Bain de zénitude dans le Parc Oriental de Maulévrier

17 septembre 2019

Un jardin japonais plein de charme...

Ce Parc Oriental a été créé entre 1900 et 1913 par l'architecte Alexandre MARCEL (1868-1928), passionné par l'Orient. En 1980, après 40 ans d'abandon, plusieurs passionnés constitués en association, ont souhaité sauvegarder, restaurer, entretenir, valoriser ce patrimoine devenu friches et ruines. En 1987, ce jardin fut reconnu par des professeurs d'universités horticoles japonaises comme un jardin japonais de la période EDO (XVIIème - XIXème siècles) et un des plus importants à l'extérieur du Japon.

Ce Parc unique en son genre par son extraordinaire cadre architectural et botanique, est le plus grand jardin d'inspiration japonaise d'Europe. Son symbolisme évoque "le parcours de la vie" et permet aux visiteurs de se promener en enrichissant son cœur et son esprit.
- L'eau représente les trois dixièmes de la surface du jardin; c'est l'élément principal du parc. La circulation de cet élément se fait d'Est en Ouest. Elle symbolise la trajectoire du soleil et parallèlement évoque la vie (Levant = naissance; couchant = mort).
- Au fil des saisons, la végétation évoque les différentes périodes de la vie d'un homme :
• Printemps = naissance, jeunesse ; • Été = maturité, adulte;
• Automne = Vieillesse, sagesse; • Hiver = Repos, mort, éternité.

La promenade dans ce parc permet d'apprécier des fenêtres paysagères, des perspectives magnifiquement travaillées par les jardiniers. De nombreux arbres taillés dévoilent par transparence les différentes parties du jardin.

Allée des azalées, rhododendrons, camélias, cerisiers et hortensias

Vue sur le Château Colbert

Jardin d'eau et de mousses, le Pont khmer et la pagode sur la gauche

Le Pont khmer doit son nom aux sculptures indou-bouddhiques qui proviennent du pavillon du Cambodge de l'Exposition Universelle de 1900 à Paris. Elles représentent le Dieu Garuda tenant dans ses griffes le Naja à sept têtes. Ce sont successivement les Divinités de l'eau et de l'air qui protègent les passants. Ces statues sont des reproductions de statues d'Angkor Vat en ciment armé réalisées à partir des moules de l'Exposition Universelle.

La pagode a été ainsi nommée par Alexandre Marcel et sa belle-famille, propriétaire du Château Colbert, en raison de son utilisation et de sa situation dans le jardin et de son clocheton évoquant le style japonais. Depuis 1999, l'ancien salon de thé a été aménagé pour y installer des panneaux d'information sur l'histoire et le symbolisme du parc. La deuxième salle était occupée au début du XXème siècle par des pompes qui alimentaient en eau les fontaines du château. Aujourd'hui on peut y découvrir un montage audiovisuel sur les jardins japonais et le parc.

Perspective sur l'étang depuis le pont khmer

La Corne d'Or Le jardin d'eau et de mousse

L'escalier aux lions et une vue extraordinaire sur l'étang.

Le pont rouge apparaît entre les arbres taillés en nuage

La colline des méditations

Le pont rouge et ses îles du paradis

Le Pont Rouge : Pont typiquement japonais qui permet d'accéder aux îles qui symbolisent le Paradis taoïste ou "îles des immortels". C'est un lieu sacré, la couleur rouge orangé du pont peut être considérée comme la couleur sacrée du Japon.

Îles du Paradis :
• L'Île de la Grue : Cet oiseau symbole de fidélité et d'immortalité, est aussi l'animal lié au cosmos, volant très haut dans le ciel.
• L'Île de la Tortue : La tortue représentant la longévité et l'immortalité, est aussi un animal qui parcourt le fond des mers.

L'oiseau du ciel et la tortue des mers rappellent ainsi la théorie du Ying et du Yang où l'harmonie est le rapport entre les deux extrêmes.

Le Tori - portique rouge - désigne l'entrée dans un lieu sacré; il est disposé pour qu'il soit vu du jardin de la Pagode et signale l'entrée du "Paradis".

Land'Art : Tamashii taiko

Deux personnages joueurs de Tamashii taiko ou wakaido (tambour japonais) se font face dans un geste puissant, rythmé, énergique. Les cercles symbolise la peau de frappe d'où jaillit, s'échappe, se disperse dans l'espace cette sonorité profonde. Une ramure à huit branches sur chacun d'eux, ainsi que deux liens, matérialisent les vibrations de cette "joute acoustique". Tel un volcan en éruption, les forces se libèrent créant une communication entre les âmes.

Ci-dessous, Dansu o yobu (appel à la danse): Réveillée par les vibrations profondes du tambour, la danseuse caresse l'air doux et serein d'une saison nouvelle. Son ruban soyeux dessine quelques arabesques; calligraphie harmonieuse qui serpente telle la rivière au fond de la verte prairie.

Jiem Bourasseau - créateur des œuvres

La taille des arbres au dessus de l'eau est... sportive !

Le saviez-vous

Que deviennent les déchets végétaux du parc ?

Lorsque arrive la saison hivernale, les jardiniers élaguent et abattent certains arbres; le bois est récupéré et trié en deux catégories:
• Le gros bois, qui servira de bois de chauffage.
• Le petit bois est broyé puis sert de paillage sur les parcelles plantées exposées au soleil.

Le paillis organique (mulch) recouvrant la terre nue à plusieurs effets bénéfiques :
• Il réduit l'enherbement, l'absence de lumière empêchant la photosynthèse et le développement des herbes.
• Il favorise la production d'humus et maintient un environnement propice au développement de l'écosystème du sol.
• Il maintient la terre au frais et permet ainsi de réduire l'arrosage des plantes paillées.

Dans un souci de respect de son patrimoine naturel, le Parc a opté pour un paillage organique plutôt que minéral, textile ou plastique, moins respectueux de l'environnement.

La butte aux azalées