Madeira, la perle de l'Atlantique…
Carnet de voyage
Sommaire
- Un peu de géographie…pour dresser le décor.
- Un petit peu d'Histoire de Madère et ses origines.
- Le Jardin tropical Monte Palace.
- Le Jardin botanique de Funchal.
- Funchal, le marché, le jardin municipal et le Parc Santa-Catarina,…
- Découverte de l'Ouest de Madère et de ses contrastes.
- La Vallée de Nonnes et Monte, village perché au dessus de Funchal…
- Découverte de l'Est de Madère et du panorama à 360 degrés depuis le Pico do Arieiro (1810 m).
- Une randonnée pédestre en suivant la Levada do Norte.
- Flânerie sur le Passeio Publico do Lido à Funchal.
Album de la flore de Madère
jardin de l'Atlantique
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Plan de Funchal et de ses principales curiosités
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Un peu de géographie…pour dresser le décor.
La situation géographique de Madère, perdue en plein Océan Atlantique à 700 km des côtes du Maroc, sensiblement à la même latitude que Casablanca, lui garantit une chaleur douce, tempérée par les vents alizés qui lui vaut le poétique surnom "d' île de l'éternel printemps". Madère est une île d'origine volcanique d'une superficie de 740 km2 (60 km de long sur 25 km de large) qui culmine à 1862 mètres d'altitude (Pico Ruivo). Ce relief donne à ce petit bout du Portugal une extraordinaire variété de paysages où tout concourt pour lui assurer une végétation luxuriante qui lui vaut cet autre surnom de "Jardin de l'Atlantique". Sur les 1500 espèces de plantes répertoriées, 156 ne pousseraient qu'à Madère. Au sud, depuis la capitale Funchal on passe en moins d'une heure des bananiers, hibiscus, jacarandas et bougainvillées à des rangées de vignes cultivées sur de minces bandes de terre en terrasse créées par l'homme. Plus haut, des forêts d'eucalyptus puis de résineux habillent les flancs des montagnes avant de laisser la place aux bruyères et aux chaumes désolées. Les pics acérés déchirent les nuages fantomatiques poussés par les alizés sur le versant nord vertigineux et couvert d'une végétation tropicale.
Un petit peu d'Histoire de Madère et ses origines
C'est en 1317 que l'île de Madère apparaît pour la première fois dans les récits des navigateurs. Un capitaine génois, Manuel Pessanha, financé par le roi du Portugal, aurait relâché pendant quelques heures sur la côte d'une île montagneuse couverte de forêts et apparemment déserte. Elle l'était effectivement et allait le rester pendant encore un siècle.
Dès le début du XVème siècle, les Grandes Découvertes commençant, Espagnols et Portugais lançaient leurs caravelles à la conquête des mers. C'est l'un des navires de l'infant du Portugal, Enrique, dit le Navigateur qui, pris dans une tempête, échoua en 1418 sur une île inconnue. Afin de remercier son Sauveur, son commandant, João Gonçalves Zarco, la baptisa Porto Santo. Au loin, une énorme montagne se dressait, couronnée de nuages.
João Gonçalves Zarco repartit en 1420, explorer ces îles mystérieuses. Cette fois, il piqua droit sur la grande terre aperçue lors de son naufrage. Devant l'épaisse forêt qui couvrait cette île toute entière, un nom s'imposa vite: Madeira, "bois" en portugais. La colonisation allait bientôt commencer.
De tout le Portugal, des paysans débarquèrent et entreprirent ce qu'on allait appeler l'Épopée rurale de Madère. Sur tout le versant sud, ils taillèrent des terrasses, qu'ils fertilisèrent par de la terre apportée à dos d'homme, et y plantèrent du blé, de l'orge, de la vigne importée de Crète. Pour irriguer les cultures ces paysans creusèrent des "levadas", canaux serpentant à flanc de coteau depuis les hauteurs très arrosées jusqu'aux plantations de bananiers qui longent le littoral. Dix ans après le début de la colonisation, Madère exportait 50% de sa production de céréales. Une nouvelle culture allait cependant apporter à Madère une fulgurante prospérité, celle de la canne à sucre particulièrement adaptée au climat et à la nature du sol.
Cette prospérité suscita l'envie et à plusieurs reprises, les pirates ravagèrent Madère et sa petite voisine Porto-Santo. En 1566, notamment, le français Bertrand de Montluc mit Funchal à sac. Un peu plus tard, le roi Philippe II qui venait d'annexer le Portugal, inclut pendant 60 ans l'archipel aux possessions espagnoles.
La culture intensive de la canne à sucre ayant épuisé le sol et la concurrence redoutable du Brésil, autre colonie portugaise, ont peu à peu éliminé Madère du marché mondial de la Canne à sucre. Au XVIIème Siècle L'île dut résolument se trouver une autre source de revenus: ce fut la culture de la vigne et son vin.
Repère Comment est né le vin de Madère
Dès le XVème siècle, des plants de vigne importés de Chypre et de Crète avaient rendu célèbre le nom de Madère parmi les amateurs de vin, notamment à la cour de François Ier.
Trois siècles plus tard, les Anglais eurent l'idée d'y ajouter de l'eau-de-vie de canne afin de le faire "tenir" jusqu'à leurs lointaines colonies américaines. Agité pendant des semaines par le roulis du navire, surchauffé par la navigation sous les tropiques, ce vin très alcoolisé y gagnait un arôme exceptionnel. Ainsi naquit le madére. Les négociants d'aujourd'hui le brassent et le chauffent pendant trois mois dans des cuves traversées par des serpentins d'eau à 50°C.