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Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
29 septembre 2019

Les jardins du festival à Chaumont-sur-Loire millésime 2019

Conservatoire International des Parcs et Jardins et du Paysage

Domaine de Chaumont-sur-Loire (41) 

28ᵉᵐᵉ Festival International des jardins

Affiche-Chaumont-2019

Thème 2019 : « Jardins de Paradis »

Depuis le 25 avril 2019 jusqu'au 3 novembre prochain, le Festival International des Jardins pour sa 28ème édition se décline en 28 créations paysagères sur le thème « Jardins de Paradis». Les jardins de cette nouvelle édition vous surprendront sans doute avec des réalisations inédites imaginés, intellectualisées autour du thème de cette année, par des architectes, des paysagistes, des designers ainsi que des scénographes...qui viennent du monde entier, sélectionnés par un jury présidé par le Prince Amyn Aga Khan.

Jardin, Eden, Paradis...trois mots qui se confondent pour désigner un lieu de bonheur, de bien être, de délices. Nous recherchons tous à créer ce havre dans nos jardins. Mais quel paradis peut-on inventer de nos jours, rassemblant à la fois la nature et le meilleur des inventions contemporaines au service des valeurs humaines et du respect d'autrui ? Ne doit-on pas concevoir aujourd'hui un nouveau paradis terrestre grâce à la connexion et à l'intégration de deux univers : le naturel et l'artificiel ?

L'artificiel, les jardins éphémères qui nous sont proposés à Chaumont cette année n'en manque pas. Certains visiteurs peuvent même être troublés par des sacs en plastique, des fleurs artificielles, des miroirs en acrylique, des graviers bleus, des vitres aux couleurs criardes, de la tôle découpée, des plumes blanches et même des couvertures de survie argentées... Donc, beaucoup-beaucoup d'éléments artificiels, non-naturels, peut-être pas tous vraiment bio-dégradables ou recyclabes (hélas), mais sans doute nécessaires dans ces jardins éphémères pour illustrer les messages des concepteurs et éveiller les consciences sur la nécessité de préserver et restaurer notre...Paradis Terrestre.

Découvrez cette 28ᵉᵐᵉ édition du Festival

Pour vous aider à décoder et mieux interpréter les concepts des jardins du Festival,
j'ai retranscrit pour vous les explications fournies sur le panonceau à l'entrée de chaque jardin.

°°°0°°°

01. Le-jardin-des-solitudes

Repère du festival :  Si la conception du paradis varie selon les individus, il se peut qu’il mène à l’expérience d’une solitude idéale. Dans ce jardin, le visiteur est encouragé à suivre son intuition et à écouter ses propres envies. Diverses ambiances végétales lui étant proposées, libre à lui de trouver sa place dans l’une d’elles. Assis à l’endroit qui lui convient, le corps au repos, il peut laisser vagabonder son esprit. En se soumettant à la nature environnante, il s’accorde un temps de méditation qui n’appartient qu’à lui.... La solitude s’apprécie à l’ombre ou dans la lumière, les sens en éveil.

Prix du jardin transposable
décerné le 21 juin 2019 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

01-Le-jardin-des-solitudes-2   01-Le-jardin-des-solitudes
Jardin de de Damien DEROUAUX et Sven AUGUSTEYNS (belgique),
parrainé par "Extérieurs Disign"

01 bis. Agapè

Repère du festival : En grec, "Agapè " désigne l’amour divin et inconditionnel. D’Homère à Khalil Gibran, de l’orée de l’Humanité à nos jours, l’amour est une préoccupation constante des êtres. Il se présente dans leur sommeil ou brûle en eux tel un feu sacré. Il se vit dans l’apaisement ou la fureur. Ce jardin invite le visiteur à voyager entre ses rives multiples, douces ou passionnées. Dans l’écrin végétal de l’amour, les feuillages, en frissonnant, éveillent les sens, car l’amour, selon Platon, revêt aussi une forme physique : "Éros". L’amour de l’esprit de l’autre est la troisième et dernière forme que reconnaît le philosophe : "Philia". En cheminant dans ce jardin, une prière pour le bien-aimé naîtra peut-être sur les lèvres des amoureux... Le Paradis serait un amour désintéressé, une ode à l'amour pour l’amour !

01bis-Agapè-2

Concepteur Horticulture et Jardins - Pierre-Alexandre Risser

01bis-Agapè-1   01bis-Agapè-3

02. Parfum de paradis

Repère du festival : Ce jardin est une interprétation visuelle du best-seller allemand Le Parfum de Patrick Süskind (1985). Le personnage principal, Jean-Baptiste Grenouille, a un excellent odorat mais ne possède pas lui-même d’odeur corporelle. Il se lance dans une quête meurtrière, afin de recréer le parfum ultime : celui qui détruirait toute forme de haine, y compris son propre mépris de l’humanité.
Les plantes du jardin sont un échantillon de la plupart des fleurs, arbres et matériaux naturels qui sont décrits dans le roman. À travers le jardin, un sentier se déroule comme un ruban parfumé. Il conduit au parfum ultime : une goutte dans le creux d’une feuille placée en hauteur, hors d’atteinte, évoquant la force des désirs.
L’espace est divisé en sept sections, chacune représentant une famille de fragrances. L’extraction des essences de plantes est matérialisée par trois sculptures de verre. Elles sont constituées de flacons bleus, de bouteilles transparentes et de fioles opaques et colorées. Les plantes de ce jardin sont toutes utilisées par les parfumeurs, certaines se retrouvant même dans les descriptions du paradis.

02-Parfum-de-paradis
Jardin de Caroline THOMAS, artiste, designer, jardinier (Pays-Bas),
parrainé par "Prima"

03. Vers les nuages

Repère du festival : Dans la culture amérindienne Pueblos, la Kiva représente à la fois un lieu hautement spirituel et social. C’est un lieu de communication avec les morts, le ciel et les esprits, et par ailleurs un point de ralliement du village pour les cérémonies et les rituels. Dans ce jardin dominé par le blanc, les promeneurs sont d’abord invités à cheminer dans trois abris symbolisant chacun une part fondamentale de l’Homme : le corps, l’esprit et l’âme. C’est en se dirigeant vers la “maison de l’âme” que le dôme de la Kiva, resté caché jusque-là, apparaît comme flottant sur un nuage. L’intérieur offre un espace dépouillé et plongé dans la pénombre, ceint d’un unique banc circulaire, d’où les promeneurs contemplent ensemble la voûte céleste créée par un puits de lumière. Ce jardin vise une expérience collective de reconnexion à la Nature et à soi-même. Sa structure, entre matériaux de récupération et végétal vivant, invite à porter un regard vertueux sur notre société et notre mode de vie à venir. Il nous parle aussi de cette part insaisissable de l’esprit humain, de cette nécessité de croire à un au-delà transcendantal, que l’on nomme spiritualité.

03-Vers-les-nuages

Jardin de Delphine MESTOUDJIAN, Laetitia DEMOL et Emmanuelle NATAF (France)

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04. Elixir floral

Repère du festival : Lorsque l’on pénètre dans cet Eden, l’on est d’emblée séduit par une exubérance végétale savamment orchestrée. Des fleurs aux parfums capiteux cueillent le visiteur. Progressant dans le jardin, des essences savoureuses et des plantes au toucher duveteux sollicitent ses autres sens.
Une installation sonore diffuse des chants d’oiseaux et le son cristallin d’une fontaine à son oreille. Au-dessus d’un bassin, des fleurs irréelles aux formes inhabituelles attirent le regard et tournoient au gré du vent. Leur reflet dans l’eau fait écho aux vraies fleurs.
Il questionne notre rapport au réel d’autant plus qu’il est déjà pris lui-même dans le miroir du ciel. Pour atteindre le paradis, il faut un jardin total, qui éveille les cinq sens et touche aussi l’esprit. Telle est la recette de cet élixir.

Coup de Cœur
décerné le 21 juin 2019 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

04-Elixir-floral
Jardin de Sandrine TELLIER et Sophie KAO ARYA  (France),
parrainé par la "SNCF"

04 bis. Au delà des nuages

Repère du festival : Le “cloud” serait-il le paradis d’aujourd’hui ? Si ce mot anglais désigne d’abord un nuage naturel tel qu’on en voit dans le ciel, nous l’utilisons aujourd’hui comme un terme des technologies de l’information, pour identifier ce fameux réseau qui nous connecte au reste du monde via nos ordinateurs, tablettes ou téléphones portables dits intelligents. La technologie évolue chaque jour pour nous faciliter la vie, tandis que la nature reproduit les mêmes phénomènes depuis très longtemps. Nous sommes à la fois curieux du changement et rassurés par ce qui est connu. L’être humain trouve son équilibre entre ces deux pôles.
Afin de partager ce point de vue avec le public, les concepteurs de ce jardin font sortir de terre cinq codes QR, ce moyen techniquement avancé de délivrer un message.
Le ciel est symbolisé par du sable bleu tandis que les nuages sont représentés par dix espèces de fleurs blanches.

04bis-Au-dela-des-nuages
Jardin de Natsuka SUZUKI, Takuya NISHIMAKI, Miyu HAYASHI
et Ayaka MONDA, Yoshinori KITAMURA (Japon)
parrainé par "le département du Loir & Cher"

05. Mirage

Repère du festival : Du latin miror, mirari : s’étonner, voir avec étonnement. Mirage s’inspire du raffinement des jardins et des tapis persans.
Le visiteur pénètre dans un lieu désertique où domine le minéral. Le sol est composé de fragments de briques recyclés. Des façades de métal brut rouillées, ajourées, font référence à l’architecture traditionnelle orientale. La végétation se dévoile à travers, luxuriante et contrastant avec cet assemblage de feuilles d’acier oxydé. Derrière lui, l’oasis se révèle. Des silhouettes de plantes gigantesques, découpées dans des feuilles d’inox polies, attirent le visiteur par leurs reflets mystérieux.
Le plan du jardin évoque des motifs de tapis persan et se répartit sur différents plateaux selon les courbes des feuilles d’inox polies. La surface métallique réfléchit l’environnement, ajoutant profondeur et raffinement aux volumes. Au cœur du jardin, une source jaillit dans un bassin et se déverse dans une suite de canaux, réalisés suivant la technique artisanale orientale du Tadelakt, d’une teinte bleu indigo.
Aux quatre coins du bassin central, de grands sujets côtoient des éléments plus proches du sol. Les massifs reproduisent des camaïeux de rouges, de bleus et de pourpres, la gamme chromatique du tapis persan.

Prix de la palette végétale
décerné le 21 juin 2019 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

05-Mirage
Jardin de Benoît JULIENNE, Aurelle BONTEMPELLI,Eloi BARRAY, Morgane LE DOZE (France),
parrainé par "L'Ami des Jardins et de la Maison"

06. Cultiver les rêves

Repère du festival :  Dans ce jardin, trois “arbres à souhaits” portent les rêves des personnes qui les y ont accrochés. Le cheminement en spirale fait référence à la tour de Babylone, érigée pour se rapprocher du paradis divin. Au cœur de la parcelle, auquel conduit le sentier, une table à manger permet aux visiteurs de s’asseoir un instant. Autour de la spirale pousse un camaïeu de plantes "ornementales" et "agricoles", qui déploient leur palette de couleurs douces et lumineuses. Dans cet espace sacré se trouve également un majestueux Acer saccharinum 'Born's Gracious' représentant l’arbre de vie. Vingt et un rubans blancs le relient à la terre. Le nombre 21 représente le multiple des chiffres symboliques de 3 et 7. Le mot paradis est inscrit 7 fois sur les rubans dans les langues maternelles des membres de l’équipe et les trois langues liturgiques (latin, grec et slavon).

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Jardin de Dagnachew G. ASEFFA, Delphine DESMET, Guillaume VAN PARYS,
Cédric DESMARETS et Michal BUČKO (Belgique),
parrainé par "L'Art des Jardins"

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07. Le jardin qui chante

Repère du festival : Le Jardin qui chante nous invite dans le Pairidaëza persan du Coran : à l’ombre des arbres fruitiers, le chant mélodieux des oiseaux nous remémore une époque d’harmonie entre les hommes et la nature.
Derrière un épais rideau végétal, se dévoile un verger dans la fraîcheur duquel il fait bon se reposer, allongé sur des coussins, regardant le ciel à travers les feuillages et observant dans les branches les nids d’oiseaux exotiques. Au sol, un écrin d’osier protecteur fait écho à ces abris douillets. La magie opère pour les enfants comme pour les adultes.
Le Jardin qui chante nous interroge sur notre perception de la nature et de l’espace clos. L’utilisation du son évoque le caractère fragile, mais résilient du monde naturel. Le son va croître et s’éteindre, nous rappelant que l’impact humain sur le monde que nous partageons peut être destructeur pour d’autres formes de vie.
Les zones plantées sont inspirées par quatre fleuves mythiques dans lesquels coulent le lait, le miel, le vin et l’eau.
L’usage de matériaux recyclés pointe subtilement les difficultés écologiques auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés.
Il s’agit de créer un lieu de paix tout en abordant les questions importantes liées aux espaces cultivés et sauvages.

07-Le-jardin-qui-chante
Jardin de Julia FOGG et Anny EVASON (Grande-Bretagne)

08. Voguer, voler, flotter

Repère du festival : Si la nature est complexe, extraordinairement belle et source de vie, alors le paradis en est une simple représentation. Élevée à un état de conscience supérieure, cette expérience sensorielle illustre la dialectique entre l’humain et le sauvage.
Ce jardin nous invite à restaurer notre relation à la beauté et à la nature. Quoi de plus merveilleux pour y parvenir qu’un nuage de plumes au-dessus de nos têtes ? Les plumes isolent du froid, filtrent les rayons ultraviolets, restent étanches, permettent l’envol... Elles ont même révélé un changement climatique à travers le carbone de leur structure.
Sous cette blanche canopée, un bassin circulaire accueille deux cygnes noirs. Le jardin est envahi de plantes, myrtilles, viburnums et artichauts, qui offrent la subsistance aux oiseaux, ces ancêtres des jardins de paradis. Parmi les différentes espèces de bouleaux, fougères et autres herbes qui foisonnent, un filet à olives, un échafaudage usé et des morceaux d’asphaltes ont été recyclés, pour que la vie et la beauté renaissent sans fin.
“Toute la beauté tient dans les plumes. Je ne suis pas loin de penser qu’une plume est un chef-d’œuvre de la nature.” Alfred Russell Wallace

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Jardin de Mark THOMANN, Naeem SHAHRESTANI, Quintus KROPHOLLER, Nikki SPYL (Etats-Unis)

09. Tous les strelitzias vont au paradis

Repère du festival : Le paradis, pour les conceptrices de ce jardin, est le rêve de tous les enfants : un paysage de ciel bleu, de nuages cotonneux et de plantes extraordinaires.
Ici, le visiteur prend plaisir à redevenir un enfant. Il marche sur un sol imitant l’azur et couvert de nuages blancs. Les limites du ciel et du jardin se confondent, le vert des feuilles vivantes se mêlant aux polygones artificiels des nuages. Deux variétés poussent de façon exubérante au paradis : le Musa x paradisiaca (le bananier) et le Strelitzia appelé communément Oiseau du paradis. Elles incarnent toutes les qualités des plantes : une floraison spectaculaire, des couleurs vives, des fruits délicieux, des feuilles élégantes et un parfum attirant. Une collection de strelitzias et de bananiers se déploie sous les yeux émerveillés du visiteur ayant retrouvé son âme d’enfant.
Ode à la nature vivante, ce jardin est l’unique et réel paradis terrestre qui doit être conservé pour les générations futures.

Prix de la Création
décerné le 21 juin 2019 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

09-Tous-les-strelitzias-vont-au-paradis
Jardin de LINEEVERDI - Stefania NARETTO et Chiara OTELLA et Francesca COSMAI (Italie)

10. Eden

Repère du festival : David Bitton et Philippe Collignon ont laissé libre cours à leur rêverie autour du paradis terrestre de la Genèse. On sait peu de choses du jardin d’Adam et Eve, si ce n’est qu’il se situerait au Moyen-Orient, près de l’ancienne Mésopotamie, et que deux arbres y poussaient : L’arbre de la connaissance du bien et du mal, et l’arbre de vie.
Ils ont imaginé quatre espaces concentriques et sonores que le visiteur est amené à traverser successivement. Le premier cercle symbolise le passage entre la vie et l’après. L’obscurité et la chaleur dominent, avec des végétaux entremêlés de lianes et un sol jonché d’ardoises. Une musique sombre vibre dans la tessiture des basses. Les parfums en sont absents. Ayant quitté le monde réel, le visiteur rejoint un deuxième espace d’une blancheur éclatante. Voué à l’introspection, il accorde ses senteurs à l’ambiance sonore. La lumière se réfléchit sur des cailloux de verre. Un jeu de miroirs ouvre ensuite une zone de questionnement. Qui suis-je ? Qu’ai-je fait ? Où vais-je ? La lumière naturelle, accentuée par les reflets des miroirs en acrylique, permet la lecture de mystérieuses inscriptions. Sous un plafond végétalisé dans les tons de gris argenté, musique et parfums sont encore au rendez-vous.
Au cœur du jardin, l’on touche enfin à l’œil de vie. C’est l’aboutissement du voyage, la vraie rencontre avec soi-même. L’arbre de vie y est représenté par un olivier céleste. Cet arbre, qui n’existe pas ailleurs, porte en lui nos fantasmes et nos vraies envies. Entouré d’une rétine aquatique, il évoque l’œil divin vu du ciel.

10-Eden
Jardin de Philippe COLLIGNON, David BITTON (France)

11. Voyage vers un paradis tropical

Repère du festival : Le jardin est conçu avec la forme d’une spirale, dérivée de la fronde de fougère d'argent qui se déroule. Le mouvement circulaire vers l’intérieur se réfère à "un retour au commencement". La fronde déployée est le symbole d’une nouvelle vie, d’espoir, de perfection, de renaissance, de nouveau départ, d’éveil, de croissance personnelle, de pureté, d’une nouvelle phase de la vie, de l'esprit de rajeunissement et de paix.
Souvent associé à l'éducation, ce symbole est souvent utilisé pour représenter la force et la pureté d'une relation harmonieuse au sein d'une famille. Ce jardin est la naissance et le voyage de la forêt vers un paradis tropical, une ville dans un jardin.
En entrant, vous sentez les plantes de la forêt tropicale luxuriante et son brouillard accueillir votre présence. Tout autour de vous, des arbres et des plantes exotiques accompagnent votre promenade le long d'un sentier de graviers qui s’enroule sur lui-même. Fougères et bambous prolifèrent et vous proposent un voyage de transformation.
Un petit chemin secondaire mène à une clairière pour apprécier la nature autour de vous. Écoutez le son de la forêt et laissez-vous perdre dans cette nature d’arbres et de plantes.
La forêt évolue lentement, jusqu’à une ouverture d'arbustes à faible floraison. Dans cette ouverture se trouvent trois arbres artificiels avec des vignes grimpant sur leur structure. Les arbres représentent la ville moderne, alors que la nature s’intègre à ces structures, créant ainsi le paradis tropical biophilique d’une ville dans un jardin.
Puisque la nature investit notre maison, l'avenir de nos villes et notre mode de vie deviennent une entité unique. Récolter les fruits de la relation entre nature, biologie humaine et conception de notre environnement bâti, avec des aliments comestibles, des herbes médicinales, revient à réduire les changements climatiques autour de nous et à respirer l’oxygène des plantes.
Profitez du cadre sonore naturel, ressentez le confort, respirez le doux parfum des fleurs, mangez les fruits de la nature et regardez les couleurs qui jaillissent dans le jardin. Nos sens perçoivent la beauté et les bienfaits que nous tirons inconsciemment de la nature.

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Jardin de John TAN, paysagiste (Singapour)

12. Le paradis de la pie

Repère du festival : Parfois nous sommes conduits à penser de façon erronée que le paradis est une destination, la récompense après un long voyage. Mais ceci est un piège pour nous inciter à rester sur la même route et croire que le paradis nous attend, de l’autre côté de l’horizon, juste après le tournant.
Le paradis est le chemin, il se cache dans les plus brefs moments et les rires qui nous saisissent à l’improviste. Le paradis tient dans cette conversation avec l’être aimé, quand nous allons enfin sous la surface des choses et révélons ce que nous pensons vraiment, alors que nous avions si peur de le faire.
C’est une tasse de thé parfaite : l’eau qui bout, la délicate porcelaine, la saveur claire et intense. C’est le premier morceau de pomme croqué. C’est une charade résolue. C’est la sieste que vous vous êtes octroyée. C’est la main offerte alors que vous n’aviez plus la force de grimper seul. Le paradis est fragments, instants, souvenirs réunis.
Comme les objets brillants que la pie collectionne : éclats de miroirs, montres de poche, plumes, cristaux et bijoux. Le paradis, ce sont les perles que nous avons le courage de ramasser et de faire nôtres chaque jour.

Coup de Cœur
décerné le 21 juin 2019 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

12-Le-Paradis-de-la-Pie-1

Jardin de de Carrie PRESTON, Farhana RASHEED, Enora ELMOZNINO,Tess KRÜS (Pays-bas),
parrainé par "Mon Jardin & Ma Maison"

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13. Le jardin de verre

Repère du festival : Le Paradis n’est pas un lieu physique où poser nos pieds, mais un jardin intérieur dans lequel nous pouvons entrer par la voie du cœur et nous accomplir.
Le Jardin de verre est un lieu d’introspection et de réflexion. Dans une enfilade de jardins, le visiteur trace son propre chemin entre des arbres et des plantes sensuelles, séparés par des éléments géométriques colorés. Verticales, horizontales et diagonales découpent l’espace. Toute interaction est alors possible : s’asseoir, s’avachir, s’étendre, flâner, chanter, penser…
C’est aussi un moyen contemporain de rencontrer l’autre ! S’ouvrir à l’idée de faire son propre chemin peut être le premier pas vers une culture responsable. Le jardin est l’occasion de réfléchir au sens de la liberté individuelle aujourd’hui. Comment est-il possible, dans nos sociétés contemporaines, d’équilibrer développement personnel et responsabilité sociale…?

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Jardin de Bernhard ZINGLER et Stefanie DE VOS
(Autriche, Belgique, Suisse)

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14. Habiter le mur

Repère du festival : La conception du jardin en tant que paradis a une longue histoire. Le jardin du cloître, avec ses murs protecteurs et ses parterres parfaitement ordonnés, était destiné à recueillir l’Éden céleste et à le déposer sur Terre. Selon cette perception, le paradis est une forteresse contre l’inconnu, totalement séparée d’un extérieur sauvage et chaotique.
Habiter le mur la remet en question. Une place défensive, dont le but est d’exclure toute forme d’inconnu, rend-elle justice à l’idée du paradis ? La définition du paradis ne correspondrait-elle pas davantage à un seuil qu’à une enceinte ? S’il s’agissait d’un choix à faire, devant l’ouverture d’un passage ? Nous serions à l’orée de l’aventure, avec tous les aléas que comporte le voyage de l’existence humaine. Le paradis se trouverait être à l’intérieur même du mur. Il ne peut être ni un lieu de confort, ni un lieu de peur.
Habiter le mur postule que le paradis est, au contraire, un lieu de conscience, d’intégration et d’apprentissage. Un lieu dans lequel nous choisissons de nous engager et de nous mélanger, plutôt que de nous cacher derrière des murs.

Prix du Design et idée novatrice
décerné le 21 juin 2019 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

14 Habiter le mur

Jardin de de Windy GAY, Justin TUCKER, Dallas MYERS, Beau BURRIS (Etats-Unis)
Parrainé par "Garden-Lab"

14 Habiter le mur   14 Habiter le mur

15. Cultivons notre paradis

Repère du festival : Ce jardin s’inspire directement du conte philosophique Candide ou l’Optimisme de Voltaire. Son périple mène le personnage au constat désolant d’une condition humaine fragile, constamment menacée par la guerre, les maladies et les catastrophes naturelles. Il découvre alors l’Eldorado sud-américain, abondant et luxuriant, qui semble être un véritable Paradis sur Terre. Sans la sagesse, Candide, et par extension l’Homme, ne peut se contenter de ce cadre de vie. C’est dans le labeur et les petits bonheurs quotidiens qu’il finit par édifier son Paradis. Voltaire critique l’avidité de l’Homme qui ne se satisfera jamais de ce qu’il possède déjà.
À travers son opposition entre paysage tropical et paysage champêtre, les concepteurs de ce jardin mettent l’accent sur la nécessité de repenser notre perception du bonheur. Voltaire conclut son œuvre par l’axiome suivant : “[Pour être heureux], il faut cultiver notre jardin” et souligne que le bonheur s’accomplit dans la modestie, le labeur et le réalisme.
Dans un premier temps, le visiteur s’enfonce dans une jungle dense, rapidement oppressante par un jeu de couvert végétal, de topographie et de couleurs vives. Libéré par un changement soudain d’environnement, il reprend sa respiration dans un espace potager et jardiné, ouvert et lumineux, dans lequel il s’exerce à la contemplation et à la culture nourricière.

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Jardin de Anaëlle HUET, Yohan ODIN, Quentin HUILLET et Léo PETITDIDIER,
Sébastien GUILLET et Vincent BOUVIER (AGROCAMPUS OUEST) France.
parrainé par "France Bleu" et "Les Entreprises du Paysage"

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16. Métamorphose d'un paradis

Repère du festival : Entraîné dans un labyrinthe d’or et d’argent, le visiteur évolue entre des couvertures de survie qui réfléchissent sa silhouette, mais aussi celle des plantes. D’un côté, la face dorée et à ses pieds, la géométrie de végétaux chauds. De l’autre, l’argent souligné par un trait d’eau, avec des plantes aquatiques ça et là. Le jardin sec et le jardin d’eau symbolisent les éléments propres à la terre. Ce n’est ni un lieu sacré pour les morts, ni un idéal pour les vivants.
Ce jardin questionne au contraire la vie terrestre et attire l’attention sur la mise en péril de la planète. Nous sommes dans un monde en sursis. Ses chemins représentent les tentatives humaines vers un sursaut écologique. Les couvertures de survie évoquent aussi les migrations, souvent éprouvantes, celles des hommes, des plantes, des animaux qui cherchent, en se déplaçant, un paradis plus propice où se protéger. Allégorie des tragédies contemporaines, ce jardin pose en filigrane une question : mérite-t-on encore notre paradis ?

Prix du Design et idée novatrice
décerné le 21 juin 2019 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

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Jardin de Augustin DESCAMPS, Pedro PEDALINO, Daniel ALONSO,Laurent DESCAMPS,
Phuong NGUYEN, Adeline LE COCQ, Mariana SARDOEIRA, et Hien VO (Vietnam)

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17. Un paradis sans fin

Repère du festival : L’Homme spécule depuis des milliers d’années sur la définition du paradis. Il est une source inépuisable pour l’imagination individuelle et notre appréhension de l’espace.
Le signe mathématique infini, le fameux ruban de Möbius en forme de 8, traduit physiquement cette conception dans les jardins du Festival de Chaumont-sur-Loire. Le ruban de Möbius est à la fois un mur et un chemin qui guide les visiteurs à travers un jardin spectaculaire parmi les plantes de l’Anthropocène. Au croisement du ruban, le chemin revêt la forme d’un rideau que l’on peut traverser. Une corde enserre le chemin, le rideau et un petit banc, qui constituent ensemble un seul et même élément.
Des plantes de deux familles différentes sont présentes, des géraniums et des hêtres. Accompagné par une graduation de couleurs, le promeneur fait, sur ce chemin si particulier, l’expérience d’un paradis sans fin. Il découvre le mystérieux signe mathématique et ses propriétés poétiques, et surtout, il continue de discourir et de spéculer sur le paradis.

17-Un-paradis-sans-fin
Jardin de Stein VAN BRUNSCHOT et Jaap VAN DEN LANGENBERG (Pays-Bas)

18. Le jardin suspendu 2.0

Repère du festival : Les jardins suspendus de Babylone sont à l’origine de ce jardin. À l’heure de la mondialisation, de la ville générique, où la nature est progressivement ensevelie par le bâti, quelle place reste-t-il pour les paradis terrestres ? Quelle place reste-t-il pour le rêve, pour l’utopie ? Le jardin suspendu du XXIème siècle est tourné vers le futur. Il s’élève vers le ciel, sur une structure qui libère l’espace au sol. Des pieds haut perchés lui donnent un aspect léger, flottant. Le végétal peut reprendre sa place. Il est le bienvenu sur cette structure pensée pour l’accueillir et le mettre en valeur.
Dans ce cadre idéal pour la plante, le visiteur déambule sur une allée de circulation recouverte de verre, avec l’illusion de marcher sur des paillettes. Le rideau de plantes s’anime au gré du vent.
Dans ce paradis contemporain, les végétaux planent et pleuvent au-dessus de nos têtes, sans jamais s’ériger en obstacles. Il suffit d’écarter délicatement les feuillages et de se faufiler pour découvrir la suite du jardin.

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Jardin de Floriana MARTY et Florian VANDERDONCKT (France)
parrainé par "Vinci autoroute"

19. Frontière du paradis

Repère du festival : En s’appuyant sur la structure d’une maison, ce jardin illustre le concept d’individuation défini par le philosophe Carl Gustav Jung.
Selon lui, l’individu est composé de structures contradictoires entre elles, qui se déclinent entre monde extérieur et monde intérieur. La maison est justement une frontière entre ces deux mondes. L’intérieur est un espace dédié à l’inconscient et au soi ; l’extérieur est celui de la conscience et de la “persona” (le moi qui sait) ; la frontière est le lieu de leur connexion. En tant qu’espace privé, la maison symbolise le “soi”. L’extérieur représente la société, une atmosphère rude et désolée que traduisent les pierres et la terre. Les murs sont évidés afin de ménager un chemin et des cadres à travers lesquels observer ce qui les entoure.
Ces murs creux sont le premier pas vers la chute des préjugés et la compréhension d’autrui. L’effort que nécessite l’empathie peut apporter l’harmonie aux existences les plus difficiles, garantir l’unité et nous permettre de découvrir le paradis potentiel qui se trouve en notre vrai “soi”. Ce jardin se veut le signe d’un paradis possible pour les âmes épuisées.

19-Frontières-du-paradis
Jardin de Jong-Ho YUN (Corée)

19 bis. Jardin des portes

Repère du festival : Les portes du Paradis annoncent-elles la joie de l’accomplissement et l’assurance d’un dénouement heureux ? Ou bien vibrent-elles d’énergies mitigées inspirant crainte et désillusion ?
Il existe une figure, un dieu, dont l’un des noms latins fut Janus. Cet être à deux visages, observant l’avant comme l’après, est une entité du passage, de la transition qui, dans son essence même, incarne la fascination et les craintes de l’homme face à son destin.
Ce jardin met en scène les choix du visiteur, leurs conséquences et la tentation des chemins de traverse. Des portes s’ouvrent tantôt sur des végétaux dominés par le blanc, tantôt sur des plantes noires. Leur complémentarité rejoue la relation entre le clair et l’obscur, le bien et le mal, la lumière et les ténèbres…

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Jardin de Vincent JANSSEN et Zeger DALENBERG et Quentin AUBRY (Pays-Bas)

20. La petite serre

Repère du festival : Située dans l'espace du Festival International des Jardins, cette serre aux formes résolument contemporaines présente une collection de Nymphéas tropicaux, véritables reines des plantes aquatiques, aux couleurs incarnates, roses, violettes, ou parmes.
Les Nymphéas tropicaux ont des fleurs et un feuillage beaucoup plus spectaculaires que les Nymphéas rustiques. Leurs fleurs atteignent souvent des tailles importantes, elles sont portées haut au-dessus de la surface de l'eau et ont un parfum puissant.
Bien que plantés plus tard en saison, les Nymphéas fleurissent encore à des dates avancées dans l'automne augmentant ainsi la durée d'agrément des bassins. Outre la beauté de leurs fleurs, ils sont très importants pour l’équilibre de l'eau. En effet, ils servent de parasol aux poissons l’été, ils oxygènent l’eau en se nourrissant des éléments nutritifs, ils servent d’abri aux alevins, de support aux libellules et de pied-à-terre aux rainettes.

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Jardin a été réalisé par les jardiniers du Domaine de Chaumont-sur-Loire.

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20 bis. La serre extraordinaire

Repère du festival : Les plantes succulentes sont des plantes charnues adaptées pour survivre dans des milieux arides du fait des caractéristiques du sol, du climat ou de forte concentration de sel. Le terme vient du latin suculentus qui signifie "plein de suc".
L'adaptation de ces végétaux est liée à leur capacité de stocker l'eau dans les feuilles, les tiges ou les racines. Les succulentes sont géographiquement réparties en bordure de mer, en plaine, dans les grands déserts chauds du monde, en montagne jusqu'à plusieurs milliers de mètres d'altitude suivant les espèces. Elles sont capables d'assimiler rapidement l'eau de pluie dans le sol, mais certaines profitent des brouillards matinaux en bordure de mer qui sont leur seule source d'eau durant de très longues périodes. Plantes faciles, les succulentes sont décoratives, résistantes et peu exigeantes. Elles se contentent de petits contenants, de lumière et de peu d'eau.

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Jardin réalisé par les équipes du Domaine de Chaumont-sur-Loire.

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21. Au paradis des jardiniers

Repère du festival : Au paradis, tout serait facile, abondant, exubérant et sans le moindre effort. L’exact inverse du jardin en vérité, quand l’on sait ce que la fertilité et la profusion des plantes doivent aux gestes discrets mais répétés d’un jardinier. Vouloir un jardin de paradis, quelle joyeuse contradiction ! Pourtant, quel jardinier n’a pas déjà rêvé de voir le travail se faire sans lui ? Ici se joue l’effacement du geste jardinier. C’est la brouette qui porte seule les plantes, les fait croître, fleurir, génère la profusion. Outil élémentaire, à la fois amie du jardinier et bourreau de ses bras, elle est répliquée et assemblée en un vaste damier qui ordonne les massifs et réduit la distance au sol, au risque de s’en détacher...
Au paradis du jardinier, foin des transplantations et des transports harassants de plantes. Le jardin se fait pépinière. Il lui emprunte ses codes, sa systématique, sa poésie en trames arborées. À moins que ce ne soit la pépinière, fournie en tuteurs de bambou et rampes d’arrosage qui, recevant une pergola, ne devienne jardin… Observer, contempler, n’est-ce pas déjà jardiner ? Les outils posés, les mains dégagées, pour un moment de paradis au jardin, en un lieu où le jardinier devient spectateur du paradis qu’il s’invente…

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Jardin de Dominique HENRY et Karine STOKLOSA ( France)

22. Jardin de paradis
#jardinéternel

Repère du festival : Imaginez un jardin sans arrosage, sans entretien, sans maladie. Le paradis, non ? Un jardin que vous transmettriez à vos arrières-petits-enfants, comme si vous veniez de le dessiner, sans effort.
Avec le plastique en effet, pas besoin d’arroser, ni de tailler et des couleurs toute l’année. Omniprésente dans nos paysages actuels, cette matière est modulable à souhait. À quel prix ?
Sa dégradation prend une éternité, estimée à 400 ans. Le jardin éternel est une réflexion sur cette question alarmante. Le jardin est composé d’une “jungle” de feuillages mixant plantes tapissantes et touches plus élevées. Ce mélange met en valeur la structure aérienne, construite à l’aide de piquets reliés entre eux par des cordes ancrées au sol. Les cordes supportent des branches garnies de sacs plastiques violets. Des buttes molles, au centre du chemin, invitent le visiteur à s’asseoir pour découvrir un nouvel angle de vue.

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Jardin de Claire BIGOT, ingénieur paysagiste, et Marie BIGOT, étudiante (France)

23. Les pieds sur terre

Repère du festival : Voici une mise en scène inattendue de cette petite voix intérieure et universelle qui souhaiterait “juste voir”, “juste savoir”, à quoi ressemble ce fameux paradis. Un clin d’œil à cette curiosité qui nous titille de découvrir, avant l’heure, ce qu’il y a après.
Les pieds sur “terre” …
En entrant sur la parcelle, le visiteur plonge dans un univers très obscur. Certains y verront peut-être une allégorie des menaces écologiques qui menacent nos sols, d’autres ressentiront sans doute la mélancolie des lieux, ou prendront conscience de la symbolique funeste qui en émane. En suivant le chemin qui s’enfonce dans cet univers sibyllin, le visiteur découvre “des pieds” qui s’agitent en dessous, mais dont les têtes semblent avoir disparu. Il comprend alors que les autres visiteurs sont passés au-delà.
… et la tête “au paradis”
Prenant son courage à deux mains, le visiteur rejoint donc le paradis au cœur du jardin. Le voyage est immédiat. Une retranscription sensorielle de la citation de Kandinsky s’offre à lui : “Le blanc sonne comme un silence. Un rien avant tout commencement”. Placé à hauteur de son regard, un cocon végétal blanc, doux et lumineux, s’ouvre sur le ciel, coupé des bruits alentours et déconnecté des repères visuels qui nous relient à la terre. Un “rien” à vivre avant cet autre commencement que promet le paradis.

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Jardin de BYME ARCHITECTURE - Emmanuelle MESSIER et Fanny BOUCHET (France)

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24. Vingt portes

Repère du festival : Le paradis évoque souvent le Ciel, lieu de bonheur suprême. C’est un endroit dont on ne peut pas faire l’expérience directe puisqu’il est le fruit d’une fantaisie et d’une imagination. Il pourrait être mille lieux différents selon l’individu qui le conçoit. Il pourrait être un océan, une prairie sans fin, un champ de fleurs épanouies, un jardin d’Eden ou même un espace plus mystérieux encore, comme une galaxie. Cette interprétation fait du paradis une collection de paysages fantastiques et personnels.
La porte est ici utilisée comme une méthode, ou un outil, pour permettre à chacun de jeter un œil à ces multiples spécimens. Vingt portes ont été disposées à l’horizontal et quadrillent le sol. Certaines sont fermées, d’autres partiellement ou totalement ouvertes.
Le mélange de plantes naturelles vivantes et de matériaux artificiels crée un décor inattendu par la juxtaposition d’éléments ordinaires dans une présentation qui n’a rien de conventionnel. De la même manière que René Magritte faisait crier les objets dans ses toiles, ce jardin cherche à provoquer l’étrangeté à partir de ce qui nous est familier.
La porte symbolise la transition. Sur le seuil, l’on est toujours impatient de découvrir ce qui se cache derrière. Il ne s’agit pas d’imiter ou de définir le paradis mais de soulever la curiosité. Est-ce un lieu garni de plantes luxuriantes ou un espace qui donne l’impression de flotter dans les airs avec les nuages ? Le visiteur déambule à travers le jardin comme dans une galerie exposant des portes vers le paradis. Laquelle ouvrirez-vous ?

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Jardin de JAEMEE STUDIO - HaeMee HAN et Jaeyual LEE (Etats-Unis)

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26. Le Jardin des hypothèses

Repère du festival : Bernard Lassus est une personnalité à part dans le monde du paysage. Il est à la fois artiste et paysagiste, peintre et urbaniste, chercheur et universitaire, théoricien, salué dans le monde entier pour ses vues et ses conceptions profondément originales. Il opère une synthèse entre art, architecture et environnement.
C’est un ensemble extraordinaire de ses jardins qui est présenté à Chaumont-sur-Loire en 2019, le Domaine devenant en quelque sorte le conservatoire de la création de cet artiste-paysagiste hors normes. Constitué de l’association de jardins “historiques” de Bernard Lassus, notamment d’un exceptionnel Théâtre de verdure dont l'artiste a souhaité qu'il soit installé à Chaumont-sur-Loire, il prolonge le jardin créé pour l’édition 2018 du Festival.
Jardins urbains, ludiques et géométriques, ils font éclater les couleurs des quatre saisons. Les arbres, en tôle découpée et ajourée, se dressent au-dessus de fleurs serrées dans des parallélépipèdes stricts. Le théâtre apparaît avec son décor et ses praticables. L’épaisseur des tôles varie et des cascades métaphoriques se dessinent pour le bonheur du visiteur.

Mention spéciale
décerné le 21 juin 2019 par un jury de professionnels reconnus dans l’art des jardins

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Concepteur Bernard LASSUS, architecte paysagiste et plasticien

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Domaine de Chaumont-sur-Loire
41150 Chaumont-sur-Loire
Tél. : 02 54 20 99 22
Fax : 02 54 20 99 24

www.domaine-chaumont.fr/

A noter dans votre agenda

Les Botaniques de Chaumont
les 12 et 13 octobre 2019

Botaniques de Chaumont

Et vous, que pensez-vous de cette édition 2019 ?
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Commentaires
B
Félicitations pour votre reportage et le travail accompli. Chaque année depuis 2003 je visite le festival des jardins. Il est vrai que cette année j'en suis ressortie septique. Oui, ces jardins avec leurs matériaux synthétiques et inesthétiques ont été créés pour sonner l'alarme et éveiller les consciences sur la destruction de" notre paradis", mais faut-il encore que cette alarme soit bien entendue et comprise de chacun .N'aurait-il pas été plus opportun de faire le contraire, c'est à dire montrer ce qu'il est possible de réaliser avec les matériaux nobles, les richesses, les ressources que nous possédons encore et que certains se démènent à essayer de préserver? Malgré tout, bravo à tous les participants de ces jardins. Bonne soirée
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F
Bravo pour cette rétrospective. Tu as dû passer du temps à nous retranscrire toutes les présentations des jardins. J'y suis allée et je n'ai pas encore classé mes photos. Je vais les regarder à nouveau. J'ai été évidemment interpellée par l'emploi quasi massif de matériaux plastiques d'aspect peu qualitatif. A ta liste j'ajouterai les pelouses synthétiques, le tout me donnant à penser qu'on nous avertissait de ce qui nous pend au nez si nous ne prenons pas un peu plus soin de notre espace de vie. Si le paradis est sur terre nous sommes en train de le saboter. Mais on peut aussi penser que l'évolution de notre société, en bien comme en mal se traduit ainsi dans nos jardins, nos paradis personnels. Et que ce paradis existe bel et bien à portée de main même s'il ne revêt pas forcément la forme sou laquelle nous l'imaginions. Il y a dans tout cela beaucoup de poésie et d'idées, largement matière à réflexion. Se faire bousculer dans son sens esthétique, être chahuté dans sa vision des choses permet d'ouvrir son esprit plus largement, accroitre ses connaissance ses expériences, c'est aussi un des grands intérêt de ce festival qui ne consiste pas à faire du beau pour tout le monde. Bonne semaine. Bises
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N
me revoilà, après une chute dans le jardin le 26 août ... pas encore gagné pour faire ce que je veux dans le jardin, mais bon je peux venir sur l'ordinateur c'est déjà bien,<br /> <br /> merci pour ce doux moment !!
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Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
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