Les Hot-Spots définissent des zones prioritaires à protéger...
Le « Hot-spot » ou « point chaud» de la biodiversité a été défini en 1988 par Norman Myers, docteur en écologie, membre d'une ONG de protection de la Nature. Son objectif était d'établir un état des lieux de la biodiversité : Repérer les endroits devant bénéficier d'actions de conservation prioritaires et informer le public pour protéger et améliorer les politiques de conservation. Dix "Hot-spots" ont alors été identifiés.
Deux paramètres sont à la base de l'identification de ces points chauds : l'endémisme et le degré de menace qui pèse sur les espèces.
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L'endémisme se dit de la localisation d'une espèce vivant dans un espace limité au point qu'elle devient spécifique à une région.
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Le degré de menace est un indicateur permettant de classer les espèces selon leur vulnérabilité : rares, menacées… Ces menaces sont variables et peuvent provoquer la destruction d'habitats comme par exemple les espèces envahissantes introduites par l'Homme.
En 2010, sont répertoriés, définis et cartographiés 34 « Hot-spot » représentant 2,3% de la surface du globe, soit 16% des surface émergées de la planète, selon les critères suivants :
- La zone doit contenir au moins 1500 espèces endémiques
- Avoir perdu au moins 70% de son habitat d'origine
Ces zones abritent 50% des espèces végétales et 42% des espèces de vertébrés terrestres.
Carte mondiale des hotspots (Source : La Planète Revisitée)
La France et ses territoires d'Outre-mer sont classés dans 4 « Hot-spots » et sont 4ᵉᵐᵉ au rang mondial du patrimoine de la biodiversité.
La France métropolitaine est représentée uniquement dans le point chaud du Bassin Méditerranéen, un des 4 « Hot-spots » les plus altérés de la Terre.
Ce point chaud est composé de 11700 espèces endémiques soit 52% d'endémisme chez les végétaux présent dans ce milieu.
Il est situé sur 3 continents répartis sur une vingtaine de pays, 5 régions climatiques, soit 2 millions de km2.
Dans ce « Hot-spot », le climat y est frais et humide en hiver, chaud et sec en été, avec des précipitations annuelles oscillant entre 100 et 300 mm.
10 zones: montagneuses, désertiques, côtières, marines, péninsulaires, insulaires, soit 22% de la surface totale du bassin, sont répertoriés.
La végétation représentative est le maquis (fourrés denses et élevés avec des arbres dominant) et les forêts sempervirentes peuplées de nombreux conifères.
Les surfaces protégées représentent 4,3% de l'aire totale.
A ce jour, cette zone représente 300 millions d'habitants avec un tourisme côtier important (110 millions de visiteurs par an), des forêts transformées en terres agricoles avec des pâturages intensifs.
Les feux de forêts très fréquents détruisent mais aussi ouvrent les espaces et favorisent ainsi une biodiversité et une régénérescence d'espèces adaptées. De plus, certaines espèces apportées autrefois par l'homme comme l'olivier, deviennent endémiques.
L'enjeu est d'arriver à concilier développement économique, social et protection de la biodiversité.