Au fil du Nil, voyage en Egypte,
Carnet de voyage
Statue de Ramsès II à Karnak
Egypte
une civilisation qui fascine
Croisière sur le Nil de Louxor à Assouan
et excursion jusqu'à Abou-Simbel
(mai 1997 )
Plus de 250 bateaux sillonnent le Nil de Louxor (s'écrit aussi Louqsor) vers Assouan en passant par Edfou, Kom-Ombo, en remontant et/ou en descendant le fleuve. Faire une croisière sur le Nil, c'est allier le plaisir du farniente dans un "hôtel flottant" à celui de pénétrer dans l'intimité des dieux et des rois, découvrir cette civilisation extraordinaire. L'Egypte ancienne nous parle du monde terrestre et du monde céleste, du visible et de l'invisible, du Temps Eternel, de l'âme et de son voyage, de la mort comme une nouvelle naissance.
De l'Egypte, de ses temples, de ses symboles, de ses mythes et de ses mystères émanent une puissance et une connaissance qui saisissent les visiteurs et les revoient à eux-mêmes…
Il est dit de ces lieux qu'ils ont une vibrations énergétiques spécifiques; que le temple de Louxor est le temple de l'Homme; que le Temple de Philaë est celui de la féminité, Kom-Ombo symbolise la dualité qui existe en nous, que la pierre, le symbole, le silence parlent au visiteur en quête de lui-même. Il est dit aussi que sur le Nil et dans les temples qui jalonnent ses bords, le Temps s'écoule autrement…
En parcourant la Haute-Egypte au rythme paisible de l'eau du Nil, c'est aussi une façon de faire un voyage à l'intérieur de soi-même, une invitation à voyager, non pour s'échapper, mais pour se retrouver…
Il n'y a que 3,5% de la superficie de l'Egypte qui soient habitables
L'Egypte couvre 1 million de kilomètres carrés, mais 35000 à peine sont habitables, soit 3,5% de la superficie. En fait, 60 millions d'habitants vivent concentrés dans la vallée du Nil. Au delà de la bande fertile qui de part et d'autre longe le fleuve où se sont développées les villes principales, s'étendent des terres arides. A l'Ouest le désert de Libye avec quelques oasis. A l'Est, la péninsule du Sinaï qui prolonge le désert d'Arabie.
Les Nécropoles Thébaines
Sous le nom de Nécropoles Thébaines sont regroupées la Vallée des Rois qui abrite 62 tombeaux de Pharaons dont ceux de Toutankhamon, Ramsès II, Thoutmosis III, la Vallée des Reines, la Vallée des Nobles et celle des Artisans. Bien que nous soyons en mai, c'est sous un soleil de plomb et une température torride que nous commençons la visite en guise d'acclimatation!
La Vallée des Rois
Les tombeaux des Rois du Nouvel Empire étaient taillés dans le roc pour être à l'abri des brigands. Ces tombeaux sont composés de plusieurs chambres et galeries qui conduisent à la chambre mortuaire du Pharaon. Les photos à l'intérieur des tombeaux sont interdites.
La Vallée des Reines
Le Temple d'Hatshepsout ou de Deir El-Bahari
(1505 - 1484 Avant JC)
Totalement intégré à la falaise, ce temple à terrasse témoigne de la puissance de cette Reine de la XVlllème dynastie. Hatshepsout, la plus célèbre des femmes à avoir régné sur l'Egypte, épouse son demi-frère, Thoutmosis II et à sa mort , assume la régence. Elle gardera le pouvoir 23 ans au détriment de l'héritier légitime Thoutmosis III.
Moyennant "bakchich", l'égyptien à bien voulu pauser pour la photo !
Fresque remarquable malgré le nombre des années représantant
Anubis, le dieu à tête de chacal qui transforme la mort en vie.
Dès la plus haute Antiquité, le site fut consacré à Hathor, déesse de l'Amour et de la Joie
Repère: Les Dynasties en particulier du Nouvel Empire -1500 à -1000 Av. JC
Mariage entre frère et sœur ou entre père et fille, épouses et concubins multiples, les familles royales égyptiennes n'avaient aucun de nos tabous. Le sang royal rattachait au Soleil, puisque les souverains étaient dits descendants des dieux. Aux mariages familiaux s'ajoutaient les mariages politiques; le roi s'unissait à des filles de notables de province pour se rallier une partie de l'Empire ou sceller des accords avec l'étranger. Ainsi, Ramsès II mis fin à des années de guerre en épousant une des filles du roi hittite.
La vie quotidienne des égyptiens et la vente de…papyrus
Les Colosses de Memnon
seuls vestiges du temple funéraire d'Aménophis III
Louxor, l'antique Thèbes
En revenant des fameuses nécropoles de la rive gauche du Nil, on retrouve Louxor, la "ville aux cents portes" du dieu Amon, capitale de la Haute Egypte et du Pays tout entier sous la XVlllème dynastie, l'une des plus raffinées. Louxor s'étend sur la rive droite du Nil où furent construit les temples de Karnak et de Louxor à la gloire de Amon-Ra. Avant de reprendre le bateau, nous découvrons le temple de Karnak, celui de Louxor sera visité le dernier jour avant de reprendre l'avion.
Karnac
le temple des temples
Le Temple de Karnak est sans doute le plus magnifique lieu de culte jamais constuit. Un chantier de 2000 ans, entamé au Moyen-Empire et abandonné à l'époque Ptolémaïque (2600 - 330 Av. JC). Il comprend plusieurs temples uniques dans leur genre dont celui de Amon et son épouse la déesse Mout avec leur fils Khonsou, dieu de le Lune. L'appellation "Karnak" qui signifie "forteresse" date de la conquête islamique.
Reconstitution en image virtuelle du Temple de Karnac
L'entrée du Temple est marquée par de gigantesques pylônes.
A gauche, Sphinx à tête de bélier
La Grande Cour de 80 m x 100 m)
La salle hypostyle et ses 134 impressionnantes colonnes
Obélisque érigé sous Thoutmosis I
23 m de haut et 143 tonnes
A droite; Colonne de Taharga à chapiteau papyriforme de 21 m de haut,
reste des 10 colonnes d'un kiosque gigantesque qui abritait les barques sacrées
"Cité divine protégées par de hauts murs, tertre sacré sur lequel se dressent des obélisques
qui percent le ciel, demeure de la puissance créatrice: tel se présente Karnak" (Christian Jacq)
La représentation de Mout, épouse de Amon, portant des croix de vie
De retour sur le bateau, quel plaisir d'observer les rives,
d'apercevoir un village assoupi sous le soleil brûlant,
de suivre le glissement d'une barque.
Entre Louxor et Assouan, le Nil ne fertilise qu'une étroite bande de terre
et coule entre deux rives tantôt arides, tantôt verdoyantes.
Dans le crépuscule, ici, une félouque glisse lentement sur les eaux paisibles du Nil,
la-bas, c'est une barque de pêcheur qui accoste un îlot.
La luminosité du jour finissant ne peut laisser insensible.
Le Temple de Horus
Edfou
Temple dédié à Horus, le dieu Faucon,
dieu du ciel puissant et belliqueux
De vieilles calèches à la molesquine élimée, tirées par des chevaux efflanqués sont au rendez-vous pour nous amener à travers une ville sans attraits dans un nouveau saut dans l'histoire…Le temple d'Horus, immense et somptueux, construit par les Ptolémées selon la grande tradition pharaonique, est l'un des mieux conservés d'Egypte. Il s'étend derrière ses puissantes murailles (pylônes) gardées par 2 statues du dieu Faucon, taillées dans le granit noir, poli à l'extrême. L'un des Faucons porte la double couronne de Haute et de Basse Egypte.
Salle des 18 colonnes
Un mur laisse pénétrer la lumière
dans la salle tout en l'isolant du regard des profanes.
La vie quotidienne dans les rues d'Edfou
Sur le Nil entre Edfou et Assouan, la croisière…s'amuse
pendant que le paysage sans cesse renouvelé défile paisiblement
Assouan et la Nubie
Le barrage d'Assouan sur le Nil a créé la "Mer de Nubie"
Repère: Les conséquences du barrage
S'il fut possible grâce à la campagne internationale de l'UNESCO de déplacer les principaux monuments condamnés, en revanche toute la région située entre la première et la deuxième cataracte du Nil fut ainsi inondée au nom du progrès économique. C'est sous la présidence de Nasser que fut décidée la création d'un Haut-Barrage, le Sadd el-Ali, dans le but, avec ses 12 postes de turbines, d'alimenter en électricité l'Egypte entière et certains de ses pays voisins et d'irriguer de nouvelles terres. Inauguré par Sadate le 15 janvier 1971, le barrage, long de 4000 mètres, haut de 110 mètres, épais de 930 mètres à la base, a permis d'accumuler une réserve de 157 milliards de mètres cubes d'eau, longue de 500 km. Le projet agricole ambitionnait de faire passer la surface cultivable de 2,5 à 4 millions d'hectares. Seuls 300.000 hectares ont gagnés. La salinisation en a stérilisé la moitié et risque de toucher des terres depuis toujours cultivées et qui étaient lavées par les crues du Nil.
Carrière de granit dans laquelle se trouve un obélisque inachevé.
Le Temple de Philaë
On accède en barque à l'Île d'Agilkia sur laquelle ont été transportés les monuments et le temple de Philaë qui étaient sur l'île de Biga submergé par le Nil. Grâce au concours de l'UNESCO, des travaux furent entrepris pour démonter pièce par pièce les monuments de Philaë et les réassembler sur l'île voisine, 400 m en aval. Philaë fut le centre de culte dédié à la déesse Isis, dernier sanctuaire païen fonctionnant en Egypte jusqu'à ce que l'Empereur romain Justinien le ferme en 551.
Sortie en félouque sur le Nil aux couleurs d'or
autour de l'île Eléphantine
A Assouan, le désert cède la place aux cultures. C'est ici que commence la bande fertile
d'une vingtaine de kilomètres de large qui accompagne la fleuve jusqu'à son delta.
Mausolée de l'Aga Khan
défunt chef religieux des Ismaéliens sur les contreforts arides du Sahara.
Jardin botanique d'Assouan
Jardin botanique de L'Île Kitchener
Un inattendu jardin des plantes aux senteurs exotiques où poussent sur 7 hectares
des centaines d'espèces de plantes et d'arbres du monde entier.
Ce jardin est dû à la passion des plantes de Lord Kitchener, britanique,
commandant en chef de l'armée d'Egypte.
Repère: Hiéroglyphes, le mystère élucidé
En 1822, le français Jean-François Champollion annonce qu'il a percé le mystère des hiéroglyphes. Depuis le XVIIIème siècle, bon nombre de chercheurs qui ne disposaient que de quelques fragments d'inscriptions recopiées plus ou moins bien sur les obélisques rapportés de l'Antiquité par les romains, s'étaient vainement attelés à la tâche. Champollion, bénéficie d'une documentation importante réunie par l'expédition de Bonaparte. Il a appris le copte, la langue des chrétiens d'Egypte. Mais surtout, il possède la copie d'une pierre, découverte par les soldats de Bonaparte dans le port de Rosette, sur laquelle est reproduit un même texte en deux langues, le grec et l'égyptien et en trois écritures, grecque, hiéroglyphique et démotique. Champollion tient la clé de l'énigme et toute la civilisation égyptienne ressuscite.
Les Temples de Abou-Simbel sauvés des eaux…
Traversée de plus de 300 km de désert, d'Assouan à Abou-Simbel
en autocar…climatisé (hum! chaud quand même !)
Le Temple Ramsès II
Grand Temple dédié à Amon Rê, Dieu principal de l'Empire Egyptien
Dimensions: Largeur 40 m, hauteur 30 m environ.
Au sujet de ces Temples, Champolion a écrit "qu'ils effraient l'imagination"
Les statues géantes de ramsès II contemplent le Lac Nasser, regardant le soleil levant.
Adossés aux colonnes, les représentations du roi devenu Osiris,
ressuscité dans la paix des paradis de l'au-delà.
Le "Petit Temple" ou Temple de Néfertari
dédié à la déesse Hathor et à l'épouse du roi Ramsès II
face au lac avec ses colosses encastrés dans la falaise.
Debout et en marche, le pharaon et la grande épouse royale
sortent de la falaise pour porter dans le monde des hommes la lumière du temple.
Repère: Les 2 Temples de Abou-Simbel ont été découpés en 1042 blocs de plus de 10 tonnes
Dès l'annonce, en 1954, du projet de construction du Haut-Barrage d'Assouan, la communauté internationale s'est émue du sort des temples menacés par les inondations. En mars 1960, l'Unesco lancait un appel international invitant les États membres à s'associer au plus grand sauvetage archéologique de tous les temps. Il faudra 20 ans pour mener l'entreprise à son terme. 48 États participèrent au financement et l'Egypte à elle seule en assuma la moitié. Au total, une vingtaine de monuments furent réédifiés à l'abri des eaux. La plupart furent reconstruits sur les bords du lac Nasser surnommée la "Mer de Nubie", mais d'autres furent démontés et offerts aux pays donateurs.
Deux opérations ont marqué l'opinion: Le démontage, le déplacement et la reconstruction des Temples de Abou-Simbel et de Philaë. Grâce à des techniques sofistiquées, les Temples de Abou-Simbel furent découpés et replacés 60 mètres plus haut que leur emplacement initial.
Dans le désert, les mirages sont…réels !
Le Temple de Kom Ombo
Temple Ptolémaïque couronnant une colline qui surplombe le Nil.
Ce temple est dédié aux Dieux Sobek, le Crocodile et Horus, le Faucon.
A la fin du jour, le soleil se couche au dessus du désert,
c'est l'un des meilleurs moments à savourer sur le pont supérieur du bateau,
le Nil alors délivré d'une lumière trop crue, se pare de couleurs de plus en plus douces.
Puis la lumière s'évanouit progressivement, les premières étoiles apparaissent
Les contours du paysage se dessinent en ombre chinoise sur les tons tendres du ciel.
Louxor, l'antique Thèbes
Le Temple de Louxor
"le triomphe de la lumière"
Le Temple de Louxor dont la construction date du règne des deux pharaons Aménophis III et Ransès II, fut édifié pour glorifier le dieu Amon-Rê qui célébrait chaque année avec son épouse Mout, l'anniversaire de leur mariage. La procession quittait le Temple de Karnak pour se rendre à celui de Louxor.
Façade du temple de Louxor mondialement célèbre avec ses pylônes dans lesquels sont creusées des rainures destinées à recevoir des oriflammes, les colosses du ka de Ramsès et l'obélisque (dont le jumeau est place de la Concorde à Paris). Les mâts signalaient la présence du divin, les pylônes symbolisaient les montagnes d'Orient et d'Occident et les deux soeurs d'Osiris, Isis et Nephtys, qui célébraient les rites de la résurection, les obélisques incarnaient le rayon de lumière primordial, les colosses affirmaient la pérennité de l'institution pharaonique.
L'allée de sphinx relie Louxor à Karnak,
le temple de Louxor étant considéré comme le "temple du ka"
La cour de Ramsès II avec les colosses du pharaon gardant
l'accès de la colonnade qui débouche sur la cour d'Amenhotep III
Cette croisière sur le Nil se termine et nous laisse ébloui de lumière, gavé de vieilles pierres, de fresques, de bas-reliefs, rassasié de hiéroglyphes, de noms de rois, de pharaons, de déesses, de dieux. La tête pleine de souvenirs qui se bousculent, nous rentrons tout ému à la maison…
Bonus
Musée de la Marine à Paris
Palais Chaillot, Trocadéro - Paris XVIe
Exposition "voyage de l'obélisque de Louxor à Paris"
du 12 février à 6 juillet 2014
Facade du temple de Louxor, vers 1800, aquarelle représentéeavec les deux
obelisques recouverts de textes en hiéroglyphes qui furent érigés par Ramsès II
Sur la place de la Concorde, un viaduc incliné long de 120 mètres a été édifié pour faire glisser
l'obélisque jusqu'à son piédestal. Le roi Louis-Philippe et 200 000 Parisiens assistent à l'événement.
Cette exposition du musée de la Marine, à Paris, retrace le long périple de l'obélisque de Louxor, un des deux monolithes édifiés au XIIe siècle avant J.C. à l'entrée du temple d'Amon, qui fut offert à la France par le vice-roi d'Égypte Méhémet-Ali en 1830.
Sept années ont été nécessaires pour transporter le monument de Louxor à Paris. L'édifice de 23 mètres de haut a dû descendre le Nil, traverser en remorque la Méditerranée et l'océan Atlantique, remonter la Seine pour se dresser, enfin, au centre de la capitale française. Ces opérations menées par Apollinaire Lebas, ingénieur de la Marine française, ont été réalisées essentiellement à bras d'hommes.