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Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
14 juin 2014

Variations autour des péchés capitaux à Chaumont-sur-Loire...

Conservatoire International des Parcs et Jardins et du Paysage

Domaine de Chaumont-sur-Loire (41)

2014

23ᵉᵐᵉ Festival International des jardins sur le thème des

"Jardins des péchés capitaux"

Château-de-Chaumont-sur-Loire

Pour sa 23ème édition, le Festival International des Jardins a invité des concepteurs venus du monde entier à imaginer et créer 26 jardins éphémères surprenants sans se départir de l’humour coutumier de Chaumont-sur-Loire, autour du thème "Jardins des péchés capitaux" qui sauront entraîner sans nul doute le visiteur dans une joyeuse méditation sur des sujets éternels, source inépuisable d’inspiration.

Affiche Festival des jardins de Chaumont

Qu’en est-il, au juste : De la gourmandise et de l’orgueil au jardin ? De la paresse et de la luxure ? De la colère et de l’envie ?
La gourmandise ne peut-elle être un péché mignon, l’emportement une sainte colère, l’orgueil un péché de jeunesse, le repos de la paresse et la luxure "cause de génération" selon Léonard de Vinci ?

Découvrez cette 23ème édition du Festival

Pour vous aider à décoder et mieux interpréter ces jardins éphémères,
j'ai retranscrit les explications fournies sur le panonceau à l'entrée de chaque jardin.

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1. Ma cassette

1464-Ma-Cassette

Repère du festival : Les conceptrices de cet espace dédié à l'avarice proposent une promenade poétique et méditative dans le jardin d’Harpagon, l’avare par excellence. Le visiteur est invité à cheminer lentement sur la passerelle de bois brut traversant le jardin minéral et désertique qui évoque un jardin à la françaisetraditionnellement riche en buis, jets d'eau et topiaires, ici remplacés par trois variété de cactées. Tout autour, vous pouvez observer des galets blancs en marbre de Carrare qui rappellent les volutes des massifs des grands jardins classiques.
Au bout de la passerelle, pour découvrir l’or caché, le visiteur doit pénétrer dans l'antre d'Arpagon, "la cassette". Les parois de la cassette sont denses et feuillues, laissant à peine percevoir l’ambiance intérieure du dôme végétal qui l’accueille.
L’or d’Harpagon se trouve dans un profond bassin remplie de balles dorées, brillantes, précieuses, inaccessibles où le visiteur sera tenté de plonger... peut-être !

1462-Ma-Cassette

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2. Paradigme

1468-Paradigme

1471-Paradigme   1472-Paradigme

Repère du festival : Les péchés n’existent qu’en opposition à la vertu, comme l’Enfer au Paradis.
Ce jardin est le fruit d’une libre réinterprétation de "La carte de l’Enfer" commandée au XVème siècle à Sandro Botticelli par Laurent de Médicis et composée à l’époque de 100 dessins dont seuls 92 d’entre eux ont subsisté.
Le XVème siècle est loin.
Pour ses concepteurs, ce jardin symbolise le parcours de la vie humaine.
Par l’entrée du jardin, l’on pénètre ainsi sur le chemin de la vie, environné de fleurs claires qui figurent l’innocence et la vertu. Puis l’on emprunte la passerelle de bois qui franchit un "cour d’eau" symbolisant le "fleuve Styx" de la mythologie grecque. L’on chemine alors librement entre des lignes qui se dilatent pour former des îlots aux formes curvilignes évoquant, de façon différente, les 7 péchés capitaux. Après avoir expérimenté avec curiosité et délectation tous ces péchés, l’on s’enfonce obligatoirement au fond du jardin pour contempler l’enfer, composé ici de plaques de métal d’où émergent les "fumées du royaume d’Hadès", faites de plantes aux couleurs sombres. Au cœur de cet espace, une statue votive vous observera.      

1469-Paradigme

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3. Quand l’avare rêve

1474-Quand-l'avare-rêve

Repère du festival : Ce jardin s'enroule sur lui-même comme un rêve.
Caché derrière une haute palissade, on emprunte un chemin fait de planches qqui peu à peu se tranforme en une passerelle environnée d'eau et qui révèle successivement 7 différentes façons de figurer l'avarice, comme 7 péchés ramassés en un seul. A la manière d'un jardin chinois, multipliant les vues, en sinuant le long d'un parcours aux tonalités d'abord rudes et sèches, puis douces et chatoyantes, on expérimente les sensations liées à ce péché. Ce jardin nous conte l'histoire d'un avare aux ongles crochus, symbolisé ici par des plantes aux piquants acérés, qui peut-être par peur de l'avenir est obnubilé par la manie de l'entassement et de l'accumulation. Rapace, il se tient toujours prêt au voyage à l'autre bout du monde pour augmenter ses richesses. ce jardin vous entraine avec l'avare dans l'obsession de la possession matérielle où le rêve serait que ce tas d'or devienne le seul jardin d'Éden.

1475-Quand-l'Avare-rêve   1476-Quand-l'avare-rêve

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4. Péchés virtuels

1480-Péchés-virtuels

Repère du festival : Le XXIème siècle hésite souvent entre le réel et le virtuel. Les péchés capitaux ont aujourd’hui une tout autre réalité que celle qu’ils avaient autrefois. Pour les concepteurs de ce jardin, c’est le monde de la "virtualité" contemporaine qui constitue le péché suprême.
En mettant en scène un conflit d’espace « nature/image » et une expression de « débordement/retenue », ce jardin propose une joyeuse illustration d’un purgatoire et d’un paradis réconciliés.
Avancez-vous sur le plancher jusqu’au fond du jardin pour contempler et méditer sur les excès de notre siècle. Vous serez alors, sur la droite, plongé dans un Eden fait de végétaux libres et ondulants et sur la gauche Vous découvrirez deux grandes ailes photographiques et colorées, mémoire d’un ange déchu tombé dans une belle nature sauvage. Ces ailes illustrent nos péchés de fiction, tableau où s’exprime une nouvelle nature magique et hallucinée.

1478-Péchés-virtuels

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4bis. Le domaine de Narcisse

1481 Domaine de Narcisse

Repère du festival : La vanité nous surprend à l’improviste lors d’une tranquille et paisible promenade : enfoui dans de souples et épais buissons, un riche miroir attire le regard par son cadre doré qui lui donne un caractère magique, précieux et mystérieux.
Après avoir admiré longuement le château et son magnifique reflet dans la pièce d’eau qui se trouve face à vous, vous pourrez alors, tel Narcisse qui tomba amoureux de sa propre image, vous avancer lentement et vous approcher du bord du cadre d’or pour y contempler, jusqu’à la fascination, votre propre reflet.
Puis sans doute enivré par l’odeur entêtante des buis, vous prendrez le temps de vous asseoir sur le petit banc de fer situé sur la gauche, pour réfléchir et méditer sur le péché d’orgueil.
A-t-on su percer le doux reflet des nuages ?
A-t-on su aller de l’autre coté du miroir et au-delà des apparences ?
A-t-on su voir le fragile jardin caché au fond de l’eau sous de délicates plantes aquatiques ?

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5. Les sept pêchers capitaux

1491-Les-7-péchés-capitaux

Repère du festival : Qu'ils se transmettent de manière écrite ou orale, les mythes, tels celui des péchés capitaux, bercent et façonnent notre imaginaire depuis des sciècles. Ce jardin évoque, de façon comtemporaine, celui de Thomas d'Aquin qui a conceptualisé l’idée des péchés capitaux et joue avec humour et intelligence sur le mot péché, peut-être mortel, et pêcher, l’arbre fruitier.
En pénétrant dans ce jardin, vous tentez l’expérience de l’introspection. Vous avancez ainsi sur le chemin sombre et lisse de la vie en forme de disque, qui entoure un calme et très beau bassin d‘eau central, miroir de l’âme, qui vous invite à regarder au plus profond de vous-mêmes.
Vous découvrez alors, tour à tour, les reflets parfaits de 7 arbres tous différents mais de la même espèce, qui représentent les 7 péchés capitaux : l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la paresse, la luxure et la gourmandise. Ainsi, le temps du cheminement, calmement, prenez pour une fois le temps de réfléchir sur les excès des Hommes.

Avarice  Paresse  Orgueil  Luxure

Envie  Gourmandise  Colère

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6. Gourmanderie

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Repère du festival : Pour les conceptrices de ce jardin, la gourmandise est un péché partagé par de nombreuses autres espèces vivant sur la planète. Le goût des aliments n’est pas un péché propre aux humains, mais concerne aussi les animaux, les plantes, et plus largement tous les êtres vivants.
Ici, les plantes dites gourmandes dans le vocabulaire botanique, pour signifier leur appétit vorace en matière organique, sont mises à l’honneur.
Avant de pénétrer dans ce jardin, prenez tout d’abord le temps de le contempler dans son ensemble. Puis, cheminez par les petites allées qui contournent de grandes panières d’osier plantées de végétaux gourmands, qui en débordent comme de cornes d’abondance. Prenez aussi le temps d’observer, cachée au pied des corbeilles, toute une flore, plus discrète, qui pousse à leur ombre. Si vous l’osez, retirez vos chaussures et cheminez sur le « broyat », sol en devenir des plantes futures.   

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7. Le jardin mis en boîte

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Repère du festival : Les concepteurs de ce jardin dénoncent la société de surconsommation, l’avarice, la gloutonnerie, le gaspillage des denrées alimentaires, alors que d’autres sociétés connaissent la misère et la pénurie.
Avant de pénétrer dans ce jardin, contemplez-le un moment, de loin, comme les ruines d’un ancien temple, autrefois voué à la société de consommation. Ici chaque boîte de conserve, ancien objet marketing, s’est transformée en pot de fleurs pour accueillir la nature qui reprend ses droits.
Prenez aussi le temps de vous asseoir et de regarder la diversité des plantes, regroupées par couleur et par variété, qui occupent désormais tout l’espace, comme dans les rayonnages de supermarchés abandonnés au milieu des étendues infertiles des parkings.
Ainsi, assis au milieu des boîtes de conserve, symboles de la consommation, vous méditez à ce que pourrait être un monde qui serait devenu plus juste dans la répartition des richesses.

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8. Le jardin déchêné

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Repère du festival : Ce jardin est inspiré par le poème “Le chêne et le roseau” de Jean de La Fontaine. Pour les concepteurs, cette célèbre fable permet d’explorer simplement le péché d’orgueil.
Ce jardin est donc une ode dédiée à la fragilité et à la vanité de toutes les constructions, que ce soit celles des Hommes, mais aussi celles de la nature, que le vent destructeur peut emporter en un instant.
Vous êtes invité à parcourir ce jardin avec modestie, en traversant les grands arceaux de métal qui symbolisent les segments du tronc d’un chêne autrefois orgueilleux et désormais couché sur le sol, mais laissant, à sa place, la nature, peu à peu reprendre ses droits.
En empruntant les allées sinueuses entourées de plantes aquatiques, vous pourrez méditer sur les vanités, qu’un vent destructeur, ici représenté par une hélice et la forme des chemins, peut emporter en quelques heures.
Ici, tout est voué à la nature qui reprend ses droits pour rappeler à la modestie.

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9. Bloom

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Repère du festival : Avec ce jardin, prenez tout d’abord le temps de la contemplation, pour le capturer dans son ensemble. Puis avancez lentement et vous installez-vous tranquillement sur l’une des chaises hautes à la table circulaire du banquet surréaliste qui vous attend, pour vous reposer un moment.
Votre regard est aussitôt attiré par la profusion et la richesse des fleurs aux couleurs «rouge gourmand» qui poussent en son centre, mais la table, véritable barrière infranchissable, n’offre ce banquet inaccessible qu’à vos yeux émerveillés, provoquant alors un fort sentiment de frustration. L’on est alors en état de gourmandise et d’avidité pour partager le plus délicieux de tous les péchés : la gourmandise.

1515-Bloom   1516-Bloom

Frustré, vous profitez pourtant de la magnifique et unique vue sur la Loire comme d’une compensation et en repartant, n’oubliez pas de faire le tour complet de la table ronde pour avoir la chance de découvrir les 40 variétés de plantes qui ne se livrent pas au premier regard.    

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10. Le purgatoire des tentations

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Repère du festival : Pour les concepteurs de ce jardin, les péchés ne sont rien d’autres que l’un des aspects de la vie. Ainsi la vie se développe-t-elle naturellement contrastée, entre le péché et la transcendance. Avec cet espace végétal, vous êtes invité à vaincre les péchés, mais aussi à exprimer un repentir dans la légèreté et la convivialité.
En pénétrant dans le jardin, vous voyagez lentement, graduellement, et de façon festive vers le repentir.
Ce « jardin purgatoire » se présente donc comme un parcours de purification sur 7 niveaux qui sont symbolisés par un camaïeu de fleurs de couleurs bleu, azur, mauve et violet.
Ainsi, une étape après l’autre, vous êtes confronté à vos propres souvenirs de pécheur.
Enfin cette introspection faite, prenez le temps de vous asseoir à l’intérieur de tasses géantes symbolisant la fête pour, tout à la fois, vous détendre, partager, échanger et prendre le temps, de manière conviviale, de réfléchir sur vos impressions et vos réflexions.

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11. Le jardin des pécheresses

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Repère du festival : Venez écouter dans ce jardin les confessions des plantes et déceler leur part d’humanité.
Ce jardin se compose de 7 chambres représentant les 7 péchés capitaux. Passez l'une des portes capitonnées du confessionnal et contemplez-vous dans le miroir qui vous accueille de l'autre côté. Aussitôt vous seres saisi par la forte odeur de chocolat qui émane du sol en raison des copeaux de cacao qui le recouvrent, suscitant en nous un fort désir gourmand.
Ce jardin est tout à la fois botanique et littéraire. Les personnalités attribuées aux plantes pécheresses se révèlent en fonction de leur mode de croissance. Espèces vivantes, elles trompent notre jugement par leur apparente immobilité. Le confessionnal nous dévoile la vérité sur ces végétaux liés aux péchés et vous découvrez leur part d’humanité : orgueil, envie, colère, paresse, luxure, avarice ou gourmandise.
Prenez le temps de vous asseoir dans cet espace clos, de lire et de méditer avant de quitter "le jardin des pécheresses" et de devoir à nouveau, pour ressortir, passer par le confessionnal.

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12. Dissection du jardin d'Eden

Repère du festival : Paradis imaginaire, paysage céleste, jardin d’Eden.
Dans sa vie, le plus souvent, l’Homme pense faire le choix du chemin qui lui permettra d’accéder à l’Eden. Il tente de rester droit, vertueux et slalome entre les nombreux péchés tentateurs que lui propose le monde.
Commencez la visite de ce jardin en prenant par la droite, dans le sens des aiguilles du temps. Vous découvrez alors, en déambulant sur le chemin de bois, les différents péchés symbolisés par les fleurs, fruits et légumes, qui vous éloignent peu à peu de votre objectif : le jardin d’Eden.
En ressortant du jardin, vous constaterez que la boucle est bouclée et que vous êtes revenu au « point de départ » face au jardin défendu.
Mais cet Eden n’est peut-être lui-même que la somme de tous les péchés capitaux, synthèse d’un ensemble de péchés interdits auquel vous aurez alors accès.   

1533-Dissection-au-jardin-d'Eden

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13. Haute culture

Haute culture ou Haute couture !

Haute culture ou Haute couture   Haute culture ou Haute couture !

Repère du festival : "Haute culture" évoque l’orgueil, le désir d’être vu, de se montrer ou de s’exposer au regard et à la convoitise de l’autre, mais aussi l’envie.
Au centre de ce jardin, un quadrilatère ordonne les volumes de ce qui semble être un podium exposant des robes « haute culture » de différentes couleurs, arrogantes, extravagantes, sculptées et ornées de fleurs. Le jardin est rythmé par des masques noirs nous permettant d’admirer secrètement les robes selon des points de vue différents et divergents. Ce jardin vous permet, en essayant les robes, d'expérimenter et de ressentir les émotions d'un top model sur la scène et derrière les masques, de prendre la place d'un spectateur fasciné.
Cet espace se veut la métaphore de ce nouveau continent d’orgueil et d’étalage du moi, ouvert par les réseaux sociaux. L’orgueil est bien au centre de nos péchés numériques.   

Haute culture ou Haute couture !   Haute culture ou Haute couture !

Haute culture ou Haute couture !

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14. Le toucher d’or

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Repère du festival : Le jardin propose aux visiteurs de revivre l’expérience, évoquée dans les « Métamorphoses » d’Ovide, du roi Midas obnubilé par la richesse, qui avait obtenu de Dionysos de pouvoir transformer en or tout ce qu’il touchait.
En avançant sur le chemin circulaire, lisse et dépourvu de toute vie végétale, vous vous rappochez d'un arbre entièrement doré dont les branches d'or sans feuilles et sans vie se déploient orgueilleusement vers le ciel. L'arbre est mort mais néanmoins superbe et resplendissant.
Le jardin est planté de végétaux uniformément dorés et, selon votre vision du monde, vous vous laisserez éblouir par cet or, restant fasciné devant tant de richesses, ou bien vous rejetterez cette opulence sans saveur et sans vie.
Midas s’était aperçu que ce don de changer tout en or était une calamité, puisque tout ce qu’il touchait mourait et le privait de tous les bonheurs.  

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15. Les fleurs maudites

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Repère du festival : L’usage des plantes psychotropes, narcotiques, sert depuis la nuit des temps à apaiser la colère des hommes. Pourtant leur sort n’est pas enviable : réprimées, interdites, réglementées, détruites, elles sont elles-mêmes victimes de l’injustice des hommes et nourrissent une légitime colère.
La composition du jardin met en lumière l’enfermement qui frappe ces plantes et met en scène un chemin sinueux et labyrinthique.
En parcourant ce chemin, au premier abord, les plantes nous apparaissent comme enfermées derrières des clôtures métalliques, simplement exposées à notre regard comme une collection. Mais, au final, en progressant dans ce jardin, on ressent une sensation d'enfermement et si on prend le temps de s'asseoir un instant, on peut presque avoir l'impression que ce sont les plantes qui nous observent.
C’est une invitation à réfléchir sur l’injustice de la séparation arbitraire posée par les bannières, barbelés, frontières. Ce jardin est une métaphore de la colère des plantes destinées à calmer la colère des hommes.

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16. La balance

Repère du festival : Comment parvenir à contrôler nos désirs ? Comment traverser la vie tout en évitant les péchés ? Comment pouvons-nous nous protéger de la tentation des sept péchés capitaux ?
Ici, le jardin conduit à s'interroger sur la définition de ces fameux 7 péchés capitaux et des 7 vertus cardinales puis sur la manière dont on va être amené finalement à choisir le péché ou la vertu, le bien ou le mal.
A l'entrée de ce jardin, s'offrent à nous deux manières de pratiquer : On peut emprunter la passerelle et se rendre au bout de cette dernière pour contempler la sculpture qui figure l'équilibre fragile entre les différents choix et revenir en passant tour à tour par les balances noires. Chaque poste symbolise un péché et une vertu qui s’opposent. Mais on peut aussi prendre à droite ou à gauche de la passerelle et emprunter avec agilité ces mêmes balances, pour finir au pied de la sculpture et revenir tranquilement par la chemin de bois gris.

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17. Parcours initiatique, allégorie des sept péchés capitaux

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Repère du festival : Ce jardin est une allégorie aquatique des 7 péchés capitaux avec l’eau pour fil conducteur et pour référence les écrits de Thomas Whately ou encore de Jean-Jacques Rousseau.
Les 7 scènes que vous y découvrez en parcourant tout d'abord les passerelles de bois qui entourent la construction centrale sont les suivantes:
La colère est figurée par la cascade, l’orgueil par le miroir d’eau, l’avarice par le goutte à goutte, la paresse par le marécage, l’envie par l’oasis, la gourmandise par la fontaine ou la « Bocca della Verita », et la luxure par la grotte.
Au centre, un confessionnal, sorte de fabrique contemporaine, vous permet d’appréhender le jardin et ses installations aquatiques d’une autre manière que celle de la promenade. Il vous incite à découvrir plus en détail, tel un observateur caché, au travers de quatre paires de jumelles, différents points de vue ciblés sur les péchés capitaux et capiteux.          

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18. Purgatorium

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Repère du festival : Qu’ils se transmettent de manière écrite ou orale, les mythes, tels celui des jardins péchés capitaux, bercent l’imaginaire des Occidentaux depuis des siècles.
Ce jardin évoque celui de Thomas d’Aquin qui, au XIIIème siècle, a conceptualisé l’idée des péchés capitaux de la manière suivante : soit on désire un bien, soit on fuit un bien que l’on considère comme un mal. Ce jardin nous entraine dans un cheminement vers un "Purgatorium".
Dans ce jardin se mêlent plantes vertes et poteaux de bois noirs. Vous pouvez vous promener librement dans les allées recouvertes de gravier noir et brillant que l’on peut croire coupant comme du verre au premier abord. Cette déambulation vous conduit au confessionnal dont vous pouvez faire le tour pour contempler, au travers des barreaux, les plantes colorées qui y poussent, mais aussi le ciel et les nuages qui se reflètent dans le miroir installé en son centre.

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19. Le jardin de la grotte

Repère du festival : Antre, aven, caverne, cavité, crypte, gouffre, tous ces termes induisent l'impression d'un certain mystère, l'idée de caches, de parcours initiatiques et mystérieux.
Pour le concepteur, la grotte, ou le temple, est un lieu où se déroulent traditionnellement de somptueuses histoires de séduction, de luxure, de tous les excès imaginables de la vie terrestre.
Ce jardin revisite le thème traditionnel de la grotte, espace caché et mystérieux dissimulé par de savantes compositions végétales. Pour l’atteindre, il vous faut emprunter le chemin bordé de fleurs qui s’offre à vous à gauche, et contourner lentement l’imposante structure, pour découvrir au bout du chemin l’entrée de la grotte. Visitez cet endroit clos avec appréhension et curiosité, pour ressentir tous les sentiments et émotions qu’il peut faire naître en vous, avant de le quitter enfin, avec soulagement peut-être, en empruntant la sortie dérobée.

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19bis. Résurrection ou l’éloge de la défaillance

Repère du festival : Ce jardin est une invitation à regarder autrement, tout en métaphores et paradoxes. Il est une promenade méditative libre, qui incite à se pencher sur la «condition humaine» et suscite les questionnements : et si les péchés étaient plutôt de magnifiques sources de force vitale et d’énergie capables de briser le béton ?
Les péchés sont pensés par la conceptrice comme la « Sève de l’humanité », elle propose de s’incliner pour regarder dans le creux de chaque interstice pour alors, peut être, y trouver un sens caché, un sens propre à chacun.
Ce jardin vous donne le sentiment trompeur de pouvoir tout voir au premier regard mais, bien au contraire, il vous faut le parcourir avec attention pour pouvoir deviner par la forme que prend le béton drainant, les péchés qu’il signifie. Vous apercevez ainsi des failles dans lesquelles la végétation se glisse peu à peu, pour ensuite s’ouvrir sur la forêt originelle composée de fougères, prêles et mousses.

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20. Pour l’amour de Tongariro

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Repère du festival : Ce jardin vous emmène en voyage au cœur d'une ancienne légende issue de la mythologie Maori. Cette légende raconte que les volcans Taranaki et Ruapehu, autrefois amis, tombèrent tous les deux éperdument amoureux du volcan Tongariro. Une violente dispute éclata entre eux et brisa leur amitié. Quoi de plus légitime que de se mettre en colère et en conflit pour l’amour d’une belle que l'on convoite !
En progressant à travers cette légende, au sein d'une végétation tropicale, vous découvrez peu à peu ces 3 volcans qui se dressent au milieu d'un sol minéral et vous pouvez facilement ressentir toute leur colère, leur jalousie et leur amour, qui s'expriment par des projections de nuages et de « vapeur d'eau ». Pour observer ce conflit plus longuement, vous pouvez également prendre le temps de vous asseoir sur le petit banc, sans oublier, au cours du voyage, de lire les 3 cartels aux abords du chemin de bois, qui présentent plus en détail chacun des volcans.

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21. Paradis inversé

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Repère du festival : D'où vient le fait que l'Homme soit capable de se poser la question de la morale ? Tenter de répondre, c'est déjà aborder la question de la définition de la morale.
Les difficultés que notre morale rencontre aujourd’hui proviendraient-elles de tous les vices de la société et et de ces péchés d’excès qui provoquent la pollution et les changements climatiques ?
Les concepteurs dénoncent ici la société de consommation à travers trois types de jardins représentant l’évolution de la terre telle qu’ils la ressentent et les 7 péchés capitaux.
En abordant ce jardin, vous êtes immédiatement saisi par la forte odeur de caoutchouc qui émane du sol. Votre regard est ensuite attiré par les différents arbres morts et les empilements de rectangles symbolisant les déchets et les excès de consommation. Sur la passerelle centrale, des ardoises émergent du sol et se dressent à vos pieds comme des pièges pour vous faire chuter. A l’extrémité de la passerelle, au bout de cette ligne droite, vous contemplez un sol désertique et brulé dans lequel ne poussent que des cactus aux épines acérées.  

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22. Green without greed

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Repère du festival : Quand elle est intentionnelle, l'ironie peut être d'une incroyable efficacité. C'est le but recherché par les concepteurs de "Green without greed".
Le jardin proposé ici, est un jardin paradoxal, antinomique et provocateur. La pelouse américaine très gourmande en utilisation de ressources, en particulier l'eau, est devenue la norme omniprésente à travers le pays. Les concepteurs dénoncent ici cette utilisation en montrant qu'un jardin verdoyant peut être créé avec un gazon synthétique, sans arrosage, sans pesticides. En pénétrant dans ce jardin et en allant sur les "collines" artificielles, on expérimente des sensations provoquées par une nature synthétique totalement maitrisée par l'homme, qui ne nécessite aucun entretien mais qui reste sans odeur et sans vie. Une nature qui n'en est pas une !
On peut prendre le temps de s'installer sur le banc fait de gazon artificiel et se laisser aller à la méditation, tout en observant le dôme en aluminium où se reflète un paysage panoramique, le ciel, les nuages, la verdure en matière plastique et notre propre reflet.

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23. Les couleurs du pêché

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Repère du festival : Jouant sur les mots, la conceptrice propose de prendre le pêcher comme élément central du jardin et non de se référer à la métaphore biblique de la pomme. La chair douce, tendre et juteuse de la pêche, son épiderme velouté, ses tons variant du rose pâle au rouge sang, illustrent autant la sensualité que nos états d’âme les plus complexes et les plus contradictoires.
Après avoir passé le porche métallique de l'entrée, vous déambulez sur le chemin dont le sol, entièrement recouvert de noyaux de pêches, grince sous les pieds et finalement vous conduit au cœur du jardin où se trouve non pas un pommier, mais un pêcher, arbre porteur de toutes les sensations.
Vous évoluez tranquillement autour de deux petites collines aux pentes douces et vous pouvez prendre le temps de méditer sereinement sur le thème des péchés, traité ici avec finesse et ironie au travers des végétaux aux couleurs pastel, soigneusement plantés de part et d'autre de cet espace végétal.

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24. Le jardin des poules

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Repère du festival : Ce jardin vous raconte une fable liée aux péchés d’orgueil et d’envie. Ici, les poules figurent les Hommes et les Hommes se prennent pour des dieux. Les poules vivent dans ce jardin créé par les dieux. Elles vivent des péchés capitaux. Elles gaspillent tout, chapardent et détruisent tout, elles vivent d’eau froide et de récoltes providentielles alors que l’Eden est si proche avec ses valeurs de respect, de raison et d’intelligence.
En pénétrant dans ce jardin, vous pouvez donc orgueilleusement prendre la place des dieux, contempler à votre droite ces poules, qui représentent l’Humanté et qui vivent sans aucune modération, et sur votre gauche, le potager qui leur apporte nourriture à profusion.
Vous regardez ainsi ces volatiles qui approchent de l’Eden sans jamais parvenir à l’atteindre et qui se faufilent avec insouciance au travers du jardin potager. Vous pouvez également emprunter le chemin fait de rondins de bois, pour vous rapprocher et observer de plus près cette évocation de l’inconscience humaine.  

1617-Le-jardin-des-poules   1621-Le-jardin-des-poules

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Les nouveautés 2014

dans le parc historique du Château de Chaumont

Domaine-de-Chaumont-sur-Loire

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"Chaos" de Vincent Barré

Chaos de Vincent Barré

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"Racines de Loire" de Nikolay Polisky

Racines de Loire de Nikolay Polisky

Le saviez-vous ?  Les cèdres du parc du château de Chaumont-sur-Loire, ont reçu le label
Arbre Remarquable de France en mai 2011.

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Les nouveautés 2014 dans les Prés du Goualoup

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"L’archipel", jardin de Shodo Suzuki (extension)

L’archipel, jardin de Shodo Suzuki,

L’archipel, jardin de Shodo Suzuki,

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"Le presse-citron", installation de Betty Bui

Le Presse-citron de Betty Bui

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"Carbon pool" de Chris Drury

Carbon-pool de Chris Drury

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"Fruits fantastiques et Banc sculpté", de Marc Nucera

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(Voir les autres installations pérennes du Goualoup > ici )

1458-champ-d'iris-et-aulx

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Domaine de Chaumont-sur-Loire
41150 Chaumont-sur-Loire
Tél. : 02 54 20 99 22
Fax : 02 54 20 99 24

www.domaine-chaumont.fr/


Commentaires
S
Une visite de ces 23 jardins s'impose sans aucun doute avec une mention particulière pour le jardin réalisé en gazon synthétique. Je trouve l'idée excellente en cette époque de sécheresse et de changement climatique que d'utiliser du gazon artificiel afin de pouvoir économiser l'eau.
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C
Coucou, c'est fou, cette année je n'y suis pas encore allée... je vais rattraper ça ! samedi, il y a un concert là-haut ! Bonnes vacances à tous les deux
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M
real wishes
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Le JardinOscope, toute la flore et la faune de nos parcs et jardins
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