Une roseraie exceptionnelle de plus de 100 ans...

25 juillet 2019

La Roseraie du Val-de-Marne

92240 - L'Haÿ-les-roses

J'ai eu le plaisir de visiter ce joyaux mi-juin alors que la floraison était juste en fin de son apogée,
avec une météo déjà bien chaude et une sécheresse déjà confirmée.

La Roseraie du Val-de-Marne à la réputation mondiale, créée à la fin du XIXᵉ siècle dans la bien nommée commune de l’Haÿ-les-Roses, est inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, classée Jardin Remarquable par le Ministère de la Culture, a reçu le « Award of Garden Excellence » par la Fédération mondiale des Sociétés de Roses et fait partie du réseau du "Botanic Gardens Conservation International".

Ce jardin dédié à la reine des fleurs est reconnue par le Conservatoire des collections végétales spécialisées (CCVS), comme collection de référence pour les roses depuis 1991. Elle présente au public plus de 2.900 espèces et variétés différentes de roses dans 13 collections différentes, soit plus de 11.000 rosiers.

Jules Gravereaux (1844-1915) créateur de la roseraie

Ce patrimoine horticole d'exception est dû à Jules Gravereaux, ancien administrateur du magasin du "Bon Marché" qui fit sa fortune, qui achèta le château de l'Haÿ en 1892. Cet homme, photographe amateur passionné, commence alors à planter des rosiers jusqu'à en posséder 1600 variétés en 1899. Pour mettre sa collection en valeur, il fait appel au service de Edouard André, un paysagiste qui crée ainsi la première roseraie moderne dans le style des jardins à la française.

Le mot de Chantal Keraudren à propos de Jules Gravereaux

J’aime beaucoup cette roseraie, organisée de façon très pédagogique, avec des explications claires et faciles à lire. Jules Gravereaux, comme tu l’as dit, Patrick, était associé à la famille Boucicaut (Le bon marché). Émile Zola s’est d’ailleurs inspiré de ce 1ᵉʳ grand magasin pour écrire un des ouvrages de sa grande saga sur les Rougon-Macquart, cette histoire sur une famille du second Empire, «Au bonheur des dames». A sa retraite, Jules Gravereaux peut enfin donner libre cours à sa passion pour les roses. C’est à lui, d’ailleurs, que va être confiée la mission de la reconstitution de la Roseraie de Joséphine, à la Malmaison. Il va avoir beaucoup de difficultés à retrouver toutes les variétés car ainsi qu’il l’a dit « Il y avait bien plus de noms que de roses ! ». En effet, les gens, à cette époque, avaient l’habitude fâcheuse de donner des noms différents aux mêmes fleurs. Il réussit tout de même à réunir 198 variétés sur les 230 existantes, et va décider de faire un «doublon» de cette collection dans sa roseraie de l’Haye les roses. ... Et heureusement ! Car le domaine va à nouveau être vendu et les fleurs, dispersées... Grâce à ce double exemplaire, il sera bien plus facile de la reconstituer. Devenu un très grand spécialiste, Jules Gravereaux sera également chargé d’effectuer des recherches sur le parfum des roses et il créera de nouvelles variétés... Bref, un homme passionné et passionnant qui mérite à bien des égards qu’on s’arrête sur son parcours ! 👍 Chantal Keraudren - Jardin de l'Echassière - 60950 Ermenonville, France

La Roseraie du Val-de-Marne est ouverte au public chaque année dès le début du mois de mai, offrant ses plus belles floraisons au mois de juin. Quel plaisir de flâner dans les allées, autour du miroir d'eau central, sous les tonnelles et pergolas en découvrant les 13 zones thématiques que compte la roseraie.

Aller, vous me suivez !

Un jardin, treize collections

1. L'allée des rosiers rugueux :
Particulièrement résistants, ces rosiers présentent un feuillage gaufré et des pétales délicats qui donnent l'impresslon d'avolr été froissés.

2. La roseraie décorative :
Les rosiers, disposés en massifs autour du miroir d'eau, s'élancent à l'assaut du dôme majestueux.

3. Le jardin des roses d'Extreme-Orient :
La splendeur des fleurs orientales s'offre à vous : roses originaires de Chine, du Japon, d'Inde, de Perse.

4. Le jardin des roses galliques :
Ce sont les roses «historiques» du vieux continent. Elles ne fleurissent qu'une fois mais leur parfum surpasse largement celui des roses modernes.

5. L'allée de l'histoire de la rose :
La plate-bande de droite retrace l'hlstolre de la rose. Celle de gauche raconte son évolution biologique depuis les rosiers à petites fleurs origlnaires du Japon jusqu'aux rosiers Banks.

6. L'allée des rosiers pimprenelle :
Ces rosiers buissons de grande taille évoquent les pimprenelles (plantes vivaces aromatiques) au feuillage délicat.

7. L'allée des rosiers botaniques :
Découvrez le charme des rosiers sauvages tels qu'ils poussent spontanément dans la nature depuis l'onglne.

8. L'allée des roses thé :
Aux fleurs gracieuses et parfumées, ces rosiers sensibles aux gelées sont disposés le long du mur ensoleillé.

9. Le jardin des roses étrangères modernes :
Cette collection regroupe des roses horticoles contemporaines anglaises, allemandes, belges, nord-américaines... Il s'agit principalement de roses à grandes fleurs primées dans les concours.

10. Le jardin des roses françaises modernes :
Les dernières créations de roses de jardin des plus grands obtenteurs français sont présentées autour du temple de l'amour.

11. La roseraie de Madame Gravereaux :
De belles roses modernes particulièrement adaptées à la production de fleurs à couper.

12. L'allée des roses de la Malmaison :
Revivez la passion de l'lmpératrice Joséphine pour les roses. Un aperçu de la collection réunie par la première épouse de Napoléon 1ᵉʳ dans sa propriété au XIXᵉ siècle.

13. Le jardin des roses horticoles anciennes :
Constituant la collection la plus importante de la Roseraie, ces rosiers sont issus de croisements entre les roses galliques et les roses d'Orient, entre 1850 et 1940.

Rose Maria-Lisa (Liebaud, 1936) et le rugueux Atropurpurea (Paul G., 1899)

Rosiers 'New dawn' (1930) et 'American Pillar (Van Fleet, 1902)

Le Parc à l'anglaise

Après avoir bien profité des multiples couleurs et subtiles senteurs de la roseraie, le tour du Parc à l'anglaise n'en est pas moins intéressant. C'est un grand espace plus ou moins vallonné, planté d'arbres, avec de larges pelouses et une parcelle spécialement réservée aux rosiers qui concourent pour le Grand Prix de la Rose SNHF (Société Nationale d'Horticulture de France).