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Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
14 août 2021

Le biomimétisme dans les jardins du festival de Chaumont-sur-Loire

Conservatoire International des Parcs et Jardins et du Paysage

Domaine de Chaumont-sur-Loire (41) 

Festival International des jardins

affiche_festival_2021_jusquau_7_nov

Thème 2021 : « Biomimétisme au jardin »

Depuis le 22 avril 2021 jusqu'au 7 novembre prochain, le Festival International des Jardins pour sa 30ème édition se décline en 25 créations paysagères éphémères sur le thème «Biomimétisme au jardin» et 2 jardins pérennes. Les jardins de l'édition 2021 tentent de nous surprendre avec des réalisations inédites imaginées, intellectualisées autour du thème de cette année, par des architectes, des paysagistes, des designers ainsi que des scénographes...qui viennent de France, de Grande-Bretagne, d'Italie, de Chine, de la République Tchèque, de Suède,....sélectionnés par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins. Malgré la Covid-19 qui a imposé des règles sanitaires strictes, tous les jardins éphémères ont pu être réalisés dans les délais.

Le saviez-vous

Et si, même au jardin, l’on repensait tout sous l’angle du mimétisme et de l’universalité des formes et des organisations ! La compréhension et l’imitation des systèmes vivants et, en particulier, des écosystèmes naturels est l’une des clés de notre avenir.

Gestion des flux, de l’énergie, purification et stockage des eaux, conversion de la lumière du soleil en énergie, chimie verte… tout est dans la nature. Processus d’innovation s’inspirant des formes, des matières, des propriétés et des fonctions du vivant, le biomimétisme a, en effet, beaucoup à nous apprendre, qu’il s’agisse de bioluminescence, de thermorégulation, de dépollution, d’hydrophobie, de résistance au vent… L’objectif est bien de remettre la nature, aussi bien la faune que la flore, au cœur de la réalisation des projets humains. La nature n’est alors plus une ressource ou une contrainte, mais une véritable source d’inspiration.

Qu’il s’agisse du fil de l’araignée, de l’organisation des termitières ou des crampons de la vigne vierge ou de la bardane, mille leçons, applicables au jardin, sont à tirer du grand livre de la nature. Les jardins de l’édition 2021, tout en gardant leur habituelle créativité, ont su illustrer, avec talent, les vertus du biomimétisme.

Au service de cette thématique et de sa traduction esthétique, les concepteurs de l’édition 2021 ont, en effet, proposé des réponses ambitieuses et exemplaires et créé des scénographies nouvelles et contemporaines, visant à la fois à faire comprendre, à surprendre et à faire rêver. (Chantal Colleu-Dumond - Directrice du Domaine et du Festival International des Jardins).

 

Découvrez l'édition 2021 du Festival

Pour vous aider à décoder et mieux interpréter les concepts des jardins du Festival,
j'ai retranscrit pour vous les explications fournies sur le panonceau à l'entrée de chaque jardin.

°°°0°°°

01. Le jardin caméléon

Repère du festival :  Né de la rencontre d’un magicien et d’un paysagiste, ce jardin a été conçu comme un parcours où le végétal se métamorphose, change de couleur et de texture de manière animale.

Présentes dans un bon nombre d’espèce de poissons, reptiles et céphalopodes, les iridophores sont des cellules pigmentaires de la famille des chromatophores. Elles réfléchissent les couleurs de leur environnement au moyen de lames cristalloïdes et sont responsables de brusques modifications d’aspect chez certains animaux. Inspirée de ces iridophores, une installation faite de miroirs et de filtres translucides permet aux végétaux des transformations similaires. À mesure que se déroule le chemin, les mouvements des yeux et la cadence des pas donnent le rythme des métamorphoses. Le spectateur devient acteur d’un paysage doué d’un rythme cinétique qui ne se répète jamais.

Les animaux ne changent pas seulement de couleur pour se camoufler. C’est aussi un moyen d’exprimer un état interne et de susciter une réaction comme la peur ou l’attirance. Mais quelle que soit sa couleur, le caméléon reste un caméléon… C’est dans le regard de l’autre qu’il se transforme. Il en va de même pour ce jardin. Les végétaux restent des végétaux. Les miroirs restent des surfaces réfléchissantes. Il reste à découvrir si c’est le regard qui transforme le jardin ou le jardin qui transforme le regard.

FRANCE

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02. Le Jardin de la termitière

Repère du festival : En Afrique, les scientifiques ont observé que dans les grandes termitières, pouvant atteindre jusqu’à 9 mètres de hauteur, la température restait relativement fraîche, même sous une chaleur extérieure dépassant les 40°C. Cet exploit, véritable système d’air conditionné naturel, est accompli par les termites grâce à un astucieux système de poches d’air qui génère une ventilation naturelle. En effet, l’air pénètre par des orifices situés au niveau du sol, il se rafraîchit en passant par des conduits creusés assez profondément dans le sol, puis remonte par la cheminée centrale et les autres conduits d’évacuation de la termitière afin d’être expulsé vers l’extérieur.

L’architecte zimbabwéen Mick Pearce travaille depuis 20 ans sur un modèle d’architecture durable en explorant les principes du biomimétisme. Il s’est inspiré du génie des termites pour créer le centre commercial Eastgate, à Harare (Zimbabwe). L’air frais de la nuit est capté en position basse et ventile naturellement le bâtiment grâce à une progression ascensionnelle de l’air et une circulation à travers un savant réseau de colonnes et d’ouvertures vers le dehors, ce qui permet de réaliser une économie d’énergie substantielle, comparé à une architecture traditionnelle.

Grâce au biomimétisme et à l’étude des solutions inventées par la nature, nous sommes en mesure d’appliquer des idées novatrices aux procédés de fabrication traditionnelle, et c’est ce que le jardin de la termitière s’emploie à démontrer.

FRANCE

Conception : Domaine de Chaumont-sur-Loire
Réalisation : Collectif Prise de Terre et jardiniers du Domaine de Chaumont-sur-Loire

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03. Ce que l'on voit, ce que l'on sait

Repère du festival : “Comment voyez-vous cet arbre ? Vert ? Mettez donc le plus beau vert de votre palette ; et cette ombre ? Plutôt bleue ? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible.” Comme Paul Gauguin dans Oviri, écrits d’un sauvage, ce jardin sépare ce que l’on voit de ce que l’on sait.

Aujourd’hui nous analysons, photographions, décortiquons. Mais savons-nous vraiment regarder ? Il faut réapprendre à observer la Nature pour mieux appréhender les démarches biomimétiques de demain ! Ces biotopes qui ont leurs propres systèmes de survie, de protection et de communication, ont aussi à nous apprendre l’entraide et la construction collective, a priori invisibles.

Un observatoire est le point d’entrée du jardin. Il dispose de cannes en bambou utilisées comme des télescopes. Quelques surprises sont à prévoir au bout de ces longues vues : lentilles déformantes, grossissantes, kaléidoscope... L’idée est de se connecter à ses propres ressentis. L’observatoire apprend à regarder au-delà du paysage, habituellement vaguement considéré, et toujours dans sa globalité. Il s’agit au contraire de capter les détails des espèces végétales ordinaires qui nous entourent. Ici et là, des touches de couleurs mettent en valeur racines, feuillages, troncs, nervures... Elles se déposent en anamorphose peinte, en auréoles suspendues ou en cercles pleins. Des éclats de miroir et des filtres transparents ouvrent la composition des sols. Ainsi s’appréhende l’invisible, ses fonctionnements et ses secrets.

FRANCE

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04. Bleu désir

Repère du festival : De tous les oiseaux, la famille australienne des oiseaux à berceaux (Ptilonorhynchidae) est certainement celle qui a la technique de séduction la plus recherchée, une technique très proche de la conception d’un jardin. Afin de pouvoir se reproduire un jour, le “jardinier satiné” (Ptilonorhynchus violaceus) construit un berceau, celui de ses amours. Pour le rendre attrayant, il va ordonner des objets soigneusement sélectionnés pour leur couleur, qui est aussi la sienne : le bleu.

Quelle meilleure inspiration pour un jardin que celle d’un comportement amoureux ? Ce jardin s’inspire de plusieurs éléments : de l’intention de l’oiseau (séduire par la profusion de bleu), de l’organisation de son jardin, des matériaux utilisés (naturels et artificiels), et de sa stratégie pour les collecter (recyclage d’objets, périmètre de glanage). L’agencement du jardin, comme celui du berceau du jardinier satiné, s’organise de manière concentrique. La perspective forcée, initiée par l’allée principale qui va se rétrécissant, aboutit sur une clairière mettant en scène l’accumulation d’objets bleus à contempler, naturels et artificiels. Le berceau de brindilles devient un grand treillage de bois et de métal, qui habille le fond du jardin, et dont les formes courbes, enveloppantes et accueillantes, isolent le visiteur du reste du monde. La disposition circulaire des objets, classés par couleurs et par tailles, décline une profusion de bleus. Si le jardinier satiné glane une multitude d’objets, nous pouvons faire de même en recyclant des objets délaissés qui seront moteur d’une nouvelle esthétique. Aux côtés de fleurs et de feuillages bleus, dans un environnement de clairière et de sous-bois, la présence de ces objets questionne le foisonnement des déchets dans la nature, tout en soulignant que le bleu y est une couleur rare.

FRANCE

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04 bis. Mosaïque mimétique

Repère du festival : La feuille d’un arbre, d’une fougère, la structure d’un flocon de neige, la forme d’un brocoli, les montagnes, les côtes maritimes, les éponges de mer, le réseau neuronal, le réseau sanguin, pour ne citer que quelques exemples, ont en commun d’avoir des formes que l’on peut qualifier de fractales. Ce sont des courbes étranges, irrégulières, complexes, qui suivent le principe de l’autosimilarité d’échelle - à l’image des structures gigognes - et qui sont récursives, c’est à dire qu’elles ont la propriété de pouvoir se répéter de manière théoriquement indéfinie. La nature en regorge et l’homme s’est inspiré de ces modèles, de ces formes “fragmentées” (racine latine fractus) pour créer dans de nombreux domaines artistiques, notamment en musique, en peinture et en architecture. Sur tous les continents, on retrouve des modèles d’architecture fondés sur le principe fractal et réalisés spontanément au service d’une culture locale.

Le célèbre mathématicien Benoît Mandelbrot (1924-2010) développe, dans les années 1970, un modèle mathématique qui permet de créer, par le biais de fonctions et d’itérations, des formes brisées et complexes, similaires à celles que l’on trouve dans la nature. Alors que la géométrie euclidienne, avec ses notions de droite, de plan, de longueur, d’aire, etc., ne peut décrire, de façon précise, que les constructions humaines lisses et droites, la géométrie fractale vient s’attaquer à notre source d’inspiration la plus importante, la nature, et permet d’en reproduire les formes grâce aux mathématiques. À titre d’exemple, la Suite de Fibonacci, liée au nombre d’or, est une suite mathématique bien connue dans laquelle un nombre est la somme des deux nombres précédents, et ainsi de suite.

FRANCE

Conception : Domaine de Chaumont-sur-Loire
Réalisation : jardiniers du Domaine de Chaumont-sur-Loire

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05. Régénérescence

Repère du festival : L’homme s’inspire ici des comportements de la nature pour redéfinir ses valeurs individuelles et collectives. La complexité des liens entre les végétaux peut être surprenante pour nous, humains, en quête de renouveau face aux différentes crises que traverse notre société.

Dans ce jardin, la tendance du biomimétisme est inversée : et si nous nous replacions à égal dans l’écosystème, plutôt que de consommer, user et soumettre la nature ? Au cœur du jardin, une spectaculaire fontaine de bouleau, véritable îlot de fraîcheur, symbolise l’harmonie des liens entre les êtres vivants. L’eau circule à travers le jardin dans des canaux de bambous coupés en deux, un savoir-faire chinois ancestral utilisé pour l’irrigation dans les régions montagneuses. Des brise-vues de bambous et de prêles guident la promenade, révélant progressivement les massifs de fleurs faisant face à la fontaine dans un camaïeu de bleu. Les végétaux, de plus en plus foisonnants, vont jusqu’à recréer une forêt nourricière. Depuis la couverture du sol, en passant par les arbustes à fruits, jusqu’aux canopées des arbres, la palette végétale repose sur le compagnonnage et l’agroforesterie. L’association des végétaux choisis se mue en véritable coopération, assurant un meilleur développement de sujets variés. Ils se protègent et se renforcent les uns les autres, comme le ying et le yang de la pensée chinoise.

Ce jardin est une réponse au besoin vital de contact avec la nature. Dans ce rapport au vivant, l’humain trouve un espace de ressourcement.

FRANCE / CHINE

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06. Terrain vague abonde

Repère du festival : Le soleil, la terre, l’eau.... Si l’Homme tend à s’approprier, maîtriser, dominer et redimensionner le monde, les mouvements permanents que génèrent les phénomènes naturels bouleversent ses projections humaines.

De cette observation naissent de nouvelles compréhensions de l’environnement, qui concilient notre monde carré orthonormé avec les oscillations perpétuelles des éléments. Ici le mouvement résulte d’un impact.... En écho à un principe universel, celui-ci génère une onde. Elle transforme un jardin quadrillé, fabriqué par la main de l’homme. Le temps s’arrête et l’onde se fige. Le territoire se retrouve bouleversé. Une lecture originale s’offre ici aux regards. Les carrés plantés et les ondulations s’épousent, en un espace où quadrillages et rondeurs se rencontrent, s’augmentent et s’harmonisent avec des cultures en cercle et en buttes, le jardin s’inspire des phénomènes naturels : des dénivelés agrandissent la surface, l’espace de production s’accroît, des buttes naissent et s’exposent, un objet circulaire se met en œuvre naturellement.

Cette parcelle que l’homme a cru maîtriser se trouve transformée par la nature. Le champ des possibles s’ouvre. Ces observations nous invitent à cheminer pour œuvrer et interagir avec l’environnement...

FRANCE

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07. Territoire de bocage

Repère du festival : Paysage d’antan façonné par des paysans respectueux de leurs terres, le bocage se caractérise par des champs et des prés enclos de talus, de haies et d’arbres garants de la biodiversité. Parce qu’il constitue un système hydraulique très efficace, en collectant les eaux de pluies ruisselant dans les champs, le bocage favorise la (ré)génération d’un écosystème où eau et végétal sont intimement liés. Ainsi, les talus associés aux douves favorisent les synergies entre les systèmes racinaires des plantes qui s’y trouvent, pour un meilleur retour vers la nappe phréatique.

Fidèle à ce décor campagnard, le jardin révèle progressivement un maillage aquatique. Un fil d’eau le parcourt jusqu’à un nouveau territoire. Les fonctions originelles du bocage font alors peau neuve : elles s’appliquent à un espace urbain réinventé, végétalisé et aménagé en fonction du cycle de l’eau. La campagne s’invite à la ville. Jardinières et bancs sont les limites de ce nouveau bocage. Ils s’intègrent dans une même structure autonome, un module associant collecte et stockage des eaux pluviales. L’arrosage est ainsi dispensable.

Entre intelligence d’un écosystème et intelligence des savoir-faire d’antan, des modèles bio-inspirés s’offrent à nous pour imaginer des jardins et espaces extérieurs de vie plus vertueux, respectant le cycle de l’eau.

FRANCE

Prix du jardin transposable
décerné le 22 juin 2021 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

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08. L'effet lotus

Repère du festival :  Le lotus est une espèce aquatique typique de l’Asie du Sud, qui s’enracine dans les fonds boueux des étangs ou des ruisseaux, aux points où le courant est très faible. Il est considéré dans la culture orientale comme un symbole de pureté, car si les fleurs de lotus émergent d’un habitat marécageux, elles restent sèches, lisses et lustrées. Les botanistes qui ont étudié ce phénomène ont constaté que les fleurs et les feuilles de ces plantes disposent d’un mécanisme de nettoyage naturel : elles sont totalement imperméables. On parle même d’un “effet lotus”. Cette hydrophobie est possible grâce à la structure de la surface des feuilles, qui sont recouvertes de cristaux microscopiques de cire. Elle forme de très petites pointes qui obligent l’eau à rester suspendue. Ne pouvant adhérer à la surface, les gouttes glissent sur la feuille et emportent tout ce qui se trouve devant elles (boue, petits insectes, etc.). Ce mécanisme donne aux feuilles un aspect toujours brillant, propre et sec. Son observation est presque hypnotique. Les gouttelettes semblent exécuter une danse qui les amène à se séparer et à se réunir, à bouger et à rouler sans fin.

Le jardin plonge le visiteur au cœur du phénomène, dans un paysage asiatique typique et démesuré. Une étendue foisonnante de lotus précède un bassin couvert d’une feuille géante. Des sphères semblables à de grosses gouttes d’eau parachèvent cette reconstitution de l’effet lotus.

ITALIE

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09. Osmose

Repère du festival :  La durabilité est le maître mot de ce jardin. Il valorise une autorégulation de la collecte, du stockage et du transport de l’eau, par un système d’irrigation naturel. Cette circulation de l’eau permet un entretien minimum et un jardin toujours beau à contempler. Les espèces sélectionnées sont résistantes à la sécheresse et au changement climatique que nous connaissons. Dans cette clairière d’ornement, des plantes basses de couleur verte sont entourées d’une canopée intermittente, avec ici et là, des touches de bleu profond et de violet. Les végétaux ont été soigneusement choisis pour leur capacité à s’adapter à leur environnement et pour accroître la biodiversité locale. Beaucoup d’entre eux seront utiles aux jardins des années à venir. Des réceptacles d’acier collectent l’eau et permettent de la stocker avant de la distribuer. De formes originales et de tailles différentes, ils déclinent un design résolument contemporain. Des cordes enterrées assurent la circulation de l’eau, comme des racines. Les jours les plus humides, l’eau ne se diffuse pas. Mais lorsque le sol et les cordes sèchent, l’eau est absorbée et répartie dans le jardin, créant un réseau d’arrosage automatique qui s’adapte aux conditions climatiques et à chaque partie du jardin, n’arrosant que les espaces qui en ont besoin.

GRANDE-BRETAGNE

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10. Le jardin de la fontaine anémone

Repère du festival : Le jardin de la fontaine anémone se fond à 98 % avec son milieu, nulle existence en dehors. Cette précarité d’une vie qui ne tient qu’à 2%, invite à la méditation. Les tentacules végétales, brodées comme un tapis persan, s’enchevêtrent et aspirent le visiteur vers l’eau de la fontaine. Le cheminement fait référence aux jardins de cloîtres. 

En entrant dans cette parcelle, le visiteur se sent comme dans un vivarium, non pas pris au piège, mais confronté à une réalité fragile qui l’amène à réfléchir sur la façon dont nous vivons maintenant, et la façon dont nous pourrions vivre dans dix minutes si nous sommes maladroits. Ce basculement invite à l’équilibre. La déambulation participe de l’esprit du jardin où tout se danse sur la pointe des tentacules.

FRANCE - Jean-Philippe POIRÉE-VILLE

10-Fontaine-anémone

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11. Le petit pays des larmes

Repère du festival : L’eau est précieuse, qui scintille dans les feuilles et la lumière du matin. Un jour d’été, la moindre goutte de rosée piégée par une plante peut assurer sa survie aux heures les plus chaudes. Les oiseaux et les insectes savent aussi s’y abreuver.

Le jardin accueille des espèces végétales mettant ces observations en valeur. Sur les feuilles du Cotinus, aussi appelé arbre à perruques, l’eau perle comme un bijou. Il en va de même pour l’Alchemilla Mollis, désigné comme le manteau de Notre Dame. Enfin, la présence de Dipsacus, un arbuste connu comme cabaret des oiseaux, souligne la capacité des plantes à retenir l’eau. Au centre du jardin, une toile s’élève et ploie au-dessus d’un disque minéral. Elle reproduit le délicat tissage de l’araignée et recueille pluie et rosée avant qu’elles ne glissent comme des billes sur la dalle grise. Cette matière, en effet, n’adhère pas. L’eau est ensuite redistribuée à travers le jardin. Le petit pays qu’il crée pour nous célèbre la nature comme source constante d’émerveillement et d’émotion.

PAYS-BAS

Prix de la palette végétale
décerné le 22 juin 2021 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

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12. Le jardin rayonné

Repère du festival : Par sa créativité et son équilibre, la Nature constitue une source inépuisable d’inspiration et de connaissances. À l’image d’une bibliothèque, elle nous invite à plonger dans ses livres et ses pages, et à en comprendre les mécanismes.

Accumulant, récoltant et dispersant ces connaissances, le Jardin rayonné se présente comme une réinterprétation formelle de la ruche. Clin d’œil à l’abeille pour son talent d’architecte et son sens de l’organisation, il se construit autour de plusieurs bibliothèques de bois brûlé, reprenant la forme caractéristique de ses alvéoles. Mises en scène dans l’écrin du jardin, les structures se déploient et se révèlent au cœur d’une abondance de plantes mellifères aux teintes douces. Comme un insecte butinant et pollinisant, le promeneur est amené, lors de sa déambulation, à découvrir un panel d’objets, de curiosités animales, végétales ou minérales, utilisés ou partiellement ignorés. Nourrissant l’imaginaire, le jardin invite à s’imprégner des richesses infinies et insoupçonnées de la Nature, mais aussi à s’en gorger pour les transmettre et les partager autour de soi.

FRANCE

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13. L'autre rive

Repère du festival : Dans le monde vivant, la pluralité des formes et des organisations naturelles abonde. Science de l’observation, le biomimétisme s’entend comme l’attention portée à ces données vivantes. Elles inspirent au jardinier comme au paysagiste, l’étude de ce qui est déjà là.

Imitant le cours de la Loire Moyenne à proximité, où le fleuve et la rivière de la Cisse se font face et donnent naissance à une plaine fertile, le jardin reproduit les écosystèmes végétaux vernaculaires qui colonisent les berges et permettent une nouvelle qualité de l’eau. C’est à partir de la végétation plantée que l’eau s’épure, c’est grâce à l’eau que les espèces végétales peuvent s’y développer. D’une sorte d’embarcadère, ou seuil pavé, commence le cycle de purification de l’eau. C’est depuis un ponton que s’observe la filtration verticale par les plantes, et que s’entend le bruissement d’un ruisseau qui s’écoule. Au fond du jardin, l’eau marque un temps dans un bassin de roselière, où poussent des plantes filtrantes. C’est en cheminant spontanément à travers le jardin que se dessine le parcours de l’eau dans différents bassins. La filtration horizontale de l’eau par les plantes termine le cycle dans des méandres. À découvert ou caché, les espaces laissent la possibilité de l’assise et de l’attente, de l’apaisement et de la réflexion.

FRANCE

Prix de la Création
décerné le 22 juin 2021 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

13 L'autre rive
Source-Photo Domaine de Chaumont-sur-Loire

14. Retour aux racines

Repère du festival : Nos sols sont vivants ! Ils sont l’un des piliers silencieux de nos écosystèmes. Tous les jours, ils nous nourrissent et permettent que le cycle de la vie se perpétue. Ils sont les gardiens secrets de l’évolution de la vie sur Terre. Depuis Darwin, nous avons l’impression que l’ensemble des êtres vivants sur la planète se combattent en permanence dans une course à la compétition sans fin…

Pourtant les scientifiques se sont aperçus il y a 150 ans qu’un autre mécanisme extrêmement puissant anime les communautés vivantes sur la planète : c’est la coopération à travers un véritable réseau. Sous nos pieds, se cache l’univers incroyable de la rhizosphère. Un univers où l’entraide est la règle. Un univers où les racines des végétaux vivent, communiquent et échangent en symbiose avec les champignons. Cette symbiose, appelée mycorhizienne, est apparue il y a environ 450 millions d’années et a traversé cinq extinctions massives du vivant sur Terre.

Face aux enjeux sociaux et environnementaux actuels, l’émergence d’une intelligence collective et coopérative apparait indispensable. S’unir pour “faire société avec la nature” est le défi du XXIème siècle. Saurons-nous nous inspirer de cette coopération souterraine ? À travers l’architecture racinaire d’un arbre centenaire peint en bleu, le promeneur entame un voyage poétique dans la vie des sols. Cette mise en scène souligne l’incroyable entraide se jouant sous nos pieds au quotidien, et propose une immersion à notre échelle.

FRANCE / ITALIE

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15. Le jardin camouflage

Repère du festival : Le camouflage permet à l’animal de changer de forme ou de couleur pour se fondre dans le paysage. Comme le caméléon ou la raie s’effacent dans leur environnement, il existe un endroit soustrait au regard pour la contemplation, la relaxation et la réflexion. Après une période particulièrement éprouvante, ce lieu est idéal pour apaiser l’esprit, sonder ses sentiments, projeter d’autres expériences et former de nouveaux rêves. Il est dissimulé par des murs, dont l’intérieur noir crée un espace intime tandis que l’extérieur est recouvert d’un miroir reflétant la végétation et protégeant cet oasis de calme. Enroulé sur lui-même en spirale, cet abri dispose d’une terrasse en bois invitant à s’allonger. Tout ce que l’on peut voir alors, c’est le ciel : le nuage défilant, les oiseaux s’envolant, la course de la lune et du soleil. Rien d’autre ne vient distraire l’attention. C’est un havre de paix, au cœur du nombre d’or constituant le plan du jardin. Deux larges chemins de graviers rejoignent la spirale. Ils sont bordés de billots de bois où peuvent faire halte ceux qui souhaitent apprécier la variété des plantes sauvages se reflétant dans le miroir. Aussi légers que possible, les végétaux choisis dansent dans le vent. Quelle que soit l’humeur, elle trouve ici une nourriture personnelle et poétique.

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

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16. L'arbre source

Repère du festival :  Dans un contexte de forte diminution des ressources en eau, l’arbre et les forêts, généreux porteurs de vie, jouent un rôle fondamental dans le cycle global de l’eau et contribuent à constituer des réserves d’eau douce sous la terre. Il nous est parfois difficile de considérer l’arbre comme un être vivant or, comme nous, il est constitué de cellules qui se reproduisent et se spécialisent pour former un organisme complexe. Il vient au monde, respire, grandit, se nourrit et meurt.

Comme la lumière et l’air, l’eau est fondamentale pour la vie de l’arbre. L’eau et les minéraux, captés dans le sol par le biais des poils absorbants, circulent à travers les radicelles, les racines, puis remontent dans le tronc de l’arbre avant d’arriver aux branches charpentières, secondaires, aux rameaux, aux pétioles afin d’atteindre le limbe et les nervures des feuilles et de s’échapper dans l’atmosphère sous forme de vapeur d’eau. C’est dans les cellules des feuilles, contenant la chlorophylle, que l’arbre compose sa sève en combinant l’eau du sol et le gaz carbonique de l’air grâce à la photosynthèse. La sève ainsi élaborée redescend à travers le tronc pour nourrir tous les tissus vivants de l’arbre.

Grâce à leur frondaison, les arbres interceptent également les pluies et ralentissent l’arrivée de l’eau au sol. La litière végétale, qui est au pied des arbres, puis leurs racines, contribuent à drainer et à stocker l’eau dans les sols, créant ainsi des flux qui vont alimenter nappes phréatiques et cours d’eau.

L’arbre source est un jardin qui illustre ce principe en recueillant l’eau du ciel à travers les feuilles d’un arbre.

Conception : Domaine de Chaumont-sur-Loire
Réalisation : jardiniers du Domaine de Chaumont-sur-Loire

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17. Äng (“prairie” en suédois)

Repère du festival :  Lorsque les animaux construisent leurs nids, ils utilisent les ressources naturelles à leur portée. Les fourmis de la forêt accumulent les aiguilles de pins, tandis que les fourmis du désert creusent des tunnels dans le sable. Historiquement, l’homme s’est ainsi comporté. Dans les régions forestières, il a privilégié le bois de construction, alors que dans les régions calcaires, il s’est orienté vers la maçonnerie. L’industrialisation l’a finalement détourné des ressources locales, et lui a fait perdre jusqu’aux savoir-faire propres à leur culture. Pour exploiter durablement les richesses naturelles, il est nécessaire de trouver comment utiliser les matériaux de notre environnement immédiat, et de les recycler. Lieu de repos et de tranquillité, le jardin “Äng” (“prairie” en suédois) vise la création d’un espace pour cette réflexion. Une construction en terre compactée s’élève dans un champ de vivaces, et contraste avec la beauté des plantes du jardin. Cet abri sans toit protège du monde extérieur. La terre compactée crée une stratification de matériaux ressemblant aux strates géologiques de la croûte terrestre. Le jardin mêle des plantes d’ornement et des céréales comestibles. La nature, la composition et la coloration du jardin évoluent au fil des saisons. Les céréales germent au printemps, s’épanouissent l’été, et retournent à la terre à la fin de l’automne. Les murs de terre compactée, eux aussi, sont voués à se désagréger.

SUÈDE

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18. Le jardin des mangroves

Repère du festival : La mangrove est un écosystème dynamique qui se développe dans la zone de balancement des marées –l’estran– des côtes basses situées dans les régions tropicales et subtropicales du globe. Elle est principalement constituée de palétuviers, qui sont des arbres ou des arbustes dont les racines-échasses et les pneumatophores assurent un rôle de fixation au sol et de respiration avec l’environnement. Les racines-échasses forment un rempart contre les vagues, permettent de retenir les alluvions provenant des cours d’eau et contribuent ainsi à la lutte contre l’érosion des côtes et les événements climatiques extrêmes tels que les vents forts, les ouragans et les tsunamis. C’est donc une méthode naturelle pour atténuer les risques de catastrophes naturelles, en plus d’être un formidable puits de carbone agissant contre le réchauffement climatique.

Mais au-delà de ce rôle de protection, la mangrove est également une source importante de nourriture et de moyens de subsistance pour les pêcheurs et les communautés locales car elle abrite des dizaines d’espèces de poissons, d’oiseaux d’animaux et de végétaux. Elle produit du bois pour le charbon et la construction des maisons, et de nombreuses plantes qui alimentent la pharmacopée locale et l’artisanat.

La mangrove assure des fonctions essentielles dans la réduction des risques de catastrophes et d’adaptation à l’évolution climatique.
Ce jardin célèbre le rôle majeur des mangroves dans la protection des côtes et de l'environnement.

Conception : Domaine de Chaumont-sur-Loire
Réalisation : jardiniers du Domaine de Chaumont-sur-Loire

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19. Chemin de lierre

Repère du festival : Tout est question de regard. Il se porte sur une plante ordinaire, une liane courant le plus souvent le long de vieux murs bordant les chemins : le lierre.

Le jardin s’ouvre comme un tableau romantique sur des pierres de tuffeau en ruine. Elles redessinent horizontalement la silhouette d’une feuille de lierre, tandis que ce même végétal les parcourt selon différentes inclinaisons, qu’il soit rampant ou grimpant. Les qualités du lierre sont bien plus qu’esthétiques. Sa capacité à s’accrocher au minéral en fait un symbole de force. Nourrissant les oiseaux, il est aussi synonyme de protection. Entre les trois massifs de graminées ondulant sous le vent, un chemin minéral se joue des perspectives pour suggérer dans un espace réduit la nature toute entière. Mousses, pierres et vivaces soulignent le raffinement du lierre, et se parent de ses teintes subtiles : nuances de vert et de lumière, intégrant le jaune et le bleu à sa palette.

Comme le lierre persistant, ce jardin nous invite à éprouver la sensation du temps qui passe.

JAPON / FRANCE

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21. Tout est connecté

Repère du festival : Quels sont les systèmes qui régissent la nature, les racines des arbres, le corps humain, l’univers ? Deux principes semblent communs à tout être vivant : la connexion et la communication. Le besoin d’échanger des matériaux et des informations se retrouve dans l’organisation sociale comme dans toute cellule biologique.

Ce jardin de la conscience partagée est basé sur le fait que tout est en quelque sorte connecté à tout. Il reflète les principes complexes de l’interconnectivité naturelle opérant principalement dans les sols. Les plantes, les arbres et les champignons sont des organismes actifs et communicants à la recherche de ressources fondamentales : l’eau, la terre, la lumière et l’air. L’idée est d’initier un dialogue, de parler le langage des plantes et de reconsidérer notre relation au monde végétal par une expérience interactive. Qu’est-ce qui est essentiel à l’équilibre de chaque organisme sur la planète, et que pouvons-nous apprendre aujourd’hui de ses modes de communication ? Chaque réponse est matérialisée par une zone précise du jardin. Ces cinq espaces (eau, terre, lumière, air, décomposition) sont liés entre eux par un réseau de tubes sonorisés. Les visiteurs peuvent les utiliser pour partager leurs expériences d’une partie à l’autre du jardin.

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

Coup de Cœur
décerné le 22 juin 2021 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

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22. L'ode à Gaïa

Repère du festival : À l’origine se trouve la Terre. A la fois planète accueillant la vie, élément minéral et végétal, elle nourrit autant le vivant que les imaginaires.

Le jardin déploie un parcours représentant ses multiples facettes : de la terre transcendante, qui abreuve les mythes à travers les civilisations et les siècles, à la roche servant à bâtir et abriter l’homme, jusqu’à la matière organique et fertile, source de vie. Telle une ode à la terre, un monolithe en pisé figure un plus vaste paysage. Il se reflète dans un miroir liquide où se mêlent eau, terre et ciel. Les couches superposées du pisé, comme des strates géologiques, rappellent la sensibilité de la Terre, son caractère unique et changeant. Cette technique de construction, pratiquée au Mexique, utilise une terre crue compactée. Au début du parcours, la végétation est rare, sèche, rappelant les vallées arides de Oaxaca d’où naissent pourtant les plantes les plus surprenantes. Peu à peu, la terre devient fertile, la végétation de plus en plus dense. Cette enceinte protectrice appelle enfin au repos. Sa toiture ouverte laisse apparaître en son centre le ciel. Alors tout se mélange, le minéral, le végétal, la terre, le ciel et l’homme.

FRANCE / MEXIQUE

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23. Le jardin zèbre

Repère du festival : Dans un contexte planétaire perturbé par l’activité humaine, notre environnement sera dans les décennies à venir soumis à des amplitudes thermiques de plus en plus violentes. Il existe déjà en Afrique une très forte amplitude thermique entre le jour et la nuit. Un animal s’y avère particulièrement inspirant : le zèbre. Des études scientifiques soutiennent qu’il aurait développé au cours de son évolution une stratégie pour réguler sa chaleur corporelle et survivre aux températures extrêmes de la savane. Son pelage est composé de zébrures noires, qui reflètent la chaleur du soleil, et de zébrures blanches, qui l’absorbent. Cette régulation thermique lui évite de souffrir du chaud le jour comme du froid la nuit.

Transposées au jardin, les zébrures de l’animal sont pensées en relief et se matérialisent par des pergolas, recouvertes de canisse imitant les bandes noires. Les bandes blanches sont, quant à elles, représentées par les espaces laissés entre chaque pergola. De légers mouvements d’air tempèrent ainsi les extrêmes. Grâce à cette alternance d’expositions, le jardin reproduit un microclimat tempéré propice aux cultures, et ce, même lors des canicules estivales. Sous cette imitation de pelage protecteur du zèbre, une végétation luxuriante dominée par les fougères se développe. Des pans verticaux séquencent l’espace et guident le regard du visiteur entre fougères, digitales et autres géantes de sous-bois.

FRANCE

Prix du Design
décerné le 22 juin 2021 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

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24. La tour du jardinier des nuages

Repère du festival : La récupération de l’eau par condensation de l’humidité contenue dans les brouillards est un procédé connu depuis les temps anciens, mais qui a été redécouvert ces dernières années et développé par des centres de recherche dans plusieurs régions arides du monde, baignées par d’épais brouillards une bonne partie de l’année. Au passage de la brume, des gouttelettes d’eau se forment sur les mailles d’un filet collecteur et tombent dans des gouttières qui alimentent un réservoir abrité de la lumière et de la chaleur.

C’est ce processus qui a inspiré l’architecte et designer italien Arturo Vittori pour la création de la première tour Warka Water, installée en 2015 au sein de la communauté Dorzé dans le sud-ouest de l’Éthiopie. En langue amharique, warka désigne le figuier Ficus vasta Forssk., arbre endémique des pays de l’Afrique de l’Est, qui procure une ombre précieuse et généreuse aux populations locales.

L’idée était d’offrir à la communauté un accès à l’eau peu coûteux, de faible impact écologique et de construction aisée, tout en créant du lien social autour d’un lieu essentiel pour la vie. Entièrement constituée de bambou et de plastique biosourcé, la structure de la tour Warka Water est recouverte d’un maillage d’une extrême finesse, qui permet de recueillir l’humidité de l’air aux heures les plus fraîches de la nuit. Les gouttelettes d’eau s’écoulent le long des fibres et alimentent une citerne enterrée dans laquelle il est possible de recueillir jusqu’à 100 litres d’eau par jour.

La tour du jardinier des nuages est une évocation poétique et jardinistique de la tour Warka Water d’Arturo Vittori.

Conception : Domaine de Chaumont-sur-Loire
Réalisation : jardiniers du Domaine de Chaumont-sur-Loire

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25. Le jardin de sous-bois

Repère du festival :  Situé en contrebas du chemin de visite, caché dans un écrin buissonnant, le jardin se dévoile en descendant quelques marches. Inspiré des jardins anglais, il se distingue par une végétation exubérante, composée de feuillages verts à larges feuilles, d’arbres et d’arbustes aux écorces colorées, qui contraste avec les lignes claires du bassin central, déployé sur la longueur. Des fleurs blanches ponctuent la visite printanière, alors que le feuillage rougeoyant illumine le jardin à l’automne. Le sol de brique, autour du bassin, s’accorde parfaitement avec l’acier doux, à l’aspect rouillé, de l’escalier, délicatement posé sur la végétation du talus, offrant ainsi un heureux contraste chromatique avec la végétation. Le visiteur peut profiter d’une pause à mi-hauteur et contempler la scène végétale de ce sous-bois et la perspective vers le Vallon des Brumes. (Jardin pérenne)

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La petite serre

Repère du festival :  Située dans l'espace du Festival International des Jardins, cette serre aux formes résolument contemporaines présente une collection de Nymphéas tropicaux, véritables reines des plantes aquatiques, aux couleurs incarnates, roses, violettes, ou parmes.

Les Nymphéas tropicaux ont des fleurs et un feuillage beaucoup plus spectaculaires que les Nymphéas rustiques. Leurs fleurs atteignent souvent des tailles importantes, elles sont portées haut au-dessus de la surface de l'eau et ont un parfum puissant. 

Bien que plantés plus tard en saison, les Nymphéas fleurissent encore à des dates avancées dans l'automne augmentant ainsi la durée d'agrément des bassins. Outre la beauté de leurs fleurs, ils sont très importants pour l’équilibre de l'eau. En effet, ils servent de parasol aux poissons l’été, ils oxygènent l’eau en se nourrissant des éléments nutritifs, ils servent d’abri aux alevins, de support aux libellules et de pied-à-terre aux rainettes. (Jardin pérenne)

Petite serre

La serre extraordinaire

Repère du festival : Cette serre aux formes contemporaines est une invitation à découvrir des végétaux des zones tropicales et des milieux arides de notre planète, dans lesquels se déploient plantes épiphytes et xérophytes.

On dit d’un végétal qu’il est épiphyte lorsqu’il vit sur des plantes, qui ne sont pour lui qu’un support indifférent. C’est le cas d’un grand nombre d’orchidées, invitées régulières de nos intérieurs, et de fougères, comme celles qui appartiennent au genre botanique Platycerium (de platys, large et keras, corne) : fougères à l’aspect souvent majestueux, leurs frondes (feuilles), découpées en grands segments à l’extrémité, rappellent les cornes d’un cerf, d’où le nom qui leur est généralement attribué.

C’est également le cas de celles que l’on appelle les “filles de l’air” - car la plupart d’entre elles ont une propension naturelle à s’accrocher à un support - et qui font partie du genre botanique Tillandsia (famille des Broméliacées). Originaires du continent américain, elles présentent des ports variés, des proportions diverses et leur caractère étrange ne nous laisse jamais indifférents.

Quant aux plantes xérophytes, elles sont capables de vivre dans des régions habituellement arides ou dans des milieux physiologiquement secs. C’est le cas de la famille des Cactacées, qui regroupe des plantes grasses ou succulentes, ayant la capacité de stocker des réserves de “suc” dans leurs tissus pour faire face aux longues périodes de sécheresse qu’elles rencontrent dans leur milieu naturel. Les Cactacées se plaisent dans des terres sablonneuses, désertiques, où des broussailles leur disputent le sol ; d’autres prospèrent entre les rochers, dans les anfractuosités desquels elles plongent profondément leurs longs et robustes rhizomes. Au fur et à mesure qu’elles s’élèvent sur les montagnes des zones arides du globe, le duvet qu’elles émettent est long et abondant, quant à leurs aiguillons, ils s’allongent et deviennent plus menaçants, comme pour nous dire “Ne me touchez pas !”. (Jardin pérenne)

20-La serre extraordinaire

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Le sofa cactée

Repère du festival :  Posé au cœur d’une serre peuplée de réelles cactées, ce sofa au design extraordinaire joue sur l’illusion et le faux semblant, créant une scène surréaliste.

À la fois amusant et intrigant, ce canapé, constitué d'une grappe de coussins aux imprimés épineux, joue sur l'ironie à travers les éléments contradictoires. Le canapé présente une colonie confortable de cactus, où s'asseoir sur des épines devient ludique et ironique.

Ce design exclusif du créateur italien de mode Maurizio Galante repose sur une base en bois rembourrée avec un revêtement en mousse de polyuréthane structurel à haute densité avec un cadre en acier de soutien interne.

La housse amovible est réalisée dans un tissu spécial bi-élastique qui reproduit l'impression graphique de la succulente épineuse dans un effet tridimensionnel. (Jardin pérenne)

Le-sofa-Cactée

Domaine de Chaumont-sur-Loire
41150 Chaumont-sur-Loire
Tél. : 02 54 20 99 22
Fax : 02 54 20 99 24

www.domaine-chaumont.fr/

Et vous, que pensez-vous de cette édition 2021 ?
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Château-2


Commentaires
F
Coucou Patrick. De prime abord j'ai trouvé cette édition assez sobre, sage. Mais en reprenant tranquillement chaque thème et jardin, j'ai trouvé une fois encore beaucoup de choses très intéressantes. Un regret comme l'an dernier, la trop grande unicité des sols. Je pense que celà permet des économies et facilite les choses par les temps qui courent, et peut de plus répondre à une démarche écologique de conservation et réutilisation des matériaux, mais c'est un petit pan de créativité en moins. 2,5,14,15,21 sont je crois mes préférés, mélanges de connaissances, observations et poésie. Bises
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Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
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