résulte un sol compacté, érodé et mort. Et si nous ré-imaginions la façon dont nous cultivons notre nourriture ? Nous ne pouvons mieux débuter une révolution de notre système alimentaire que dans un jardin. Depuis l’Antiquité, c’est le lieu, par excellence, où se confondent production, esthétisme, détente, joie et spiritualité. L’œil humain est fasciné par la géométrie, l’organisation et le savoir-faire. Le jardin est l’archétype de cette esthétique. Nous pouvons la conserver et embrasser la nature plutôt que de la craindre, créant un jardin plus respectueux de la Terre Mère et du cycle de la vie. Cette révolution agricole propose un voyage allant de champs annuels en monoculture, d’une beauté trompeuse, à la transition vers une oasis naturelle comportant plusieurs niveaux d’agriculture pérenne : une forêt d’abondance, une forêt de saveurs et de délices. Un lieu créé pour chaque être vivant, harmonieux, favorisant la détente et la reconnexion avec la nature, où le sol est protégé, sauvé de la disparition, prêt à évoluer à nouveau !

18

18   18
Jardin de Dave KIRKWOOD, Louise CHECA
et Veronika KUNCLOVA, architectes paysagistes (Irlande)

19. Souvenirs...

Repère du festival :  Terre Mère : voici comment nous, êtres humains, appelons affectueusement la planète sur laquelle nous vivons. La Terre Mère donne la vie, mais elle la reprend également selon un cycle infini. Les humains dépendent de la planète Terre. Sans elle, nous n’existerions pas. La Terre Mère procure à tout organisme logis, nourriture, protection, ainsi que des biens culturels et spirituels. Il y a des millions d’années, les êtres humains vivaient en équilibre avec les systèmes naturels. Dans des temps plus récents, que l’on nomme l’Anthropocène, ils ont altéré la plupart de ces systèmes, processus et même organismes. Souvenirs et mémoires de la Terre Mère sont inscrits profondément dans la psyché humaine et nous influencent dans nos vies de tous les jours. Relier la planète Terre au concept maternel de Terre Mère, faisant preuve d’un amour inconditionnel, étend les fonctions écosystémiques d’une planète physique à un contexte spirituel décrit par les civilisations les plus anciennes. Une représentation idéale et naturelle de la Terre Mère est ici confrontée à un environnement gravement perturbé.

19

19   19
Jardin de Alexandra VON BIELER, Roberto RAO et Thomas KREUDER, architectes paysagistes,
Ludivine BARUTON, paysagiste conceptrice DPLG, Philipp ROBECK, expert environnemental,
et Glenn MACGILLIVRAY, technicien paysagiste (Allemagne)

19 bis. Jardiniers de l'invisible

Repère du festival :  À l’heure où la planète nous somme de trouver des solutions, comment restaurer les liens perdus avec notre terre, remarquable modèle originel de cohabitations, d’échanges et de symbioses ? Ce voyage aller-retour rend hommage à tous les acteurs, jardiniers de l’invisible, qui œuvrent à rendre fécond leur environnement. À l’entrée du jardin, des palissades de bois brûlés, totems de nos sociétés centrées sur l’être humain, obligent à regarder vers des monocultures de graminées, reflet de nos chimères agrochimiques céréalières, méprisant les sols et anéantissant des siècles de vie et de savoir-faire. Passé ce paysage de grandes plaines, le sol, creusé en un cirque, dévoile un spectacle polychrome. La terre fut mer. Les lignes du “dessous” se dessinent. Au-delà, un boisement luxuriant mêle noisetiers, sureaux et prunelliers. Y répond un couvert de digitales, d’anémones et de fougères. En lisière, églantiers et muriers, groseilliers et framboisiers s’associent aux rhubarbes, pourpiers et épinards-fraise. Espoir de conciliation du Vivant, cette forêt nourricière est pourtant à l’image de l’agroforesterie contemporaine, guidée par la main de l’homme. En se retournant pour gagner la sortie, les palissades découvrent à leur pied les “Trois Sœurs” : culture amérindienne ancestrale de plantes compagnes, elles associent haricot, maïs et courge. Cachées parmi les céréales, les fleurs des champs s’offrent en touches impressionnistes, indices d’une terre indulgente et magnanime qui ne demande qu’à pardonner.

19B-Invisible
Jardin de
Coline BRONDINO, Isabelle BORLOZ, Clémence DUGUIT, Mélina ETORRE,
Thibault RACAULT, Sabrina ERRES-HAMAMA, Roxane de BUTTET, Cécile ALLOUIS
Mathilde PLET, Jeanne THUBERT et Cécile NEAU, étudiants - ENSP VERSAILLES (France)

21. Dans les yeux de Mère Nature

Repère du festival :  Devant tant de beauté, nous cherchons à définir les forces responsables de la nature et du monde. C’est là que la figure de la Terre Mère apparaît, représentant à la fois l’infinie bonté et l’intransigeance. Au-delà de ce schéma égocentré, la terre agissant pour ou contre l’homme, il suffirait de reprendre sa place et son humilité pour comprendre qu’il n’existe pas d’un côté la Terre Mère et de l’autre l’homme, mais qu’il s’agit d’un équilibre, d’un ensemble dont nous faisons partie. Ce jardin offre la promesse de voir à travers l’œil de Mère Nature et ouvre une nouvelle perspective, loin du fatalisme selon lequel l’homme dépend de la terre et de sa générosité, mais au contraire en révélant leur symbiose. La forêt, dense et sans frontière, représente la luxuriance, mais aussi la forme végétale la plus développée et aboutie. Il faut la traverser pour atteindre en son centre l’œil qui se dessine au sein d’une clairière. Nous entretenons l’espoir d’y trouver la réponse à nos questionnements. Cet œil contient le monde, nous rappelant que la Terre Mère se compose de l’humanité entière et d’écosystèmes où chacun joue un rôle. Y apparaît aussi le ciel, symbole de l’élévation de notre conscience. Notre reflet nous ramène à l’instant présent et à notre appartenance au monde. Nous sommes invités à passer à l’action et à dépasser les frontières. À la manière des oiseaux et des insectes, nous pouvons nous montrer dignes de Mère Nature, en répandant des graines qui prolongent cette forêt.

Coup de Cœur
décerné le 23 juin 2020 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

21

21   21
Jardin de MAAK.space -Mark VAN DER BIJ et Louise MABILLEAU, ingénieurs paysagistes,
Karin VAN ESSEN, paysagiste concepteur, et Thyra BAKKER, étudiante en Design d’espace (Pays-Bas)

22. Paysage de feu

Repère du festival :  Paysage de feu est un arrangement de branches taillées, certaines ayant été brûlées, et recueillies dans une zone protégée. Leur alignement fonctionne comme un “jardin botanique posthume” à partir d’espèces du Cerrado – une savane tropicale qui s’étend au centre du Brésil. Ces derniers mois, le monde entier s’est ému de la déforestation amazonienne, mais la destruction du Cerrado se poursuit pour faire place à des cultures de soja et des pâturages, sans protestation internationale et sans qu’aucune mesure ne soit prise pour y remédier. Les incendies réguliers et intentionnels du Cerrado expliquent les torsions des branches, empêchées dans leur croissance, prenant des directions inattendues dans leur pousse. Certaines graines germent après avoir été calcinées, grâce à une enveloppe particulièrement épaisse. C’est pourquoi nous nous retrouvons face à un écosystème dans lequel les plantes sont capables de s’adapter au feu. En plus de l’impression d’abattoir donnée par la suspension des branches têtes en bas, une autre lecture est possible. Les branches ainsi présentées peuvent évoquer des racines. Dans le milieu très sec du Cerrado, les arbres vont en effet chercher très profondément dans le sol l’eau, dont ils ont besoin. Ils sont plus terrestres qu’aériens, davantage constitués de racines que de branches.

Mention spéciale
décerné le 23 juin 2020 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

22
Jardin de Vazio S/A -Carlos M TEIXEIRA, Daila COUTINHO
et Frederico ALMEIDA, architects (Brésil)

23. Le jardin de Gaïa...Aïe aïes !

Repère du festival :  Selon la mythologie grecque, la Terre Mère Gaïa émerge du chaos. Une version moderne du désordre nous attend dans la première partie de ce jardin, satire de notre société et de notre vision étriquée du vivant. Bien souvent, l’Homme aménage son environnement au détriment de la terre qui l’a porté, nourri et soigné, perdant son lien avec la nature… Peu à peu, ce chaos se désagrège pour laisser place à un second jardin. La générosité de Gaïa explose alors de mille formes et couleurs. De nouveau devient possible une communion avec la nature, riche, douce et en mouvement. Guidés par les courbes du chemin parsemé de fleurs, de céréales, de fruits et de plantes médicinales, nous avons l’occasion de nous recentrer, de nous évader et de réfléchir au sort de notre planète. Il ne tient qu’à l’Homme de retrouver sa juste place aux côtés de Gaïa.

23

23   23
Jardin de Marc FELIX, architecte DPLG, paysagiste concepteur DPLG et professeur,
Stephan SAIKALI, jardinier, et Sylvain RUSTERHOLTZ, employé (France)

24. La planète fleurie

Repère du festival :  L’expérience inédite et solitaire d’une planète existe, représentée par sa forme minimale : une sphère parfaite. Un jardin de fleurs orphelin s’y est enraciné. Adossée contre le volume de la sphère, une échelle individuelle permet de grimper à son sommet et d’embrasser le jardin d’un seul coup d’œil. La matérialisation de cette planète fait référence au rocher des savants qui appartient à la longue tradition des jardins orientaux. D’aspect irrégulier, celui-ci entre en résonnance avec les nuages dans le ciel. La sphère parfaite en propose une version contemporaine. Elle conserve cependant sa texture rugueuse, qui contraste avec la géométrie de l’ensemble. L’interaction avec les fleurs demeure toute personnelle. La beauté, changeante par nature, s’apprécie dans la solitude et la sérénité. À l’entrée du jardin, le craquement des graviers sous les pas marque le début de l’aventure. Il est question d’entamer un dialogue entre moelleux et solide, tangible et intangible, entre éphémère et immortalité.

Mention spéciale
décerné le 23 juin 2020 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

24
Jardin de Sau Yin WONG, architecte,
et Pak Chuen CHAN, concepteur en architecture (Chine - Hong Kong)

Domaine de Chaumont-sur-Loire
41150 Chaumont-sur-Loire
Tél. : 02 54 20 99 22
Fax : 02 54 20 99 24

www.domaine-chaumont.fr/

Et vous, que pensez-vous de cette édition 2020 ?
Quels sont vos jardins préférés ?
Donnez votre avis via les commentaires ci-dessous.


Commentaires
A
J'adore votre article, tellement complet. J'habite à Amboise ,à quelques kilomètres de Chaumont et j'y vais tout les ans tellement les expos - et le château- sont beaux. Et cette année,c'est impossible donc vos belles photos me font vraiment plaisir.
Répondre
Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins

Le JardinOscope, illustré de nombreuses photos, vous propose des fiches d’identité et de culture des plantes de nos jardins ou dans la nature, des reportages sur de nombreux parcs et jardins, sur mes voyages et balades naturalistes... ____________________________ Le JardinOscope© Copyright 2006--2024 Tous droits réservés ____________________________
Voir le profil de Patrick L sur le portail Canalblog

Suivez-moi
LES ALBUMS PHOTOS DU JARDINOSCOPE
Abonnez-vous au JardinoscOpe
507 abonnés
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 5 866 101