Les jardins de l'Abbaye de Notre Dame de l'eau

25 mai 2019

Découverte d'un trésor botanique au bord de l'Eure

Le joyau de Patrick et Elisabeth Sourget

C'est en début d'après midi de ce mardi 21 mai, que 30 membres de l'Association "Les Jardingues" se sont retrouvés devant le portail de l'Abbaye Notre dame de l'Eau, à Ver-lès-Chartres (8km au sud de Chartres). Le domaine nous apparaît alors comme un parc boisé derrière un haut mur de pierre longeant un champs de blé comme on peut en voir en traversant la Beauce.

Nous avons été chaleureusement accueillis par Elisabeth Sourget, rejoint un peu plus tard par son mari Patrick, pour une longue et belle visite guidée de 2h 30 environ.
Elle nous dresse un bref historique des lieux, s'agissant d'une ancienne Abbaye Cistercienne de femmes fondée en 1226 par Jean, Comte de Chartres et sa femme Isabelle. Cette abbaye a connu des périodes très difficiles au cours de l'Histoire - la guerre de 100 ans, les guerres de religions, une tempête dévastatrice, la Révolution Française,.... - au cours desquelles elle fut détruite, reconstruite, revendue,... pour finalement être démantelée en grande partie par le négociant Gosset pour en vendre les pierres. L'église abbatiale notamment fut totalement détruite. Condamné à mort sous les Cent-Jours, Gosset échappa à cette condamnation et devint maire de Ver-lès-Chartres.

Aujourd'hui, l'abbaye de l'Eau conserve les éléments d’un cloître à doubles colonnes et un portail fortifié XIIIe siècle, inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en date du 28 janvier 2014.

Quand Patrick et Elisabeth Sourget sont arrivés, le jardin existant le long de la maison faisait environ 1000 m2. Très vite, après la restauration de l'ancienne maison abbatiale, ils ont voulu redonner au domaine sa noblesse et son ampleur d'autrefois en rachetant des parcelles. Depuis plus de 10 ans, ils s'emploient à créer et entretenir les 8 hectares que compte aujourd'hui le domaine. L'espace le plus structuré se trouve autour de la maison avec de grandes pelouses, des topiaires, etc....puis, plus on s'éloigne de l'habitation, plus les plantations deviennent libres.
Au total, on trouve pas moins de 18 scènes thématiques dans ce vaste jardin où Patrick et Elisabeth s'intéressent, nous disent-ils, autant aux arbres et arbustes qu'aux vivaces. Ils entretiennent seuls ce jardin avec 2 jardiniers employés à plein temps (et quelques fois avec leur petite-fille de 8 ans qui semble avoir le jardinage dans ses veines).
On y voit ainsi des ponts d’inspirations japonaises et anglaises, une roseraie créée selon le motif d'un carreau de céramique espagnol, un jardin blanc évoquant la Virginité qui jouxte le jardin du Diable avec des fleurs et des feuillages rouges et noirs, un jardin des 4 saisons avec ses statues allégoriques, un damier de miscanthus, un labyrinthe de charmes, un verger,.... et des statues modernes du sculpteur sur bronze anglais Philip Jackson disséminées ici ou là dans le domaine.

Portail d'entrée fortifié de l'abbaye

Le saviez-vous

Ce jardin a reçu le Prix d'Excellence Bonpland en 2014

«BONPLAND 2014 a jugé 22 jardins dans 11 régions de France. L'un de ces jardins se trouve être un lieu d'exception, d'une qualité difficilement égalable : Le jardin de l'Abbaye Notre-Dame-de-l'Eau de Patrick et Elisabeth Sourget.
Une véritable découverte pour le Jury BONPLAND. Ce lieu que nous avons trouvé parfait dans son inspiration et dans sa tenue mérite d'être connu. Il n'entre toutefois pas dans le cadre du prix BONPLAND qui privilégie les réalisations accessibles au plus grand nombre. Mais pour souligner le grand intérêt de cette superbe réalisation, le comité BONPLAND a décerné un prix d'excellence aux créateurs du jardin de Notre-Dame-de-l'Eau. "»
(CP de la Société Nationale d’Horticulture de France.)

Le Prix Bonpland

« Le Prix Bonpland, mis en place par la SNHF il y a plus de 20 ans et soutenu par l’Institut Jardiland depuis 2008, a pour objectif de faire découvrir des jardins exemplaires dans leur conception et leurs pratiques de jardinage. Ce concours vise à promouvoir la création ou la restauration de jardins d’agrément par des jardiniers amateurs.
Qu’ils aient créé leur jardin à partir d’un terrain nu ou qu’ils aient rénové un ancien jardin d’agrément, ils ont tous en commun la passion et le respect des végétaux. Ils choisissent leurs plantes en fonction des caractéristiques du lieu et cherchent à les mettre en valeur, en tenant compte de leur développement. Ils pratiquent un jardinage raisonné pour ne pas nuire à l’environnement.»

C'est parti pour une merveilleuse balade !

J'ai tenté de situer quelques parties du domaine qui s'appuie sur l'Eure

Pour profiter des images, n'hésitez pas à cliquer dessus pour les voir en grand format

La maison abbatiale avec un parterre assez formel planté de topiaires

Sous une voûte de grands arbres a été dessiné un jardin de sous-bois
enrichi d'Érables du Japon, de Rhododendron, Cornus,...et d'inombrables vivaces

Ces camaïeux de verdure et de couleurs nous laissent bouche bée

Le jardin sec appelé jardin blanc du cloître,
fait écho aux pierres du bâtiment et à la virginité des nonnes.

L'inquiétant jardin du Diable, aux fleurs et feuillages noirs et feu.

Ce pont d’inspiration japonaise nous transporte bien loin de chez nous

Devant la maison, la pelouse bien soignée descend jusqu'au bord de l'eau,
les massifs qui la bordent et les topiaires sont tenus avec minutie.

Une des statues de bronze de Philip Jackson et un original banc invite à la méditation.

Le pont anglais supporte une magnifique glycine blanche

Un joli coin...coin avec ses canards qui gardent les lieux et une religieuse trompettiste !

Le mille-feuille panaché de ce cornus éclaire ce paisible rivage

Les "Jardingues" à l'évidence sont tous émerveillés par tant d'harmonie végétale

La transparence du cornus magnifie ce savant mélange de coloris

Elisabeth et Patrick Sourget heureux de nous faire découvrir leur paradis

La rigueur des ifs se mêle avec bonheur avec le naturel des arbres fleuris

On a même marché sur l'eau...!

Ces scènes inspirent douceur et poésie...

Le jardin des quatre saisons

Ci dessus, les statues qui symbolisent l'été et l'hiver

Elisabeth et Patrick Sourget en train de nous expliquer le dessin de la roseraie.
Les rosiers ne sont malheureusement qu'en boutons le jour de notre visite.

Ci dessus, les statues qui symbolisent l'automne et le printemps

Voilà, la visite touche à sa fin

Nous aurions tous aimé flâner encore un peu dans ce merveilleux domaine,
mais il nous fallait reprendre le chemin du retour alors que l'orage commençait à menacer.

Merci à Elisabeth et Patrick Sourget pour leur chaleureux accueil
et pour avoir partager avec nous leur passion du jardin, des plantes et de la nature.