A Chaumont, des jardins qui soignent l'âme et le corps
Domaine de Chaumont-sur-Loire (41)
19ᵉᵐᵉ Festival International des jardins
Thème 2010: "Jardins corps et âme"
Cette année, le Festival des jardins de
Chaumont-sur-Loire, a demandé aux équipes composées d'architectes, de scénographes, de paysagistes ou d'ingénieurs horticoles, de faire preuve d' imagination pour mettre en scène des jardins qui soignent l'âme et le corps, des jardins qui apaisent et régénèrent.
Ayant des effets d'apaisement et de sérénité, le jardin stimule tous nos sens. Il est un lieu qui favorise autant la contemplation que l'imaginaire.
Mais on trouve aussi dans au jardin, des plantes et des herbes à l'origine de médicaments capables de soigner le corps. Le jardin est aussi un endroit qui reconstruit et soigne l'esprit; le jardinage peut être une thérapie efficace sur des pathologies cérébrales et neurologiques. Dépenses physiques, activité intellectuelle, convivialité, tout concourt au jardin à favoriser les énergies positives.
Avec des plantes dépolluantes, détoxifiantes, le jardin participe à la restauration des paysages blessés et à leur embellissement.
Si le jardin soigne l'âme et le corps, il suscite des passions, des engagements "corps et âme" au service de cette cause de la beauté, du bonheur et du mieux être.
Pour vous
aider à "vous jeter corps et âme" dans chacun de ces jardins et mieux en saisir les
sens,
j'ai retranscrit les explications fournies par le festival sur le panonceau à
l'entrée de chaque jardin.
Le jardin des carpes
Jouant avec la configuration de cette parcelle pentue, ce jardin pérenne
apporte la fraîcheur d'une cascade et d'un bassin
Des racines du corps à la bulle de l'âme
Repère du festival: Ce jardin invite le visiteur à lever le visage vers le ciel pour en apprécier la lumière vivifiante et se gorger de son intensité. Entrant à couvert, il fera l'expérience du corps. Il appréciera sa pesanteur, son enracinement et cheminera librement parmi les tiges d'osier qui jaillissent de la masse dense de la Terre, se tendent vers le Ciel et ploient enfin dans un attrait irrépressible vers le sol. Des plantes grimpantes initient la marche vers le ciel. Après un passage fleuri, le jardin forme une clairière ou éprouver un instant le sentiment de l'éternité.
Calligrâme
Repère du festival: Au Japon, le papier permet de correspondre avec les Dieux, soit sous
forme de petits papiers pliés accrochés aux arbres, soit lors de
cérémonies, où le prêtre shintoïste bénit les fidèles avec un rameau de
papier. En japonais, "Kami" veut dire à la fois "papier" et "Dieu".
Partant de cette relation entre le corps et l'esprit, le couple
d'artistes franco japonais et les deux architectes qui les accompagnent
ont imaginé un jardin dont les allées forment l'idéogramme de l'âme : «
Tamashi ».
Le jardin propose des œuvres de papier réalisées avec l'écorce du mûrier. Seuls des végétaux utilisés pour la fabrication du papier ont
été sélectionnés (bambous, chanvre, graminées, peuplier, papyrus).
L'absence de fleurs concourt à accentuer l'effet vibratoire provoqué
par les feuilles et leurs nuances.
Sérénité, apaisement, communion avec la nature sont les médicaments
spirituels de l'âme. A l'inverse des jardins secs qui se contemplent de
l'extérieur, dans ce jardin, la végétation protège le visiteur du monde
et l'invite à une approche très originale du papier, à la fois à
travers les œuvres et la végétation. Comme dans un jardin Zen, le
gravier des allées symbolise l'eau de la rivière, en résonance avec la
vie qui passe. Trois bancs installés au centre du jardin et en
périphérie des allées incitent les visiteurs à une pause contemplative.
Le vilain petit jardin de Jean-Michel Vilain
Repère du festival: Les concepteurs de ce jardin ont choisi de prendre le contre-pied du
bien-être et des plantes bienfaisantes que l'on attribue au jardin. Ils
nous proposent une rencontre avec « l'âme » d'un personnage imaginaire,
Monsieur Vilain, à travers « le corps » de son jardin.
Tout n'est pas rose pour Monsieur Vilain. Il est d'ailleurs
souvent d'une humeur massacrante. Il passe par des moments de nostalgie,
mais aime aussi parfois être farceur et jouer avec les mots. Ses états
d'âme transpirent inévitablement dans son jardin qui traduit
admirablement des expressions comme : « Tu me cours sur le haricot» «Il
ne faut pas pousser mémé dans les orties», « Avoir des soucis », «
raconter des salades », « c'est pas tes oignons ».
Dans un souci pédagogique et attractif pour un large public, le
jardin démontre à travers cet imaginaire, que tout ce qui peut sembler
mauvais, sale, ou encore trop odorant (comme le compost, les tas de
fumier ou les tuiles concassées) peut être un support idéal pour
accueillir du végétal.
Monsieur Vilain a volontairement voulu cultiver les vilaines plantes
de nos jardins pour leur redonner une âme. Il s'applique à guider sur
support ses liserons (convolvulus). Il collectionne les mauvaises
herbes, installe un banc de fortune dans les ronciers de son jardin
(c'est un farceur).
Le corps humain digère, c'est un cycle naturel. Le « corps » du
jardin produit le même cycle. Si Monsieur Vilain jardine avec le « corps
» de son jardin, c'est pour lui donner une « âme ».
Cheveux d'anges
Repère du festival: « Tillandsia usneoides », une plante sans début ni fin, légère et libre
de racines, intouchable dans sa boîte de verre. En transparence, elle
vous laisse voir ses chevelures d'argent, cheveux surnaturels, cheveux
d'anges, prolongements de l'âme flottant sur une profondeur inconnue,
eau et ciel, lumière et miroir aux multiples reflets.
Les corps sont invités à s'imaginer dans les chaises du repos sorties de
l'eau comme les nymphéas, une constellation en blanc et rouge qui
gravite autour du mystère de l'âme comme un manège qui lentement s'est
arrêté, le temps de la contemplation, le temps d'un jardin.
Main dans la main
Repère du festival: Ce jardin vous offre un parcours chorégraphique à faire main dans la main. Chaque personne doit choisir la couleur de son choix: rouge ou vert, et marcher sur les dalles de sa couleur sans lâcher la main de l'autre (on peut bien entendu changer de main ou même se tenir les deux mains). Les dalles bicolores sont les dalles à partager. Le visiteur peut à sa guise décider s'il désire marcher en même temps que l'autre sur ces dalles, ou l'un derrière l'autre ou pourquoi pas? même tenter un simple porté. On s'apercevra que quelquefois il faudra savoir s'attendre l'un et l'autre, se pencher, s'étirer. Un pas de deux entre les mains du visiteur, à lui de dessiner, de composer sa danse et d'être l'auteur de sa chorégraphie.
Le jardin qui chante
Repère du festival: « Ecouter » et « contempler » sont les maîtres mots de ce jardin. Il
accorde une large place aux oiseaux dont la présence permet de soigner
le corps de l'homme et d'apaiser l'âme.
Le jardin est composé de deux ambiances différentes : La partie centrale est composée d'un parterre planté de nichoirs. Les
visiteurs peuvent écouter le gazouillement de chaque espèce, lire le
nom des oiseaux et apprendre à les reconnaître selon les figures de
bois découpées sur les toits.
Chaque allée bordant la pièce centrale donne sur des parterres
plantés de graminées qui offrent la possibilité de se retirer et de
méditer. Les curieux plongent dans la forêt de vivaces et atteignent un
lieu de silence. Ils peuvent alors grimper sur une chaise d'arbitre et
regarder l'environnement avec hauteur. A deux mètres du sol, ils peuvent
contempler l'animation au milieu du jardin : les visiteurs, les
oiseaux, les papillons et les fleurs. Ici, c'est le moment de relaxer
corps et âme.
Dix pieds sous terre
Repère du festival: Creuser la terre, enfoncer, enfouir, ensevelir le corps pour mieux
accéder à l'âme.
Une descente solennelle vers le centre du jardin, un couloir sombre
et un accès soudain à la lumière, en rapport direct avec le ciel.
Ici, le concept « corps et âme » est poussé à son extrême, dans une
réalisation sobre et épurée où l'intervention principale est le
creusement d'un accès au cœur du jardin.
Au lieu de piétiner le jardin, on y entre tout à fait pour se
retrouver les yeux au ras de la terre. Au dessus de nos têtes, le jardin
s'épanouît, dense et vigoureux, on ne peut y accéder, il déborde,
regorge de plantes inquiétantes. Pourtant en venant se lover en son
centre, il se dématérialise tout à fait pour nous laisser seuls, le nez
en l'air ou parmi les herbes folles, en immersion totale.
Créer une "bulle" où l'on est en symbiose avec le jardin, un
observatoire du micro. Changer de point de vue et de regard : la plante
que l'on aurait piétiné depuis notre mètre 70 devient un extraordinaire
objet de contemplation. Dans l'observatoire, on se penche, scrute,
touche, ou se laisse totalement imprégner par la magie du lieu.
Bon thé, bon genre
Repère du festival: Ce jardin nous convie à un tea-time anglais !
Mettez vos habits du dimanche et n'oubliez pas vos bonnes manières.
Respectez l'étiquette traditionnelle : ne jamais faire trop de bruit en
buvant votre thé, ne jamais interrompre un convive, attendre que l'on
vous propose du thé avant d'en reprendre. L'Angleterre et le thé sont
fait l'un pour l'autre. Imaginez des salons de thé à l'ancienne,
napperons brodés, porcelaine à fleurs et petits sablés.
Pendant des milliers d'années l'homme a su utiliser les thés et les
tisanes pour leurs qualités restauratrices du corps, de l'âme et de
l'esprit. «Bon Thé Bon Genre» vous emmène à la découverte des usages
traditionnels des plantes indigènes pour faire des tisanes, et les
possibilités d'incorporer ces plantes - si souvent ignorées - dans une
plantation contemporaine.
A 4h chaque week-end, le thé sera servi dans le jardin. Les visiteurs
seront aussi invités à déguster une tisane n'utilisant que les plantes
qui les entourent.
Signes de vie
Repère du festival: Le lien qui existe entre l'âme et le corps reflète le sens intime de
la vie cosmique, essence rassurante de l'univers humanisé. Le corps est
souvent considéré comme une enveloppe rigide destinée à protéger l'âme,
ou conscience sensorielle, qui constitue la sève de la vie.
Dans le corps humain, le mélange entre ces deux composants est
continuel, dans l'espace et au fil du temps. Les sensations arrivent à
notre esprit et à notre conscience par des stimulations physiques et
chimiques.
Les plantes, elles aussi, sont riches en valeurs duelles. La sève
circule à travers les mécanismes de la phytorégulation, qui conditionne
et administre l'émission des bourgeons et des fleurs, ainsi que la
détermination de la fin des cycles vitaux.
Le chemin proposé synthétise le parcours d'une vie, dont les étapes
se franchissent grâce à des sortes de synapses, des liaisons obtenues
parmi les forêts féeriques des alignements de bambous.
Les couleurs, la lumière, les sons, la tactilité, tous ces éléments
surgissent du jardin, qui n'a besoin de rien d'autre pour vivre que de
l'énergie solaire et des aliments de l'air (pluie et anhydride
carbonique) et du sol (éléments de nourriture et solution hydrique),
dans un croisement ultérieur, d'espace et de substances.
L'installation met en évidence la tactilité en soumettant le public
à la tentation de caresser les bambous. Le goût et l'odorat sont eux
aussi sollicités : le premier par le choix des végétaux et le second par
des masses fleuries très parfumées.
Le Labyrinthe de la mémoire
Repère du festival: Dans la continuité des œuvres présentées dans le Parc et le Château, ce jardin évoquant l'âme et la mémoire fait partie des «fouilles» effectuées par Anne et Patrick Poirier.
Dans les riches archives concernant le Parc, les chercheurs ont trouvé plusieurs documents (textuels pour la plupart) attestant la présence d'un labyrinthe sur un site proche du château non loin du vallon des brumes. Parmi ceux-ci se trouvait, sur une feuille volante en mauvais état, ce qu'ils interprétèrent comme le plan du labyrinthe : un graphique elliptique ressemblant à la forme géométrisée d'un cerveau, dessiné en plusieurs couleurs.
JardiNez,
vagabondage aromatique
Repère du festival: « JardiNez » mêle le geste du jardinier à l'odorat. Le nez est au
centre du jardin : il capte les parfums et permet la respiration et le
souffle qui donne vie. Créateur de sensations, il relie le corps à
l'âme.
Conçu avec le Conservatoire National des Plantes à parfums,
Médicinales, Aromatiques et Industrielles de Milly-la-Forêt, ce jardin
entraîne le promeneur dans un parcours olfactif et didactique pour
apprendre à reconnaître les plantes et à connaître leurs vertus
médicinales et aromatiques.
Il réunit une palette de plantes de milieu sec de type méditerranéen.
Jardin durable, il sera arrosé au minimum en complément des pluies
saisonnières.
Contactez-moi
Repère du festival: Dans l'univers du « soin », il y a communément deux « partis » et deux « parties » : ceux qui se font soigner et ceux qui soignent.
Ce jardin est donc à l'image de cette relation : deux espaces se côtoient, se regardent et communiquent. Pour qu'il y ait une rencontre, il doit y avoir une limite, une frontière, une interface qui permette l'échange, matérialisée par un vaste meuble qui se déploie sur la longueur de la parcelle.
Il recèle informations, découvertes, trésors sur les plantes. Elles
sont présentées sous des formes diverses : séchées, broyées, infusées,
prisonnières d'herbiers. Un meuble accessible des deux côtés et pouvant
être traversé, constitue ce lien involontaire qui subsiste dans toute
frontière.
Véritable paroi sensorielle, cette surface d'échange donne parfois à
toucher, à caresser ; mais aussi à voir, à observer, ou encore à
entendre, à écouter, peut être à goûter, quelque fois à tout simplement
à ressentir de tout son corps. Tous les sens sont ainsi sollicités.
Cupidon s'en fout
Repère du festival: Embarrassés, nous expliquons aux enfants qu'ils naissent dans des roses ou des choux suivant qu'ils sont filles ou garçons. C'est au jardin qu'ils accèdent au secret de la vie. Ils y observent les végétaux et les insectes et découvrent ainsi rapidement, il faut bien l'avouer, le pot aux roses.
Igloolik ultima
Repère du festival: Lieux fantasmagoriques où notre rapport au monde est bousculé, les régions polaires et leurs habitants autochtones vont être confrontés à la menace d'un bouleversement climatique majeur. Igloolik ultima est une métaphore ontologique où les devenirs "femme, homme & chaman" s'incarnent dans un jardin par l'expérience des sens.
Le creux de la main
Repère du festival: Dans ce jardin, le temps semble suspendu, le plancher s'est pétrifié. Sur un sol incliné, des éléments figés offrent au CORPS matière à se détendre et à l'AME image à méditer. Prenez le temps d'arriver dans la clairière ensoleillée, d'épier les visiteurs par les lorgnettes de bambous, de sentir la fraîcheur des plantes forestières autour de vous, d'écouter les insectes butineurs, les oiseaux se restaurer et chanter, le clapotis des écrevisses bleues. Observez le ruissellement des gouttes de pluie, la déambulation des promeneurs rêveurs... et soudain, cet espace deviendra jardin.
Ma terre, mater
Repère du festival: La Terre est notre mère à tous, elle nous a enfanté par l'alchimie de
ses éléments : retrouver ce contact premier avec notre « Mater la Terre »
est la finalité de ce jardin. Nous naissons chacun avec des traces,
visibles ou invisibles, de notre passage dans l'enveloppe maternelle.
Retrouver ce contact charnel avec la Terre, la Mère de tous les Hommes,
rentrer dans un ventre imaginaire, comme celui qui nous a enveloppé
avant notre naissance et se laisser imprégner de son essence (de ses
parfums, de ses couleurs, de ses textures...), telle est la proposition
de ce jardin.
Hommage à Lady Day
Repère du festival: Ce jardin est un hommage à Billie Holiday, légende de la "soul music", tragiquement disparue à l'âge de 44 ans. Il fait référence à l'existence douloureuse de l'artiste ruinée par l"héroïne, à sa voix sublime et à son engagement "corps et âme" dans la musique qui, comme le jardin, agit sur nos âmes et les apaise. Le jardin s'inspire de la scène d'un night-club, d'un salon de jazz. La prairie est enceinte par un grand rideau noir et le visiteur est invité à prendre place dans de confortables canapés et à se relaxer, pour un instant de repos et de méditation, en contraste avec la frénésie du festival environnant.
Le Carré des simples :
une alchimie du corps à l'âme ?
Repère du festival: Comme au XIIe siècle, on se passionne aujourd'hui de nouveau pour ces herbes et aromates aux vertus très diverses. On les appelle simples car les moines, humbles par vocation, élaboraient ces petits carrés d'herbes simples, mais savamment choisies à la fois comme plantes médicinales et comme aromates culinaires. Cultivée en surface, chaque petite parcelle était surélevée et délimitée.
Aujourd'hui cette technique séculaire permet aussi de transformer les espaces urbains les plus limités en délicieux jardins d'agrément ou savoureux petits potagers. Inutile de se baisser pour semer, pour biner, pour renouveler la terre, etc. Des contenants modulables et démontables peuvent donner aux « Carrés des Simples » un aspect très contemporain. Ils deviennent non seulement une aubaine pour les jardiniers de ville mais aussi une façon efficace de remettre la nature et les plantes à la portée de tous, et particulièrement à celle des personnes handicapées ou simplement âgées.
Ce jardin est une découverte, une promenade sensuelle qui décline les
simples sous toutes leurs formes et leurs vertus, leurs pouvoirs et les
sortilèges qu'elles peuvent créer.
A l'issue de sa présentation à Chaumont-sur-Loire, ce jardin, sera
installé à l'hôpital du Vésinet.
L'arbre à prières
Repère du festival: Ce jardin invente un lieu où puiser dans les éléments naturels un refuge
pour ses peines, ses maux, ses espoirs ou encore ses secrets. Il permet
d'accueillir une part de nous même par un geste symbolique qui délivre
ou soulage. Il s'inspire de rituels ancestraux que l'on peut rassembler
sous le terme « arbre à prières ».
Présents dans de nombreuses cultures, ils ont le pouvoir d'absorber un
mal ou de fixer un espoir : en Asie, le cerisier accueille les vœux de
réussite, de santé, de bonheur et de prospérité pour les proches. Dans
le chamanisme, l'arbre conduit les prières jusqu'aux esprits. En
Europe, on accrochait jadis un chiffon, substitut de l'organe
souffrant, à « l'arbre à clous » (ou « à loques ») en vue d'une
guérison.
Hortithérapie sensorielle
Repère du festival: Voyage à travers quatre jardins dédiés au bien-être, « jardin sauna », « jardin potager », « jardin massage », « jardin parfumé », cet espace d' « hortithérapie sensorielle » propose une expérience des sens complète, destinée à rétablir l'équilibre et l'harmonie de l'âme et du corps des visiteurs. Plantes aromatiques, fragrances subtiles, élixirs et huiles essentielles, textures sensuelles, ce jardin souhaite les sensibiliser aux propriétés curatives des plantes et à leur effet apaisant.
Le jardin de la terre gaste
Repère du festival: Depuis toujours, dans toutes les civilisations, le jardin a eu pour
fonction première d'apporter à ses occupants le bien-être de l'âme et
du corps au sein d'un espace protégé. Lieu de retraite soustrait à un
monde hostile, épuisant, malsain ou dévasté, l'enclos du jardin offre à
l'être humain de quoi reconstituer ses forces et sa santé grâce à ses
productions végétales, tout en lui procurant le calme et la beauté
propres à la méditation et au repos de l'âme.
Or des menaces nouvelles sont apparues. Sans commune mesure avec les
précédentes puisqu'elles mettent en cause l'existence elle-même de la
planète. Ainsi, le réchauffement climatique rend-il déjà désertiques de
vastes superficies de terres arables dans les zones les plus fragiles et
les plus démunies du globe terrestre. C'est dire qu'est dévolue au
jardin d'aujourd'hui une mission d'extrême urgence : être,
symboliquement et matériellement, un lieu de résistance s'opposant à la
progression de ce waste land, de cette nouvelle terre
gaste.
Voilà ce que s'emploie à représenter notre jardin sur un mode
allégorique. D'un côté, une bande de terre aride ; de l'autre, en léger
contre bas, un « hortus conclusus » de notre temps, protégé de cette
poussée désertique par une « muraille » de courtes bûches de bois
ajourée dans sa partie centrale ; enfin, menant de la terre gaste
jusqu'au jardin, une allée permettra une circulation « en boucle » des
visiteurs.
Ainsi, notre jardin a t-il pour visée de réunir en un seul lieu, non
seulement les deux figures possibles du monde à venir, mais encore les
deux tensions jardinistes présentées comme antagonistes par l'artiste
écossais, Ian Hamilton Finlay, dans un de ses aphorismes : « Certains jardins sont décrits comme des lieux de retraite alors
qu'ils sont en réalité des dispositifs d'attaque.
Philocephalus Hortus
Repère du festival: Parcours initiatique, labyrinthe de couleurs, jeu d'ombre et de
lumière, ce jardin s'appuie sur les sens, pour qu'émotion et perception
riment avec compréhension.
De la terre, par ses écorces et ses racines, ses fleurs et ses
fruits, ses essences et ses molécules, le végétal nous ramène au
biologique qui nous compose, pour nous permettre de penser notre
existence, de concevoir l'innovation, et d'inventer l'impensable.
Espace de senteurs, conçu par une équipe de médecins, ce jardin joue
sur l'image des bocaux qui ornaient les anciennes pharmacies et exalte
les vertus de l'aromathérapie.
Rêverie dans la nature
Repère du festival: Jardin empreint de grâce et de délicatesse. "Rêverie dans la nature" invite à une poétique promenade et vante les effets apaisants de la nature sur l'âme. Il est question de biodiversité mais aussi d'histoire et de relation avec l'ancien.
Le rêve de Pantagruel
Repère du festival: Peut-être peut-on penser que l'âme s'exprime à travers les rêves. A
travers ces derniers, elle communique directement avec le corps et elle
en renouvelle les sens, ainsi que le corps, à travers les sens,
construit dans l'âme, impressions et émotions. Dans ce rêve
réapparaissent les saveurs, les couleurs, les humeurs d'une table
dressée ; les décorations festives, l'ordre joyeux de l'apprêt, le rite
de "l'être ensemble" accompagné par la nourriture et le vin.
L'âme va sûrement au-delà du corps et ce qui est maintenant nourriture
pour le corps, est fleur dans le rêve ; la table est suspendue, la nappe
s'envole tel un nuage et la scène entière se développe dans une pièce,
qui une fois la porte franchie, devient tout de suite paysage, lieu
magique, rêvé et désiré.
Un divan au jardin
Repère du festival: « Un divan au jardin » considère le jardin comme un outil thérapeutique pour lutter contre la morosité et le mal-être, fléaux de notre époque et de nos contrées. Clin d'œil au monde de la psychothérapie, il détourne les clichés du cabinet du thérapeute. A l'entrée, le visiteur est oppressé, très mal à l'aise dans un espace morose et écrasant. Il découvre une petite plaque métallique et dorée, élément inconditionnel des espaces médicaux, qui le guide dans un jardin aux formes rondes et amènes. Au cœur du jardin se trouve un divan sur lequel il peut s'allonger pour dire ses maux. Derrière le divan, ni personnage en costume ni carnet de notes, mais un arbre, silencieux et bienveillant. Les végétaux sélectionnés pour habiter le jardin sont des espèces qui possèdent des vertus thérapeutiques agissant sur le moral et le bien être global. Ainsi, « Un divan au jardin » suggère une alternative à la trop forte consommation de médicaments psychotropes.
La vallée des brumes
Le jardin potager biologique
Jardin d'enfants
Repère du festival: Entièrement dédié aux enfants, ce jardin se visite en famille ou avec l'école. A la fois espace de travail, de découverte et d'apprentissage, il est aussi un lieu de bien-être et de détente, d'où émanent des senteurs variées et des ambiance diverses.
Jardin kaléidoscope
Repère du festival: Réalisé par les enfants et adolescents, ce jardin Kaléidoscope est une succession changeante de 40 jardins; impressions sensorielles,mouvements d'idées, paysages de pensées, rêveries singulières réunis dans une œuvre collective.
Dans le cadre des thérapeutiques proposées, les soignants ont offert un support d'art-thérapie et une ouverture au champ culturel pour les enfants et les adolescents en soin dans le service pédopsychiatrie du Centre Hospitalier de Blois.
Le projet est né du thème "Jardins corps et âme", celui-ci faisant écho aux concepts qui guident dans l'approche du développement de l'enfant: travailler avec l'enfant, c'est se trouver en prise directe avec les enjeux de cette alliance du corps et de l'âme, de la psyché et du soma.
Au delà du soin, pouvoir apporter aux enfants et adolescents une ouverture à la créativité et un accès à la dimension collective et socialisante de l'art.
Repère du festival: Cet aménagement encourage les visiteurs à explorer une zone du jardin qui n’était pas visitée jusqu'à aujourd’hui. Ils profitent ainsi d’une vue panoramique sur la Loire et ses îlots, et sur le paysage typique de la région - maisons en tuffeau, le coteau, sable, eau, ciel, la plaine.
Pour aller sur le site officiel des Jardins de Chaumont
Voir
l'album photos des festivals des années antérieures