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Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
8 septembre 2011

Des atouts et des idées pour préserver la biodiversité

Conservatoire International des Parcs et Jardins et du Paysage

Domaine de Chaumont-sur-Loire (41)

2011

20ᵉᵐᵉ
Festival International des jardins

"Jardins d'avenir"

ou l'art de la biodiversité heureuse

Nos jardins sont des niches qui témoignent de la diversité des hommes et de la nature, des espèces vivantes, de leur coexistence et de leur nécessaire équilibre. Est-il utile de rappeler une fois encore que cet équilibre est aujourd'ui menacé, les hommes ayant puisé dans les ressources naturelles sans compter, participant à la disparition accélerée d'espèces vivantes modifiant considérablement l'équilibre de la biodiversité.

Cette année, le Festival des Jardins de Chaumont-sur-Loire, a donc demandé aux équipes lauréates, de créer des jardins d'alerte, des jardins d'avenir, des ateliers de (re)découverte et de reconstruction de notre (bio)diversité.
Ces jardins se veulent être forces de propositions, de recherches et d'innovations tant scientifiques qu'artistiques, ouvrant de nouvelles pratiques pour demain.

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Pour vous aider à décoder les messages que veulent nous transmettre ces jardins éphémères,
j'ai retranscrit les explications fournies par les festivaliers sur le panonceau à l'entrée de chaque jardin.

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La salle à manger

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Repère du festival:Ce jardin évoque une table joyeuse, exaltant au cœur du jardin les bienfaits du verger et du potager. Le cycle consistant à "manger et à être mangé" est le fondement de la chaîne alimentaire. Ce profil cyclique de base est indispensable à la continuation de la vie. Le bonheur en est le produit final. Pour résumer, manger constitue le fondement des bienfaits de la nature. Ainsi, la chaîne alimentaire est-elle un système de bonheur. Cette biodiversité alimentaire doit donc etre préservée et entretenue.

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Le pollen exubérant

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Repère du festival:De l'importance du pollen ...
Pour imaginer l'avenir des jardins, nous nous tournons inévitablement vers leur passé. Nos cultures naguère riches et variées ont été enracinées dans l'infinie diversité des jardins. C'est en eux que demeurent la nourriture et la survie : non seulement la nôtre, mais aussi celle de centaines, peut-être de millions de créatures, dont les vies sont entrelacées avec nos propres modèles incroyablement complexes. L'agriculture contemporaine tend vers la standardisation et la réduction des espèces végétales.

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Ce jardin propose une exploration de l'héritage des jardins anémogames. Il met en évidence la circulation du passé dans le futur, la stratification de l'histoire, le travail acharné et les accidents heureux. Loin d'être une culture monotone, le jardin de pollens et de graines exprime la nature polymorphe du gène et l'infini de ses possibles. Les graines d'héritage se mélangent joyeusement avec des compagnons nouvellement hybrides et les plantes insectivores, ce qui crée des possibilités et des espaces de vie pour toutes les sortes de faunes. Le pollen, qui capture l'histoire de chaque plante et ses ancêtres, chevauche le vent afin de créer une nouvelle mosaique et des nouvelles combinaisons de vie.

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Le jardin à emporter

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Repère du festival:Et si nous concevions nous-mêmes le jardin de demain, multiplicateur de biodiversité ?
Imaginez un monde où chaque citoyen a l'opportunité de prendre soin de son propre micro-habitat. Des toits en terrasse aux parcs de stationnement, des jardins suburbains aux décharges industrielles - aucun espace n'est trop petit pour un sac, avec un seul arbre et un écosysteme connexe. Au lieu de se sentir démuni face à la perte de la biodiversité, s'occuper juste d'un sac représente un petit pas qui mêne vers le retour du respect et de la responsabilité envers l'environnement.
Les plantes et les sacs sont arrivés dans un camion, qui est garé sur une prairie naturelle, afin d'encourager les papillons et toutes autres espèces sauvages. Normalement, les sacs sont utilisés pour transporter des matériaux de construction et ne sont plus réutilisés après. Ici, une nouvelle vie leur est donnée sous forme d'un verger, d'une forêt, d'une lande maritime, d'un petit bois, d'une haie et d'un marais - les habitats dans un sac.
Les sièges et l'œuvre d'art dans le jardin fournissent des points de contemplation et renforcent le message. selon lequel nous pouvons tous faire la différence...

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Le jardin rue

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Repère du festival:Et si dans un avenir proche, par choix ou par nécessité, la biodiversité devenait la raison d'être de la rue, au point de revoir complètement son aménagement et de changer le visage des villes de demain ?  Et si le jardin de demain était la rue ?
"Le jardin à la rue » propose une vision pour l'avenir où le jardin et la biodiversité sont des éléments structurels de la rue.

Des stations de lagunage longent les trottoirs. Les plantes aquatiques prennent possession de l'espace urbain. Elles filtrent et purifient les eaux de ruissellement et créent une barrière de protection naturelle entre automobiles et piétons.
Les lampadaires photovoltaiques se métamorphosent en baobab pour récolter et stocker les eaux de pluie. Ils accueillent une large gamme de fleurs d'alpage et de fruits des bois.
Les citadins de demain peuvent circuler au dessus d'un tapis enherbé, où seules les extrémités des pousses chatouillent les pieds dénudés.
Les liants à base d'algues remplacent le bitume de la rue. Des lames de sol composites issues du recyclage des rebuts industriels constituent une zone de circulation piétonne. Des plantes grimpantes caduques tapissent les stores en structure filaire. Elles participent ainsi à la régulation de la température dans les habitats en apportant ombrage naturel en été et lumière douce en hiver.

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Le jardin de Madame Irma

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Repère du festival:Créer un jardin d'avenir, c'est se laisser envoûter par le temps, c'est rêver, se projeter, deviner, mesurer la fragilité du futur et la multitude des possibles... C'est parier sur l'avenir.
Le voyage que nous propose ce jardin est guidé par les prédictions d'une hôtesse de choix, Madame Irma, qui vous accueille chez elle. Le visiteur évolue au cœur d'un univers coloré et chargé de symboles, qui invite à la découverte et suscite la curiosité. Il est dans l'attente, le questionnement, l'hésitation. Quel avenir lui révelera Madame Irma ? La traversée de la roulotte est comme la traversée du temps : c'est un passage entre le présent et le futur, entre le connu et l'inconnu.

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Puis le voyage commence par une intrigante excursion vers l'avenir. Le visiteur bascule alors dans la prédiction de Madame Irma, au cœur de sa boule de cristal, au milieu des senteurs et de la pureté du blanc : une nature hors du commun, irréelle qui joue sur la hauteur, l'échelle et le mouvement. Le visiteur s'égare, projeté dans un rêve où la végétation s'abstrait de la réalité, en équilibre sur un avenir incertain. Son regard est perdu au milieu de cette profusion de plantes qui rattachent le ciel à la terre et font ainsi de ce jardin un lieu de rencontre entre le réel et l'imaginaire.

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Lucy in the sky

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Repère du festival:"Lucy in the sky" nous entraîne en ville sur le toit d'une tour et met en évidence tous les possibles d'un jardin urbain hors-sol.
Comment ne pas être fasciné par ces plantes qui, il y a plus de 100 millions d'années, étaient terrestres et qui pour survivre dans un environnement hostile se sont transformées pour quitter leur état de terrestre et atteindre celui d'épiphyte ? Et comment ne pas être reconnaissant à Lucy d'être enfin descendue de son arbre érythréen, 99 millions d'années plus tard ?
Aujourd'hui, les abeilles ne supportent plus leur condition d'honnêtes ouvrières agricoles butineuses et meurent en rase campagne sous l'effet conjugué des insecticides appliqués au tournesol, mais ou arbres fruitiers. Si la moitié survit, celles qui ont rejoint la ville prospèrent, nous dit-on, dans les ruchers qu'on leur installe sur les toits de nos cités.
Les hommes aussi se réfugient dans les villes pour y chercher les ressources que leur campagne ne peut plus leur donner. Cependant leurs  jardins peinent à se trouver une place au soleil. Aussi devront-ils s'adapter tels les épiphytes en prenant de la hauteur. Le jardin du futur est sur la ville. Il la contemple et par-delà contemple son grand paysage. S'il est déraciné, il s'adapte et emprunte à la technique ses ressources : culture hors-sol, palette des épiphytes, hydroponie, tapis végétalisés, énergie solaire, brumisation.

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Ainsi, l'une des plus grandes découvertes de biodiversité est bien encore à ce jour la richesse de la canopée, jardin hors-sol sur le toit des forêts primaires. Après la pharmacopée, le jardin s'intéressera à ce vaste monde pour le toit des villes. Le végétal colonisera la ville et se nourrira de son eau, de son air et de ses déchets. Quant aux jardiniers,  ils seront là pour orchestrer cette symbiose au sein de l'écoumène et en apprécier la diversité des bienfaits.

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Les bulbes fertiles

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Repère du festival:Parce que la biodiversité prend toujours racine dans la qualité d'un sol, le jardin des bulbes fertiles donne à sentir la richesse du travail souterrain. Il exprime la simplicité du coin du compost pour faire écho au cycle de l'humus.
La majesté de ces bulbes géants éveille la promesse de germinations futures et rend visible le travail caché du sous-sol (décomposition, fermentation, réorganisation, réutilisation). Ils proposent une ode à la biodiversité domestique, celle dont on peut tous prendre soin.
L'étrange présence des formes tissées, leur gonflement, l'interrogation sur leur contenu, la lumière qu'elles accrochent formidablement composent un univers chaleureux.
Les bulbes donnent envie de s'arrêter, de savourer quelques instants la multitude des végétaux et des floraisons oranges qui en émergent.

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L'entretien des jardins est un travail permanent

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Entre ciel et terre

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Repère du festival:Wang Xiangrong - un des plus grands paysagistes chinois contemporains - crée en son jardin un « paysage brumeux », en référence à l'archétype du jardin chinois développant un sentiment de « poésie brumeuse » et de sérénité.
Pavillons, terre et eau, couleur rouge, ciel bleu et nuages blancs constituent des constantes dont se joue ce jardin très contemporain.

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Célébrons et tissons la [bio]diversité

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Repère du festival:Source d'inspiration universelle, la nature orne comme une évidence nos vetements et nos intérieurs. Avec une grande diversité de tissus et de végétaux, le jardin joue sur cette richesse des formes et des textures des tissus et des végétaux.
Au ciel, un patchwork de motifs floraux et végétaux symbolise les particularités des hommes, leurs aspirations et inspirations communes.
Au sol répond à cette diversité, comme en miroir, la biodiversité, avec une multitude de pots et plus de quatre-vingt espèces de végétaux. Le jardin s'articule autour d'un arbre, auprès duquel les visiteurs peuvent s'asseoir.

Jouer sur l'esprit festif et communautaire, inviter le visiteur à célébrer la nature, le séduire par cette (bio)diversité heureuse, modèle de rapprochement entre les hommes, tel est le pari de ce jardin poétique,  euphorique et ludique.

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Le jardin bijou

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Repère du festival:Ce Jardin Bijou est un jardin précieux, dans toutes les acceptions du mot : il est a la fois emprunt de luxe et sophistiqué, mais demeure aussi un jardin fragile et délicat. Le jardin, ses fleurs, ses fruits et les moments qu'on y passe sont inestimables.
Composé de plantes robustes et fleurissant jusqu'a l'automne, le « Jardin Bijou » a été conçu pour etre admiré : ses rayures rappellent celles d'un tissu bayadere. En son cour, le joyau repose sur un tapis végétal a l'aspect moiré mettant en valeur ses fleurs aux couleurs 'améthyste, de lapis lazuli, de perles et de corail.
C'est aussi un jardin ou l'on peut s'y attarder : assis sur des bancs aux branches tortueuses et enveloppantes, a écouter l'eau bruissante et scintillante de la fontaine et des ruisseaux étincelants.

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La nature des choses

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Repère du festival:Quand la nature reprend ses droits ...
Le prototype d'une  maison contemporaine se détache sur une pelouse verte très entretenue. Ce premier espace entièrement sous contrôle est le reflet d'une nature domestiquée et jardinée qui a aujourd'hui remplacé la nature sauvage et spontanée.
Attiré, le visiteur suit le chemin tracé vers la maison, franchit le seuil et entre alors dans un habitat où la nature reprend peu à peu ses droits. Véritable passage de l'artifice à la nature, du statique au dynamique, le visiteur prend conscience du bien-fondé d'un habitat naturel "biodiversifié".

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A l'intérieur, le maître mot est « équilibre ». La nature coexiste avec l'être humain et le végétal se développe en dialogue avec le mobilier intérieur. Une richesse des échanges se crée entre ces deux territoires, entre notre habitat intime et celui de la nature. Pour exemple, une mare se forme sous la baignoire, un potager reprend ses droits dans la cuisine, une prairie sauvage se développe sur le sol. Ce dialogue entre le végétal et l'homme crée peu à peu un habitat végétalisé : un jardin d'avenir et de biodiversité, où l'homme et la nature vivent ensemble, sans contrôle de l'un sur l'autre.

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Le jardin des plantes disparues

Jardin d'alerte, « Le jardin des plantes disparues » résonne comme un appel.

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Repère du festival:Les jardins botaniques sont des témoins privilégiés de la biodiversité, associant harmonieusement une multitude de végétaux avec leurs noms scientifiques. Foisonnement de plantes, foisonnement d'étiquettes. Mais combien d'étiquettes n'ont-elles plus, en regard, la plante qu'elles indiquent ?
Ce jardin énonce, à travers l'évocation systématique des espèces disparues, la dissociation violente qui s'est établie entre l'homme et la nature. Sur le pourtour du jardin, les carrés d'étiquettes évoquant les espèces disparues sont recouverts par d'épais massifs d'arbustes, qui semblent vouloir recoloniser la surface ordonnée du sol.

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Banc

Le visiteur se retrouve finalement dans un ordonnancement de plantes de plus en plus archaïque, dévoilant à l'arrière des buissons de petits foyers de végétation abondante, fleurie et odorante, comme une invitation à réintégrer le cour de la nature.

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Manier avec précaution

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Repère du festival:Métaphore des menaces pesant sur la nature, ce jardin fragile est une invitation à manier les plantes avec précaution. Nous ignorons ce que nous apportera l'avenir et ce qu'y sera notre vie. Y aura-t-il toujours de la place pour la nature, la forêt ? Y aura-t-il un petit jardin pour chaque maison que nous construirons ? Si nous devons croire ce que les médias veulent nous faire croire, tout irait de mieux en mieux, plus rapidement, plus facilement. Mais est-ce bien la la réalité ?
C'est en fait un tout autre avenir qui nous attend. Nos ressources s'épuisent, des catastrophes naturelles semblent se manifester plus fréquemment.
Le prix que nous payons pour notre comportement devient de plus en plus élevé.  Nous ne pouvons plus ignorer ces signes d'avertissement.
Nous devons mieux respecter notre environnement et notre planète. Nous devons en prendre soin comme de nous-mêmes. Telle est l'idée principale qui s'attache à ce jardin. Et si dans le futur nous voulons également jouir d'une biodiversité heureuse, nous conseillons à chacun  de "manier la nature avec précaution".

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Le jardin méditerranéen

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Repère du festival:Lieu de repos et de méditation dans une ambiance méditerranéenne.
Ce jardin a été conçu par les équipes du festival en liaison avec les étudiants de l'Institut National d'Horticulture d'Angers (I.N.H) et plonge le visiteur dans une atmosphère méditerranéenne ou buis, palmiers, oliviers et murets de pierre sèche incitent à la rêverie.

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Le jardin pixélisé

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Repère du festival:Ce jardin imagine le futur comme étant en développement technique continu et joue comme avec des pixels colorés, rien ne pouvant mieux transmettre la couleur que les plantes. Cette interprétation du futur intègre totalement la protection de l'environnement qui a enfin trouvé un moyen d'entrer dans la conscience de chacun.  Conçu en tenant compte des besoins de l'environnement, ce jardin est durable, avec un impact réduit ou nul, utilise de l'eau avec parcimonie et se sert de matériaux récupérés, recyclés et réutilisés.
En tant qu'élément principal, l'eau ne pouvait pas être omise, même d'un jardin du futur. L'eau représente notre ressource la plus précieuse et mérite clairement une place centrale, dans un étang. L'eau, c'est aussi l'origine de la vie. Tout au long de son propre cycle, elle est une source de vitalité universelle. Des tambours recyclés et colorés vivent alors une nouvelle vie sous forme de containers pour les plantes aquatiques, qui purifient et oxygènent, à leur tour, l'eau. L'eau est agitée et oxygénée par un système rudimentaire mais écologique actionné par des éoliennes.

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La biodiversité en question

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Repère du festival:Depuis des temps immémoriaux, l'être humain, par curiosité ou par cupidité, a tenté de dominer la nature, afin de la façonner selon ses propres désirs. Ce jardin d'avenir s'inspire ainsi du fameux mythe de Pandore, femme parfaite créée par les Dieux et envoyée aux hommes pour les punir de leur orgueil.
Au centre, un énorme cube en équilibre recouvert de végétaux, symbolise cette « boite de Pandore », entrouverte, d'où s'échappent en rayonnant différentes espèces de plantes évoquant les grands questionnements actuels sur la biodiversité végétale.

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Pour y réfléchir à loisir, le visiteur chemine sur de grandes dalles constituées d'agrégats représentant la diversité des sols et des substrats ; il peut aussi faire une courte halte sur des chaises mises à sa disposition.
Qu'elles soient médicinales, endémiques, ornementales ou même envahissantes, les plantes portent en elles bien des clés de notre avenir sur terre. Mais nous posons-nous les bonnes questions ?

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La sève à la croisée des chemins

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Repère du festival:"Le jardin est un lieu où nous nous rencontrons, un lieu où nous partageons nos idées. Carrefour éthique, carrefour des  destins.
Elaborer un jardin est une manière de penser les couleurs, les parfums, les saisons, la relation au vivant, l'espace-temps, mais par-dessus tout, un lieu pour rester, pour se mouvoir, un lieu où être. Nous sommes ici à l'intérieur du plan d'une fleur. Nous avons décidé d'utiliser les étamines de la fleur et de créer quelques volumes avec les allées pour diriger les pas du visiteur.
Contrôlant la façon de déambuler,  il s'agit là d'un thème classique sur les jardins, une représentation du contrôle de nos vies, par les saisons, mais aussi par le pouvoir politique et économique. Discourant sur les Jardins du futur, nous ne pouvons échapper à la pensée de la viabilité au-delà de la contamination et du réchauffement climatique : nous avons tous besoin de nourriture et notre nourriture provient des légumes.
Pour parler de l'avenir de la terre sur explorée par l'homme, à un moment où tout le monde se soucie de la santé de la planète, nous avons décidé de revenir des millions d'années en arrière, quand la plupart des terres étaient réunies dans la Pangée, de nous rappeler aussi combien le temps géologique est minimal  à l'échelle humaine. De cette façon, nous pourrions représenter toute la terre d'un côté du disque. Ce disque métallique représenterait la puissance d'une pièce de monnaie, qui  deviendrait le style, le stigmate, l'étoile, tandis que le volume de canne à sucre représenterait les étamines, volumes architecturaux initiant  les allées et les carrefours.
La canne à sucre a été la première production mondiale. D'immenses plantations ont été développées sur le nouveau continent américain. L'économie de l'esclavage a apporté énergie et douceur à la civilisation européenne en pleine expansion. Durant de nombreuses années, cette économie n'a pas tenu compte du drame social et écologique qu'elle représentait pour les esclaves et la monoculture qu'elle entraînait.
Aujourd'hui,  nous  pouvons  produire de l'éthanol à partir de la sève de la canne à sucre et fournir un autre type d'énergie pour les machines, alors que la planète est à court de pétrole et de charbon. La combustion du carbone générant une pollution, l'éthanol serait une solution «verte», mais sa production réclame de  grandes étendues de terre  nécessaires pour produire notre nourriture.
Avec la sève de la canne à sucre, nous pouvons produire : jus de canne, sucre, rhum, cachaça, alcool et éthanol. C'est notre temps, notre décision.
Les plantations de canne à sucre représentent autre chose dans notre monde contemporain, comme des plantations gigantesques de fèves de soja, de pâturages. C'est notre temps, notre choix à la croisée des chemins."

Ernesto et Daisy

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L'envers du décor

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Repère du festival:Comment parler de biodiversité heureuse sans parler de l'Origine du Monde ?
Ce jardin d'alerte a été inspiré par le tableau de Gustave Courbet et vous invite à porter une attention particulière à l'exubérance végétale initiale et à ce que nous risquons d'en faire, si nos envies ne sont pas éclairées par notre conscience. La visite a partie liée avec notre origine, mais cette fente peut devenir une faille, une fissure dans l'ordre naturel, qui laisse émerger un jardin totalement artificiel avec des végétaux factices, comme s'il nous fallait recréer de façon synthétique pour compenser une biodiversité déclinante. Ce jardin en toc est sous une bulle, enfermé sous respiration artificielle.

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Plus loin, un miroir renvoie notre image, celle des hommes et de leurs préoccupations, de leur rapport à la nature et à ses métaphores. Le visiteur passe la tête à travers ce miroir percé et se retrouve confronté à l'envers du décor : le miroir brisé au sol, comme si l'homme n'existait plus sans sa quête obsessionnelle et narcissique d'une image parfaite, d'un jardin idéal.
Comme s'il était allé trop loin...


    • Le foisonnement à l'origine de l'homme peut-il survivre à sa propre exploitation et à son développement ?
    • Jusqu'où pouvons-nous organiser le végétal ?
    • Ne risque-t-on pas, à terme, de retrouver les mêmes jardins à New York, Rio ou Shanghai ?
    • Une fois les gouts mondialisés, qu'exigera la poursuite de la beauté universelle ?

Telles sont les questions posées par ce poétique jardin d'avenir.

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La bibliothèque du souvenir

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Repère du festival:Ce jardin est un conte évoquant un mystérieux jardin du futur, qui commencerait ainsi :

«Oreline a quitté la route balisée, happée par des éclats de lumière cristalline. Ces yeux se lèvent vers les objets scintillant aperçus depuis le sentier, ce sont des mas couronnés de flacons. Ces bulles semblent renfermer des objets rares et précieux, infiniment petits. Oreline s'interroge sur leur contenu étrange. Puis elle s'aperçoit que des noms sont inscrits sur les tiges. La jeune fille se concentre, prend le temps de découvrir chaque mot, certains sont doux, d'autres étranges, mais tous lui semblent tout droit sortis d'un conte, d'un autre temps sauf un...« Linnée boréale ». Elle se souvient qu'autrefois son grand-père lui parlait souvent d'une plante qui poussait le long du chemin qui menait à la maison. La fillette vient de comprendre qu'elle se trouve dans un lieu unique, au cœur d'une bibliothèque vivante dans laquelle se trouve une collection de graines de plantes disparues. Cet endroit est un lieu de mémoire de l'histoire du monde végétal, il est la résultante de la destruction massive de la nature engendrée par l'homme. Après un long moment de découverte, Oreline quitte ce lieu unique pour reprendre sa route, mais le souvenir de ce lieu viendra enrichir les histoires et légendes racontées le soir aux enfants pour qu'ils s'endorment».

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Sculptillonnage

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Repère du festival:Le principe de ce  jardin inventif est simple : le "sculptillonnage", en référence aux hortillonnages, est une sculpture végétale ou animale qui indique au jardinier les espaces de biodiversité, les limites de sa tonte, les circulations..., tout en dessinant une forme artistique et ondulatoire. Outre son aspect esthétique, il a une vocation d'abri pour les animaux, pour nourrir, donner à boire et faciliter la vie au jardin de tous ses auxiliaires. Il est réalisé dans un matériau simple, rustique, un grillage à mailles hexagonales, détourné de son utilisation première, l'élevage de poules.
Principaux acteurs de ce jardin, les "Champicomposteurs" jouent le processus de la décomposition de la matière organique pour faire renaître la vie. Ils donnent, aux petits comme aux grands, une image souriante et simple du compostage, non plus comme une contrainte, un cout en temps, en énergie.
Leur remplissage fait partie de l'œuvre et varie : le grand est rempli des tontes, des déchets ramassés et découpés en alternant les couches pour respecter le meilleur rapport Carbone/Azote et mettre en valeur l'esthétique des textures et des couleurs, un autre est opaque et utilise les bactéries anaérobies (qui n'ont pas besoin d'oxygène pour se développer), le petit est uniquement rempli de BRF (bois raméal fragmenté).

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Autres innovations artistiques au profit des animaux : le « Papiliolilium » (abreuvoir à papillons), le « Soliculusinsectus » (tournesol abri à abeilles solitaires), fleur d'ail, fleur de grillage (réservoir à nourriture pour oiseaux), des coccinelles et un puceron vert.
L'eau est présente dans ce jardin par une collection d'anciens arrosoirs qui rappelle l'importance de la main de l'homme dans le jardin.

Allier création artistique et développement durable, magnifier le geste du Jardinier dans la biodiversité, tel est le double enjeu de ce jardin.

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Tu me manques

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Repère du festival:Ce jardin est une allégorie de notre planète. Une série d'ilôts se développe sur une nappe d'eau circulaire, chacun accueillant des variétés de plantes différentes. Traversée par un chemin de bois, cette mare ménage en son cœur un espace de réflexion et d'observation des mystères de la biodiversité, aujourd'hui de plus en plus menacée.

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Le visiteur peut même participer à la vie de ce jardin interactif en animant des jets d'eau déclenchés par un pédalage dynamique.

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Graines d'espoir
ou le jardin d'un regard partagé

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Repère du festival:Le jardin "Graines d'espoir" illustre la rencontre de deux écoles enthousiastes et leur regard partagé sur la biodiversité. Il est composé de plantes ordinaires et extraordinaires, de la fleur à la graine.

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Le visiteur découvre peu à peu la beauté des végétaux qui constituaient la friche de l'entrée. Le verso blanc des murs révèle le second aspect du jardin, plus coloré, plus lumineux, plus organisé. La mise en scène permet de bouleverser les codes en offrant un statut de désirés aux indésirables, qu'il s'agisse d'insectes ou de mauvaises herbes. Dans ce jeu de retournement des valeurs, les graines sont présentées comme de petits bijoux fixés sur des tiges.

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Les rejetés de la biodiversité paradent. Dans leurs écrins, ces mal aimés sont magnifiés et l'homme s'échappe du cadre pour ne plus être le sujet principal...

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Transparence d'un ver

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Repère du festival:Et si vous deveniez un insecte et si vous entriez dans la peau de la terre ?
Ce jardin est un voyage dans le ventre d'une tanière, le refuge d'un animal quelconque que les visiteurs traversent ou s'approprient.
Les approches sont multiples : se sentir taupe ou ver de terre en pénétrant dans un tunnel, mélange de terre et de branchage, synthèse d'un nid et d'un terrier. On peut aussi le parcourir en profitant des événements qui l'animent ou encore observer, le corps sous terre et la tête à fleur de tige, les traces laissées par les animaux, leurs habitats, les différents écosystèmes représentés.

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Ce jardin exprime le désir de plonger un instant dans cette peau de la terre qui a inspiré tant d'imaginaires, mais il exprime aussi la voluptueuse envie de se laisser envelopper par un torchis un peu bestial.
Le jeu est d'offrir un point de vue bouleversant sur une biodiversité qu'on piétine et qu'on se donne rarement le temps d'observer, tout en envoutant les visiteurs, qui vont se transformer en orthoptères, hémiptères, passeriformes.

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Le jardin potager biologique

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Chateau-de-Chaumont

Le saviez-vous ?  Les cèdres du parc du château de Chaumont-sur-Loire, ont reçu le label
Arbre Remarquable de France en mai 2011.

Pour aller sur le site officiel des Jardins de Chaumont Bouton_cliquez_ici

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Voir l'album photos des festivals des années antérieures
Bouton_cliquez_ici

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Visite nocturne des jardins de Chaumont


Les Jardins de lumière de Chaumont sur Loire 2011 by Le JardinOscope

Voir aussi : "Les spendeurs d'automne à Chaumont-sur-Loire Bouton_cliquez_ici


Commentaires
C
J'y suis allée hier soir à la dernière, sniff§ quel article.... tu y as passé beaucoup de temps, bravo !
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Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
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